L’excitation est réelle. Dans l’entourage de Phillip Danault, on vit présentement l’une des journées les plus fébriles depuis son départ de Montréal à l’été 2021.
Le genre de journée où le téléphone ne quitte pas la table, où chaque notification fait sursauter, où l’on scrute l’heure en se demandant si tout va basculer avant minuit.
Et pour cause : Frank Seravalli a jeté une véritable bombe en affirmant publiquement que le Canadien de Montréal est présentement le favori pour obtenir Phillip Danault.
Ce n’est pas une rumeur lancée à la légère. Seravalli parle d’un dossier chaud, actif, avec quatre équipes sérieusement impliquées : le Canadien, les Hurricanes de la Caroline, les Bruins de Boston et les Capitals de Washington.
Il ne nomme pas la Caroline, ni l'Utah, mais ces deux équipes seraient aussi dans la course.
Mais un détail change tout : Montréal serait à l’avant-plan, l’équipe la plus insistante, la plus agressive. Celle qui pousse vraiment pour conclure avant le gel des transactions, qui entrera en vigueur cette nuit à minuit.
Dans la famille Danault, on comprend ce que ça signifie. Ce n’est pas seulement une transaction possible. C’est un retour à la maison, une occasion de se rapprocher des siens, de retrouver un environnement qu’il connaît, une ville qu’il n’a jamais cessé d’aimer, malgré la rupture contractuelle de 2021.
Danault n’est pas amer. Il l’a répété. Tout le monde sait que le divorce s'est fait avec un seul homme, Marc Bergevin, mais pas avec Geoff Molson ou l'organisation en entier.
Aujourd'hui, il est malheureux à Los Angeles, en froid avec son entraîneur, frustré par son utilisation, mis à l’écart dans les moments où il a bâti sa réputation.
La tension avec son coach est à un point de non-retour et a accéléré les choses. Ce n’est pas un hasard s’il a raté plusieurs matchs sous prétexte de maladie. La ligue sait ce que ça veut dire : on protège un actif.
Mais si le Canadien est favori, rien n’est encore réglé. Parce que les Kings de Los Angeles restent fermes sur un point fondamental : ils veulent un joueur de centre établi en retour, un joueur actif, capable de les aider immédiatement.
Ils ont tenté d’ouvrir la porte avec Oliver Kapanen. Refus catégorique. À Montréal, Kapanen est vu comme intouchable, une pièce du futur, un centre moderne autour duquel on veut bâtir.
Même logique pour Jake Evans : son contrat à 2,85 millions $ pour encore trois saisons est trop précieux, trop bien aligné avec la structure salariale du club.
Le Canadien n’a aucune intention de sacrifier un jeune vétéran fiable à long terme pour un pari à court terme de 33 ans.
Montréal aurait offert deux choix aux Kings: un choix de 2e ronde en 2026 ou un espoir B.
Et c’est là que le nom d’Owen Beck revient sans cesse, de plus en plus fort, de plus en plus lourd. Beck a été rappelé à Montréal justement pour qu'on le place en vitrine.
Il joue. Il est observé. Il a été vu. Il a été évalué. Et tout le monde dans la ligue comprend que le Canadien essaie de vendre l’idée qu’Owen Beck est déjà un joueur de la LNH, pas un simple espoir.
La question n’est plus de savoir s’il est disponible : il l’est. La vraie question, c’est si le CH va convaincre les Kings de lâcher Danault sans obtenir Evans ou Kapanen.
Un choix de 2e ronde ou Owen Beck?
C’est là que se joue le bras de fer. Parce que Montréal ne veut pas surpayer, mais Kent Hughes est clairement agressif, comme l’a souligné Seravalli.
Le DG du CH fait ses devoirs, parle à tout le monde, pousse les discussions jusqu’au bout. Il sait que le temps joue contre lui… mais aussi contre les Kings, qui devront soit bouger maintenant, soit geler Danault pendant une semaine entière minimum dans un vestiaire déjà tendu.
D’ici minuit, tout peut arriver. Danault pourrait célébrer Noël chez lui à Montréal, à Los Angeles… ou dans une autre ville où il n’a jamais envisagé finir la saison.
Mais une chose est certaine : l’émotion est à son comble, la fébrilité est totale, et si le Canadien réussit réellement à sortir un lapin de son chapeau en concluant cette transaction sans toucher à Evans ni à Kapanen, ce sera l’un des coups de maître les plus audacieux de l’ère Kent Hughes.
Les prochaines heures vont être longues. Très longues.
Et dans le dossier Phillip Danault, on n’a jamais été aussi près du dénouement.
