Émotion devant les caméras: Martin St-Louis lance un message aux fans du CH

Émotion devant les caméras: Martin St-Louis lance un message aux fans du CH

Par David Garel le 2025-10-14

L’ovation de Martin St-Louis entre dans l’histoire... et la salle de presse : le Centre Bell s’est levé comme un seul homme pour son coach

Mardi soir, le Canadien de Montréal a lancé sa saison locale dans un déluge d’émotion, de fierté et d’énergie. Les partisans ont eu droit à un match spectaculaire, à une victoire en prolongation, à un hommage inoubliable à Ken Dryden… mais surtout, à un moment de grâce collective : l’ovation historique réservée à Martin St-Louis.

Un moment si fort, si chargé, que même les vétérans des médias sportifs montréalais n’avaient rien vu de tel.

« Martin, ça fait 26 ans que je fais les matchs ici, je ne me souviens pas d’avoir vu une ovation aussi importante pour un entraîneur. Peut-être Guy Carbonneau… mais c’est tout », a lancé Jérémie Filosa, visiblement ébranlé, en conférence de presse.

Et Martin St-Louis, submergé, a baissé les yeux. Il a respiré. Puis il a laissé parler son cœur.

« C’est flatteur, tu sais. J’apprécie l’amour que j’ai des fans. Mais je les aime autant qu’ils m’aiment. Je suis fier d’être en arrière du banc. J’ai grandi ici. J’ai été un fan du Canadien. J’adore les fans. »

Cet extrait vidéo nous a donné des frissons dans tout le corps:

Dans ce moment-là, ce n’était pas l’entraîneur du Canadien qui répondait. C’était l’homme. Le Québécois. Le partisan devenu guide.

Ce n’est pas tous les soirs qu’un entraîneur reçoit une ovation debout au Centre Bell. Encore moins une ovation spontanée, sincère, qui touche droit au coeur.

Et pourtant, mardi soir, le Centre Bell s’est levé d’un seul élan pour Martin St-Louis.

Ce n’était pas juste des applaudissements. C’était un remerciement collectif. Un geste d’amour pur.
Les bras en l’air, les voix cassées, les yeux humides, les 21 000 partisans présents ont crié pour lui, comme ils l’auraient fait pour un joueur vedette. Peut-être plus fort encore. Car St-Louis, c’est leur reflet.

Martin St-Louis n’est pas né entraîneur. Il n’est pas arrivé avec une réputation de stratège. Il n’a pas gravi les échelons de la LHJMQ ou de la LAH. Il est arrivé comme il a toujours vécu : en brisant les codes. En provoquant le respect. En gagnant les cœurs.

Il n’était pas censé être ici. Il ne cochait aucune case. Mais dès ses premiers matchs derrière le banc, il a su créer un lien que peu d'entraîneurs dans l’histoire du CH ont su tisser.

Ce lien, c’est l’authenticité. Martin St-Louis ne joue pas un rôle. Il est ce qu’il dit. Et il dit ce qu’il est. C’est ce qui le rend aussi magnétique. Et ce soir-là, tout le monde l’a ressenti.

En conférence de presse, après la victoire de 5-4 contre le Kraken, Martin St-Louis n’a pas cherché à détourner l’attention. Il a parlé franchement. Sans script. Sans détour.

« Je sais que quand je vous parle à vous, les journalistes, vous me donnez une plateforme pour parler aux fans. Que ce soit une bonne question ou une mauvaise question, je ne prends pas ça à la légère. Je veux mériter leur respect tous les jours. »

Ces paroles ont résonné. Car elles ne sont pas dites pour les caméras. Elles sont vécues.

Martin St-Louis parle aux partisans comme à des alliés. Il les regarde dans les yeux. Il ne leur vend pas de rêve, il partage sa vision. Il ne leur promet pas la Coupe Stanley, il leur promet de bâtir quelque chose de vrai.

Une communion rare entre un entraîneur et sa ville

Il y a quelque chose de plus grand que le hockey dans cette relation entre Martin St-Louis et Montréal. C’est une histoire de reconnaissance mutuelle.

St-Louis sait ce que c’est d’être un enfant du Québec qu’on n’attendait pas. Il sait ce que c’est d’être écarté, sous-estimé, oublié. Et Montréal, cette ville intense et parfois cruelle, l’a vu se battre pour exister. Elle l’a vu triompher. Et maintenant, elle le voit transmettre.

L’ovation de mardi soir n’est pas un cadeau. C’est un retour.

C’est la foule qui lui dit : Tu es chez toi. Tu es des nôtres. Tu nous comprends. Et on est fiers que ce soit toi.

Et c’est lui qui répond : Je vous aime autant que vous m’aimez.

Ce respect, il ne vient pas que des gradins. Il rayonne aussi dans le vestiaire. Parce que les joueurs du CH ne jouent pas pour Martin St-Louis. Ils jouent avec lui.

Cole Caufield, auteur du but gagnant en prolongation, l’a dit souvent : c’est Martin qui a changé sa carrière. Lane Hutson, fraîchement signé pour huit ans, parle d’un coach qui « laisse place à la créativité, mais jamais sans structure ». Suzuki, Bolduc, Demidov… tous le citent. Tous veulent grandir sous ses ordres.

Et ce n’est pas une coïncidence si le CH, dans cette ère post-reconstruction, ressemble de plus en plus à l’image de son entraîneur : discipliné, audacieux, modeste et fier.

Même Geoff Molson, rarement émotif en public, n’a pu cacher sa fierté. Il était là, au bas des marches, pendant la cérémonie. Il a vu l’ovation. Il a entendu le vacarme. Et il a compris.

Martin St-Louis est bien plus qu’un employé. Il est le cœur battant de l’équipe.

Oui, le CH a gagné. Oui, Caufield a marqué. Oui, Demidov a inscrit son premier but. Mais rien ne surpassera le moment où Martin St-Louis a reçu l’ovation de sa vie.

C’était une consécration. Une confirmation. Et surtout, une promesse pour la suite.

Tant que Martin St-Louis sera derrière le banc, ce club aura une âme.

Et tant que la foule répondra avec cette force, cette fidélité, cette intensité, le hockey à Montréal sera vivant. Vraiment.

Dans une LNH souvent froide, où les entraîneurs sont interchangeables et les messages formatés, Martin St-Louis est une anomalie précieuse.

Il est sincère. Humain. Profond. Et mardi soir, au Centre Bell, c’est une ville entière qui l’a reconnu comme l’un des siens.

Et dans sa voix tremblante, dans ses mots simples et touchants, il a redonné à Montréal une chose qu’elle cherche depuis si longtemps : un entraîneur qu’elle peut aimer. Un homme qui la comprend. Et qui mérite sa loyauté.