RDS vit peut-être ses derniers moments en tant que diffuseur majeur du sport québécois.
Le contrat de hockey pour les matchs régionaux du CH arrivent à échéance en 2026, celui de la Formule 1 en 2025, et tout indique que Bell ne voit plus d’avenir pour RDS.
Alors que les rumeurs de vente de RDS et TSN se font de plus en plus persistantes, un acteur, Pierre-Karl Péladeau, semble décidé à prendre toute la place à la télévision traditionnelle.
Il devra partager l'antenne avec les Prime, DAZN, Apple TV ou Netflix de ce monde, mais ne veut plus partager son carré de sable traditionnel.
Péladeau affirme à ses proches que TVA Sports est en train de renaître, et cette fois-ci, c’est peut-être pour de bon.
Depuis le 1er janvier, TVA Sports et Sportsnet sont entrés dans une période de négociation exclusive avec la Ligue nationale de hockey (LNH) pour conserver les droits nationaux de diffusion au Canada après 2026.
Autrement dit, TVA Sports a la priorité sur tout le marché francophone, devant RDS, et chaque jour qui passe éloigne un peu plus Bell du monde du sport.
Cette situation a pris une tournure encore plus impressionnante cette semaine, lorsque le directeur de TVA Sports, Louis-Philippe Neveu, a été aperçu assis aux côtés de Gary Bettman, Bill Daly et Marty Walsh dans la loge du Centre Bell lors du match États-Unis-Finlande du Tournoi des 4 Nations.
Un signe puissant qui en dit long sur le sérieux des négociations entre TVA Sports et la LNH. Pendant que Neveu négociait directement avec le commissaire, RDS était inexistant.
Les chiffres ne mentent pas : TVA Sports domine actuellement le paysage du sport télévisé francophone au Québec.
La diffusion du Tournoi des 4 Nations a permis au réseau d’aller chercher plus de 700 000 téléspectateurs, un chiffre impressionnant qui, selon Péladeau, prouve que le public québécois est capable de suivre encore les grands événements sportifs sur TVA Sports.
PKP a une vision. Il voit Bell abandonner RDS et surtout, il voit une opportunité en or de faire survivre TVA Sports coûte que coûte.
Son orgueil démesuré et son obstination à garder TVA Sports en vie pourraient bien être les éléments-clés qui scelleront le sort de RDS.
Car pendant que Bell cherche désespérément de la liquidité, Péladeau négocie directement avec la LNH pour garantir son emprise sur le hockey en français.
Dans l’arène des négociations, Péladeau et TVA Sports ont maintenant un net avantage. RDS, autrefois le leader incontesté du sport québécois, n’a plus son mot à dire.
Tout indique que RDS n’aura plus sa place après 2026. Bell ne veut plus investir dans les sports et semble prêt à vendre. La preuve ?
Bell a vendu ses parts de Maple Leaf Sports & Entertainment.
Bell a perdu 35 % en Bourse en un an et cherche à liquider ses actifs médiatiques.
Les droits du Canadien de Montréal en région arrivent à échéance en 2026.
La Formule 1 n’a pas encore été renouvelée après 2025.
Pendant ce temps, TVA Sports continue d’investir dans son produit malgré des pertes de 300 millions de dollars depuis sa création et négocie avec la LNH pour garder l’exclusivité du hockey en français.
Példeau tente de faire circuler le pire scénario afin qu'il se rende sur toutes les lèvres : si Bell vend RDS, et si TVA Sports ne réussit pas à sécuriser un contrat avec la LNH après 2026, le hockey francophone pourrait disparaître de la télévision traditionnelle.
Et avec Amazon Prime qui se positionne comme un futur diffuseur exclusif, rien ne garantit que les Québécois auront accès à du hockey en français après 2026. Voilà comment Péladeau présente TVA Sports en sauveur.
Le risque est réel? Après tout, Bettman et la LNH n’ont jamais eu de véritable attachement envers le marché francophone. Mais on voit mal Geoff Molson accepter que le hockey ne soit plus diffusé en français au Québec.
À la fin de la journée pour la LNH, c’est avant tout une question d’argent, et Péladeau devra mettre l'argent sur la table.
Pendant que Bell abandonne RDS, Pierre-Karl Péladeau fait tout pour garder TVA Sports en vie. La rivalité TVA Sports – RDS a toujours existé, mais aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une guerre entre deux diffuseurs. Il s’agit de la survie du hockey québécois à la télévision.
Et pour Péladeau, tout pointe vers un scénario où TVA Sports deviendra l’unique diffuseur, tandis que RDS sera vendu ou purement et simplement éliminé.
Le compte à rebours est enclenché. 2026 pourrait bien marquer la fin définitive d’une ère. Et en attendan, on va continuer de se poser plusieurs questions.
La vente imminente de RDS est-elle réelle? Avec TSN également en jeu, Bell pourrait vendre les deux chaînes à un groupe externe ou simplement liquider ses actifs médiatiques selon ce qui circule. Mais pendant ce temps, les dirigeants de Bell continuent de nier.
Un rachat par Amazon ou un autre géant du numérique est-il possibke ? Si Bell abandonne la partie, Amazon Prime pourrait tenter d’acheter RDS pour intégrer ses productions au streaming.
Un bouleversement de l’écosystème médiatiqu? TVA Sports survivra-t-il seul ? RDS pourra-t-il être sauvé par un acheteur providentiel ?
Ce n’est pas un hasard si Pierre-Karl Péladeau est aussi agressif dans les négociations actuelles avec Gary Bettman.
Péladeau est un requin. Et lorsqu’il sent l’odeur du sang, il attaque sans pitié.
Depuis toujours, Péladeau et Bettman se méprisent. L’histoire du hockey à Québec en est la preuve : Bettman n’a jamais voulu de Péladeau comme propriétaire dans la LNH, et ce dernier n’a jamais digéré l’humiliation de voir Québec écarté au profit de Las Vegas en 2016.
Péladeau méprise les dirigeants de Bell encore plus.
Aujourd’hui, alors que RDS s’effondre, alors que Bell envisage sérieusement de se débarrasser de sa division sportive, Péladeau a flairé une opportunité en or. Il sait quelque chose.
Il entend des rumeurs. Il sait que Bell lâche prise. Il sent que RDS est sur le respirateur artificiel. Et plutôt que d’attendre passivement, il attaque.
Ne vous y trompez pas : ce combat entre TVA Sports et RDS, entre Québecor et Bell, est bien plus qu’une simple bataille commerciale.
C’est une guerre personnelle.
Péladeau ne veut pas seulement gagner. Il veut humilier Bell. Il veut les voir souffrir.
Il sait que Bell est affaibli, que leur titre en Bourse s’est effondré de 35 %, que les actionnaires sont furieux, que la Caisse de dépôt du Québec a perdu 273 millions à cause d’eux.
Il sait que Mirko Bibic et les dirigeants de Bell sont en mode survie.
Et il sait surtout que Bell n’a plus les moyens de se battre.
Alors Péladeau attaque, sans relâche. Son objectif ? Éliminer RDS.
Une fois que TVA Sports aura sécurisé les droits nationaux exclusifs du hockey francophone, Péladeau pourra dicter ses propres règles.
Bell, qui avait arraché la couverture du hockey québécois en 2013, se retrouverait banni du paysage sportif. Une revanche ultime pour l’ennemi juré de Bettman.
Si Bell voulait vraiment sauver RDS, ils seraient actifs pour montrer leur intérêt envers la LNH, même s'ils ne peuvent pas négocier officiellememt. Mais ils ne le sont pas. Ils attendent passivement.
Pourquoi?
Parce qu’ils savent que le modèle économique de la télévision traditionnelle est mort. Parce qu’ils savent que le streaming va tout rafler.
Pendant que Bell tente de fuir et de liquider ses actifs, Péladeau, lui, double la mise.
Il mise tout sur TVA Sports. Il veut gagner à tout prix. Il veut que Bell soit humilié et qu’ils disparaissent du paysage sportif québécois, quitte à perdre de l'argent.
Et il est en train d’y arriver.
Si TVA Sports gagne, RDS disparaît.
Si Péladeau réussit son pari, il aura fait ce que personne n’aurait cru possible il y a 10 ans : il aura anéanti Bell dans le hockey.
Bettman a peut-être toujours méprisé Péladeau, mais il respecte les gagnants. Et si Péladeau est encore debout après toutes ces années, c’est parce qu’il a toujours su quand frapper.
Aujourd’hui, il sent le sang.
Et il est prêt à porter le coup fatal.