Explosion au gym: Joshua Roy choque le marché des transactions

Explosion au gym: Joshua Roy choque le marché des transactions

Par David Garel le 2025-09-02

Il y a quelques mois à peine, Joshua Roy était présenté comme un espoir prometteur, mais loin d’être une priorité dans les plans du Canadien de Montréal.

Trop lent, pas assez en forme physiquement, un peu trop porté sur les excès alimentaires selon ses détracteurs. Son visage, gras comme un voleur selon ses détracteurs, est rendu tout mince.

Aujourd’hui, l’histoire est différente. Le jeune attaquant a perdu 15 livres, il a transformé son corps et son approche professionnelle. TVA Sports a diffusé une entrevue exclusive où l’on découvre un Roy « méconnaissable », fier de sa métamorphose.

Mais derrière ce reportage flatteur se cache une vérité encore plus brutale : Roy est au cœur des rumeurs de transactions.

Et le timing n’a rien d’innocent.

Dès son apparition devant les caméras de TVA Sports, le changement saute aux yeux : Roy n’est plus ce joueur critiqué pour sa lourdeur. Plus sec, plus rapide, il annonce fièrement :

« C’est le plus en forme que j’ai été de toute ma vie. Je vais être beaucoup plus rapide. Je le sens chaque fois que j’embarque sur la glace. Je suis plus lean, plus vite. Ça va changer ma game. »

Sous la supervision de John Chaimberg, entraîneur reconnu pour avoir façonné des bêtes comme Kristopher Letang et Georges St-Pierre, Roy s’est imposé comme « le MVP de l’été ».

Au point de surprendre même son préparateur, qui admet avoir cru aux rumeurs de fêtard et de manque d’éthique avant de constater l’inverse.

Roy a adopté un régime strict, coupant la malbouffe et les glucides superflus. Son poids est passé de 204 à 190 livres.

Ses performances physiques se sont envolées : incapable de faire trois tractions au début de l’été, il en réussit maintenant avec 35 livres attachés à sa taille. Bref, il a fermé la bouche à ses détracteurs.

Mais alors qu’il s’efforce de redorer son image, une autre réalité s’impose : Roy est sur toutes les lèvres au chapitre des transactions.

Le reportage de TVA Sports, aussi positif soit-il, tombe étrangement au moment où son nom circule intensément. Et pas seulement dans un dossier.

Roy aurait été proposé dans plusieurs « package deals » pour Mason McTavish. Anaheim a refusé. Pourquoi? Parce que les Ducks exigent David Reinbacher. Rien de moins.

Aux yeux de Pat Verbeek, Roy, même transformé, ne représente pas un actif suffisant pour céder un centre de 22 ans déjà établi, même comme throw-in dans un "package deal".

Autre piste : Jared McCann. Ici, Roy est aussi inclus dans les discussions. Le Kraken, plus ouvert que les Ducks, ne ferme pas la porte. Seattle viserait un choix de première ronde protégé ou possiblement Mike Matheson, et Roy comme bonbon.

Pour le CH, c’est moins douloureux que de donner Reinbacher. Roy devient alors l’actif de surplus, le joueur qui « équilibre » la balance.

Selon nos informations, Roy a même été évoqué dans les conversations entre le Canadien et les Bruins. Le dossier Zacha a chauffé cet été, mais Boston aurait reculé devant les demandes de Kent Hughes, qui voulait inclure un salaire indésirable pour des raisons salariales.

Roy était sur la table. Encore une fois, son nom sert de monnaie d’échange.

Enfin, la rumeur la plus explosive : Roy dans un package pour Sidney Crosby, après les Jeux olympiques de 2026.

Rien n’est concret pour l’instant, mais certains murmurent qu’il serait un des éléments offerts aux Penguins dans le cadre d’une reconstruction forcée.

Ici, Roy ne serait pas la pièce maîtresse, loin de là, mais son profil de Québécois jeune et transformé pourrait séduire une organisation en quête de profondeur offensive.

On le voit : le timing est troublant. Roy se présente plus affûté que jamais, mais au lieu de renforcer sa place à Montréal, il semble surtout consolider sa valeur sur le marché des transactions.

Kent Hughes doit sourire.

Il sait qu’un Roy discipliné, en meilleure forme et plus rapide, vaut bien plus qu’un Roy critiqué pour ses habitudes alimentaires. Le reportage de TVA Sports agit comme une publicité gratuite pour augmenter son prix. Et l’organisation n’y est pas étrangère.

Le message envoyé est clair : « Regardez, Roy est transformé. Voulez-vous en profiter? »

Il faut rappeler que Roy en est à sa dernière année de contrat d’entrée. Si le CH ne le prolonge pas, la transaction est inévirable.

L’organisation le sait. Dans un alignement où Ivan Demidov, Juraj Slafkovsky, Cole Caufield et Patrik Laine occupent déjà les chaises offensives du top-6, Roy est coincé.

Et il ne sert à rien sur un "bottom 6", contrairement à Zachary Bolduc, qui attend sa chance pour jouer sur le 2e trio, mais dont l'intensité est parfaite pour une 3e ligne.

Peut-il se tailler un poste sur le bottom 6? Peut-être. Mais ce n’est pas son profil. Roy est un joueur offensif. Et si Martin St-Louis lui donne quelques matchs, la pression sera énorme. Une mauvaise séquence, et il pourrait retourner à Laval ou voir son nom circuler encore plus.

Dans ce contexte, Roy est devenu l’outil idéal pour tenter de combler le trou béant du CH au centre. Montréal veut un deuxième pivot crédible. Mason McTavish et Jared McCann sont les cibles prioritaires. Pavel Zacha est une option secondaire. Sidney Crosby est le rêve ultime.

Dans tous ces scénarios, Roy apparaît. Pas comme la pièce maîtresse, mais comme la gourmandise qu’on ajoute pour convaincre.

Et ce n’est pas un hasard si TVA Sports publie une entrevue où il proclame que sa saison « a commencé dès l’été ».

On met en vitrine un joueur prêt, discipliné, métamorphosé. Exactement ce qu’il faut pour rassurer les autres équipes.

Évidemment, il reste un scénario où Roy surprend tout le monde : il explose au camp d’entraînement. Il gagne un poste régulier, il produit, il s’impose. Dans ce cas, Montréal pourrait hésiter à le sacrifier. Mais soyons honnêtes : ce scénario est mince.

L’organisation mise d’abord sur ses têtes d’affiche : Suzuki, Slafkovský, Caufield, Demidov, Laine. Ensuite, sur ses espoirs de premier plan : Hutson, Reinbacher, Hage à long terme, Engström.

Roy n’est pas dans ce cercle fermé. Il est en périphérie... pratiquement écarté.

Le Québécois a eu un été parfait. Il a perdu 15 livres, il a gagné en vitesse, il a adopté une éthique de travail irréprochable. Mais au lieu d’assurer sa place à Montréal, cette transformation risque de servir à une autre équipe.

Il est devenu une valeur marchande. Un actif que Kent Hughes brandit dans chaque négociation.

Les Ducks n’en veulent pas. Les Bruins l’ont étudié. Le Kraken le considère. Les Penguins pourraient le prendre.

Et au final, son été « parfait » pourrait n’être que la préparation à une chose : un échange.

Pour Roy, c’est cruel. Pour le Canadien, c’est logique.

Parce que dans la chasse au deuxième centre, tous les joueurs périphériques deviennent des pions.

Et Joshua Roy, malgré ses efforts héroïques, n’y échappe pas.