Hommage touchant d’Adam Sandler : la planète hockey en émoi

Hommage touchant d’Adam Sandler : la planète hockey en émoi

Par Nicolas Pérusse le 2025-07-27

Dans une scène apparemment banale du film Happy Gilmore 2, Adam Sandler a bouleversé la planète hockey.

Il portait un simple chandail violet de l’équipe Ice House Hockey, tourné dans le New Jersey, sans flafla, sans explication, avec le numéro 13 brodé dans le dos.

Ce détail aurait pu passer inaperçu. Mais aujourd’hui, il résonne comme un hommage déchirant.

Le numéro 13, c’était celui de Johnny Gaudreau. L’enfant chéri du New Jersey. La star des Blue Jackets de Columbus.

Un joueur trop petit pour la LNH, mais assez grand pour en changer le rythme.

Ce qu’on ne savait pas encore, au moment du tournage, c’est que quelques semaines plus tard, Johnny et son frère Matthew allaient perdre la vie dans un accident tragique.

Fauchés par un conducteur en état d’ébriété alors qu’ils roulaient à vélo, la veille du mariage de leur sœur.

Ce geste discret de Sandler, ce numéro porté avec naturel, est devenu posthume.

Il s’est transformé, sans qu’il ne le sache, en une scène d’adieu. Une image figée dans le temps.

Un dernier clin d’œil à un joueur qui, à défaut de mourir sur la glace, a laissé son cœur partout où il est passé.

C’est un journaliste américain, Darryl Dobbs, qui a été le premier à remarquer l’intention derrière la scène :

« En tournant dans le New Jersey, Adam Sandler portait un chandail de hockey Ice House avec le numéro 13. Un clin d’œil silencieux mais profondément significatif à Johnny Gaudreau, qui portait aussi ce numéro et venait de cet État. »

Mais ce n’est pas le seul lien entre Sandler et le monde du hockey.

Né à Brooklyn et grand amateur du sport, Adam Sandler a toujours démontré une affection sincère pour les joueurs, les arénas de quartier et l’univers de la LNH.

Et au dernier repêchage, cette connexion s’est matérialisée d’une manière encore plus directe.

Lors de la soirée du repêchage 2025, alors que le monde du hockey pleurait encore la disparition de Johnny Gaudreau, c’est Adam Sandler lui-même qui a monté sur scène pour annoncer le septième choix au total : James Hagens, jeune centre américain de Boston College.

Un moment unique pour le jeune homme, qui a grandi en idolâtrant les Islanders, mais qui n’aurait pu rêver mieux que d’être repêché par les Bruins… et de voir son nom prononcé par l’acteur principal de Happy Gilmore, son film préféré.

« Être sélectionné par une équipe qui me voulait vraiment, c’est déjà spécial, mais en plus, que ce soit Adam Sandler qui annonce mon nom… C’est un moment que je n’oublierai jamais », a déclaré Hagens, visiblement ému.

Ce contraste entre la montée d’un jeune espoir et la perte tragique d’une légende donne au geste de Sandler une profondeur inattendue.

Pendant qu’un nouveau chapitre commence, un autre se referme.

Et entre les deux, le même homme : Sandler, le pont discret entre générations.

Johnny Gaudreau n’était pas qu’un patineur de génie.

Il était un symbole d’espoir pour des milliers de jeunes joueurs qui n’avaient ni la grandeur, ni le gabarit, mais qui rêvaient quand même.

Repêché loin dans les classements, sous-estimé à tous les niveaux, il est devenu une machine à points, un fabricant de jeux d’exception, un artiste du hockey moderne.

À Calgary, il a ressuscité les Flames. Il les a ramenés à la pertinence.

Il a redonné une raison de remplir le Saddledome.

Et malgré son départ pour Columbus en 2022, où il voulait se rapprocher de sa famille, il est resté dans le cœur des partisans.

La preuve ? Les Flames vont retirer son numéro 13.

Il flottera aux côtés de Jarome Iginla, Al MacInnis et Joe Nieuwendyk.

Ce geste aurait été mérité de son vivant. Il devient aujourd’hui incontournable.

Le drame de sa disparition a tout figé.

Toutes les critiques sur sa décision de quitter Calgary semblent désormais futiles.

Johnny avait mis la famille en premier.

Et c’est dans les bras de cette famille qu’il est mort.

Le repêchage 2025 a aussi été marqué par un moment d’une grande émotion. La femme de Johnny, Meredith, est montée sur la scène pour annoncer la sélection de Columbus.

Accompagnée de leurs enfants, applaudie par toute la salle, elle a représenté bien plus qu’un nom : elle a incarné la mémoire de son mari, et la force de ceux qui restent.

La LNH a rarement été aussi unie dans la peine.

Mais elle a su le faire avec classe.

763 matchs. 243 buts. 500 passes.

Un total de 743 points.

Johnny Gaudreau aura marqué la LNH d’une empreinte indélébile.

Mais au-delà des chiffres, c’est l’émotion qu’il laissait à chaque présence sur la glace qui restera.

Et c’est là que le geste d’Adam Sandler devient si puissant.

Dans un monde où tout va trop vite, où les hommages sont souvent calculés, formatés, commerciaux, lui a simplement enfilé un chandail.

Il a tourné une scène. Il a souri à la caméra.

Et sans le savoir, il a gravé dans l’imaginaire collectif la dernière image de Johnny Gaudreau.

Pas sur une glace. Pas en célébration.

Mais dans une œuvre de fiction… devenue plus réelle que jamais.

C’est ça, la beauté du hockey.

Ce n’est pas qu’un sport, c’est un tissu de mémoire.

Un mélange d’hommages, d’héritage et d’humanité.

Johnny Gaudreau ne reviendra plus.

Mais son numéro 13, lui, vivra.

À Calgary. Dans le cœur des partisans. Dans la voix de Meredith.

Et dans ce film, où Adam Sandler, sans même le savoir, lui a dit au revoir.

Un dernier clin d’œil.

Un dernier but silencieux.

Un dernier hommage… à jamais.