Florian Xhekaj puni comme son frère: ça sent la fin pour la famille

Florian Xhekaj puni comme son frère: ça sent la fin pour la famille

Par David Garel le 2025-11-07

Rien ne va plus pour la famille Xhekaj.

Le rêve de deux frères enracinés dans le bleu-blanc-rouge, symbole de robustesse et de fierté, s’effondre jour après jour.

Florian Xhekaj, autrefois présenté comme la prochaine révélation du Rocket de Laval, traverse un début de saison cauchemardesque.

Et pendant ce temps, son grand frère Arber, le “Shérif”, vit lui aussi ses dernières heures dans l’uniforme du Canadien de Montréal, puni, isolé, et désormais sur toutes les listes de rumeurs de transactions de la Ligue nationale.

Florian, qui parlait encore cet été comme un joueur établi dans la LNH, semble aujourd’hui prisonnier de son propre excès de confiance.

« Je veux faire partie du Canadien de Montréal cette année. C’est pour ça que je suis ici », avait-il lancé avant le camp d’entraînement, dans un ton qui a agacé plusieurs membres de l’organisation.

Derrière les portes fermées, certains ont parlé d’arrogance, d’un jeune homme qui croyait déjà avoir “sa place assurée”. Or, le hockey professionnel, surtout à Montréal, ne pardonne jamais ce genre d’attitude.

Pendant que Florian se voyait déjà au Centre Bell, Martin St-Louis et Kent Hughes, eux, prenaient des notes.

Ouch. Retranché, puis renvoyé à Laval, où il végète maintenant sur le quatrième trio, dans un rôle marginal. Dix matchs, un seul but, deux passes, un différentiel de -1, des statistiques qui trahissent la perte de confiance d’un joueur qui semblait promis à une montée rapide.

Pire encore, il n’a plus la même intensité. On ne le voit plus provoquer, déranger, ni dominer physiquement. Son impact est invisible, son regard, éteint.

Anthony Marcotte, la voix du Rocket à BPM Sports, a résumé le malaise avec une franchise rare.

« Florian Xhekaj était sur le quatrième trio avec Tyler Thorpe et Vincent Arseneau. L’an passé, c’était parfait pour lui. C’était déjà une surprise de le voir dans la Ligue américaine. Mais un an plus tard, je suis rendu ailleurs dans le cas de Xhekaj. Ce n’est plus sur un quatrième trio que je veux le voir évoluer. Mais encore faut-il qu’il soit capable de tirer son épingle du jeu sur un trio plus offensif. Clairement, aux yeux de Pascal Vincent, ce n’est pas le cas. »

Reouch. Ces paroles disent tout. Après un camp prometteur, Florian a tout simplement régressé.

Et pour un joueur au tempérament aussi explosif, ce caucdhemar est un poison. Les dirigeants s’inquiètent de son attitude, de son langage corporel, et surtout de son incapacité à s’adapter.

Au lieu d’accepter son rôle et de rebondir, Florian Xhekaj semble s’enfermer dans la frustration. Certains observateurs évoquent même un manque de maturité ou un déni de la réalité.

On le voulait comme un agitateur à l’ancienne, un moteur d’énergie à la Ryan Reaves, mais sans les excès. Pour l’instant, il ne ressemble à rien de tout cela.

Ce "revers de fortune" n’est pas sans rappeler la situation de son frère Arber, qui traverse lui aussi un véritable enfer médiatique et sportif.

Martin St-Louis, qui avait déjà limité son utilisation en séries, continue de le punir à coups six à dix minutes de jeu par match, en lien avec des erreurs coûteuses en désavantage numérique qui ont convaincu le coach de le garder sur la corde raide.

Jean-François Chaumont, du site officiel de la LNH, a été catégorique :

« Arber Xhekaj n’est pas capable de manger des minutes en infériorité numérique. Il est mêlé comme un jeu de cartes. Martin St-Louis ne lui fait tout simplement pas confiance. »

Et quand un entraîneur ne te fait plus confiance à Montréal, le verdict est connu d’avance. Arber Xhekaj est désormais sur le marché.

Les Sharks de San José, les Flyers, les Predators, et même le Mammoth de l’Utah d’André Tourigny surveillent la situation.

Tourigny, d’ailleurs, ne s’en cache plus : il aime ce que Xhekaj représente. Il a récemment déclaré à la radio :

« Quand ils rentrent Xhekaj dans la formation à Montréal, la ville vire de bout en bout. La robustesse, ça fait partie du hockey. »

Une phrase qui en dit long sur la fracture entre les deux entraîneurs : St-Louis veut du contrôle, Tourigny veut du chaos.

Le chaos, c’est pourtant ce que le Canadien semble vivre avec la famille Xhekaj. D’un côté, un grand frère qu’on ne veut plus voir dans le top-6 défensif.

De l’autre, un petit frère qui se perd à Laval, incapable de prouver qu’il est NHL-ready. Et tout cela dans une organisation qui, de plus en plus, tourne le dos aux joueurs physiques, jugés “à l’ancienne”.

Chez Martin St-Louis, l’intelligence de jeu, la patience et le respect du système priment sur la robustesse et l’émotion. Or, les frères Xhekaj sont tout sauf des joueurs de système.

Les deux trajectoires s’effondrent en parallèle. L’un s’enlise dans les rumeurs de transaction, l’autre s’enlise sur un banc de quatrième trio.

Et à l’interne, on commence à se demander si le nom Xhekaj n’est pas devenu une source de distraction.

L’organisation ne veut plus de “personnages”. Kent Hughes, qui a bâti sa culture autour de la discipline, de la culture du groupe et du calme, ne semble plus avoir la patience pour les tempéraments volcaniques.

Le contrat d’Arber Xhekaj, d’une valeur de 1,3 million de dollars, se termine à la fin de la saison. Il sera joueur autonome avec compensation, mais sans droit à l’arbitrage.

Le genre de situation où un directeur général prend une décision froide : prolonger à rabais ou passer à autre chose.

Et avec la chute de son temps de jeu, la tendance est claire. Plusieurs clubs le voient comme une opportunité de marché, un défenseur jeune, robuste, prêt à relancer sa carrière ailleurs.

C’est dans ce contexte explosif que refait surface le nom de Mario Ferraro, défenseur gaucher des Sharks de San José, dont le profil correspond parfaitement à ce que le Canadien cherche depuis le début de la saison.

Selon Cogeco, Ferraro figure sur la courte liste de Kent Hughes pour renforcer la profondeur défensive du CH.

Âgé de 27 ans, le défenseur des Sharks joue en moyenne plus de 21 minutes par match depuis trois ans et affiche le genre de fiabilité et de constance que Martin St-Louis réclame en silence.

Il est solide dans son territoire, discipliné, rapide pour relancer le jeu et, surtout, il incarne cette mentalité de “pro” que le Canadien veut imposer à ses jeunes.

Son salaire de 3,25 millions de dollars, raisonnable pour un joueur de son calibre, et son statut contractuel (agent libre à la fin de la saison) en font une cible logique et accessible.

Or, pour San Jose, la demande est claire : si Montréal veut Ferraro, Arber Xhekaj devra faire partie du retour. C’est la condition posée par les Sharks, qui voient dans Xhekaj un profil qu’ils n’ont plus depuis le départ de Brenden Dillon : un défenseur physique, combatif, capable d’enflammer une foule.

Dans une équipe aussi dénuée de caractère que San Jose, l’arrivée d’un joueur comme Xhekaj aurait un effet d’électrochoc.

Les dirigeants du CH le savent, et c’est pourquoi ce scénario est plus que plausible. Les discussions entre les deux organisations ne datent pas d’hier. L’hiver dernier déjà, le nom de Ferraro circulait dans les bureaux du Canadien, mais Montréal avait refusé de sacrifier un jeune défenseur.

Aujourd’hui, le contexte est différent : Xhekaj n’a plus le même statut, et Hughes ne veut plus perdre des matchs à cause d’erreurs mentales de ses défenseurs.

Ferraro représente le type même de joueur qui plaît à St-Louis: fiable, discret, efficace. Et il coche une autre case importante : il est gaucher, mais peut jouer à droite, ce qui permettrait de stabiliser la troisième paire défensive, là où Xhekaj accumule les gaffes.

L’idée d’un échange “Ferraro contre Xhekaj et un choix conditionnel” fait donc beaucoup de sens dans le contexte actuel.

Ce serait une transaction équilibrée, où chaque camp obtiendrait exactement ce qu’il cherche : Montréal, la stabilité; San José, la robustesse. Et dans un certain sens, ce serait aussi la fermeture du cercle : le “Shérif” partirait dans une équipe où son style serait enfin célébré, et non puni.

Mais si Arber part, qu’adviendra-t-il de Florian ? La logique veut qu’il suive. Sans son grand frère pour le guider et le protéger, Florian risque aussi de perdre sa place du futur à Montréal.

Dans un club qui mise avant tout sur la finesse, il serait encore plus perdu sans son frère. Ce serait la fin d’un cycle.

La fin du rêve d’une famille en entier.

Florian, puni pour son arrogance. Arber, puni pour sa nature. Et Martin St-Louis, fidèle à son pouvoir de contrôle absolu, semble déterminé à tourner la page. 

Quelle tristesse.