Réjean Tremblay a livré un vibrant témoignage sur Georges Laraque, un homme dont la bienveillance et l’engagement social vont bien au-delà de sa carrière d'ancien homme fort.
Laraque, connu pour sa générosité immense, a su transformer sa vie marquée par la violence, le racisme et son métier dangereux d'homme fort en une mission d'aide et de soutien aux plus vulnérables, notamment les enfants malades.
Ce témoignage, poignant et émouvant, donne la chair de poule tant il révèle la profondeur et l'humanité de Laraque.
Tremblay commence par rappeler le destin tragique de nombreux bagarreurs de la NHL comme Bob Probert, Wade Belak, Derek Boogaard, Steve Montador, John Kordic, Rick Rypien, Todd Ewen et Chris Simon, tous morts prématurément, souvent à cause des conséquences des commotions cérébrales et des abus de substances.
Pourtant, malgré ces tragédies, certains continuent à défendre les bagarres au hockey. Mais Laraque, lui, a pris une autre voie.
Georges Laraque, malgré la peur et l'anxiété qu'il ressentait en affrontant les durs de la Ligue, a choisi de ne pas sombrer dans les drogues ou l'alcool.
À la place, il a adopté des approches naturelles et spirituelles pour faire face à ses démons. Il a fait une promesse à Dieu dans sa jeunesse à Sorel : s'il parvenait à surmonter les obstacles et à jouer dans la NHL, il redonnerait tout ce qu'il avait reçu. Et il a tenu parole.
Laraque ne s’est jamais contenté de faire le minimum. Que ce soit à Pittsburgh, Edmonton ou Montréal, il s’impliquait dans la communauté bien au-delà des attentes.
À Phoenix, il a même demandé à être échangé car les enfants ne connaissaient pas les joueurs de l’équipe, réduisant ainsi ses opportunités d’aider.(crédit: BPM Sports)
Sa véritable révélation est survenue à Edmonton, lorsqu'il a participé à une campagne de prévention contre les bébés secoués et s'est impliqué auprès du Stollery Children’s Hospital.
Un jour, un appel urgent l’a conduit de Calgary à Edmonton pour réconforter un petit garçon mourant de dystrophie musculaire.
« À un moment donné, j’étais à Calgary quand j’ai reçu un appel. Un petit garçon d’une dizaine d’années demandait à me voir. Il allait mourir dans les heures à venir. Dystrophie musculaire. Je suis sauté dans mon char et j’ai roulé comme un malade de Calgary à Edmonton tellement je voulais arriver avant qu’il ne meure."
"À l’hôpital, je l’ai pris dans mes bras du mieux possible et je l’ai encouragé. Il n’avait pas la force de répondre mais j’ai vu ses yeux. Puis, je suis reparti très chaviré."
Laraque a réussi à offrir une semaine de vie supplémentaire à cet enfant, un moment qui l’a profondément marqué et qui a donné un nouveau sens à sa carrière de joueur de hockey, mais surtout un sens à sa vie d'être humain.
« Une semaine plus tard, une de ses tantes m’a fait parvenir une coupure de journal. « UN ANGE NOUS A DONNÉ JORDAN UNE SEMAINE DE PLUS » disait la manchette. Savez-vous ce que c’est une semaine de vie de plus ? C’est plus que n’importe quoi. Une semaine !
"Et la tante de Jordan Klymm me remerciait pour cette semaine de vie. Ça m’a bouleversé complètement. Ça été un tournant dans ma vie. C’est là que j’ai réalisé le vrai sens du hockey. Jouer, se battre, c’est juste de « l’entertainment ». J’ai compris que le hockey, c’était une plateforme pour tout le reste. Pour influencer les enfants, les encourager, les apaiser. Les faire évoluer. Un joueur a beau compter 50 buts, s’il ne comprend pas quel est son véritable rôle, c’est pas un grand homme."
Laraque a toujours considéré que jouer au hockey et se battre étaient secondaires par rapport à la plateforme qu’il avait pour influencer positivement les vies des enfants malades.
Pour lui, chaque coup de poing qu'il donnait sur la glace n'était rien comparé à la souffrance des jeunes qu'il rencontrait.
Cette perspective lui a permis de gérer ses propres peurs et angoisses sans tomber dans les excès qui ont détruit tant de ses pairs.
Aujourd'hui, même après avoir quitté la LNH, Laraque continue de s'impliquer activement dans diverses œuvres caritatives, tenant ainsi la promesse faite à Dieu.
Son histoire est bien plus qu'un simple divertissement, elle est un modèle d’altruisme et de résilience, démontrant que la vraie grandeur réside dans la capacité à redonner et à soutenir ceux qui en ont le plus besoin.