La ville de Québec, autrefois fière d'être le royaume des Nordiques, semble aujourd’hui résignée à n’être qu’un spectateur impuissant dans le grand jeu des expansions de la LNH.
Alors que les propriétaires de la Ligue nationale discutent d’ajouter potentiellement deux nouvelles équipes, voire quatre selon Kevin Weekes, il est clair que la capitale nationale (provinciale) n’est même plus considérée comme une option viable.
Houston et Atlanta, des marchés bien plus intéressants aux yeux de la LNH, prennent le devant de la scène, tandis que Québec, malgré son passé glorieux et son aréna prêt à l’emploi, reste dans l’ombre.
Mais le désarroi de Québec ne s'arrête pas là. Non seulement la ville semble condamnée à jamais à rêver d’un retour des Nordiques, mais elle est également mise de côté pour les visites diplomatiques d’importance.
Le maire Bruno Marchand, dans une indignation bien justifiée, ne comprend pas pourquoi le président français Emmanuel Macron sera accueilli à Montréal plutôt qu’à Québec lors de sa visite au Québec.
«Je me réjouis que le président français se déplace en sol québécois."
«Je m’explique toutefois très mal qu’il soit encore nécessaire de rappeler que la capitale nationale est le lieu d’accueil officiel des dignitaires».
Après tout, comme Marchand le souligne avec amertume, la loi de 2016 stipule clairement que la capitale nationale est censée être le lieu d’accueil officiel des dignitaires.
«C’est inscrit dans la loi, adoptée en 2016. L’Assemblée nationale du Québec l’a maintes fois rappelé, et pas plus tard qu’en avril dernier. Il faut arrêter d’en faire un souhait et prendre les moyens pour que ce soit la réalité».
Pourtant, une fois de plus, c’est la métropole montréalaise qui rafle les honneurs.
« Il faut arrêter d’en faire un souhait et prendre les moyens pour que ce soit la réalité », clame Marchand, visiblement frustré.
Ce n’est pas la première fois qu’il exprime son mécontentement face à la marginalisation de sa ville. En mars dernier, il avait déjà dénoncé le fait que la rencontre entre Justin Trudeau et François Legault s’était tenue à Montréal, et non à Québec.
Ce sentiment d’abandon se fait de plus en plus pesant pour une ville autrefois au centre de l’action, tant sur la scène sportive qu’internationale.
Les habitants de Québec, qui ont toujours espéré le retour de leur équipe de hockey, se retrouvent maintenant non seulement sans espoir de revoir les Nordiques, mais aussi exclus des événements diplomatiques majeurs.
Avec l'absence de projets concrets pour ramener une équipe de la LNH à Québec et l’ignorance apparente des dirigeants internationaux face à son statut de capitale nationale, Québec fait peine à voir.
La ville, jadis une force incontournable, se retrouve reléguée au second plan, autant dans les arènes sportives que politiques.
En somme, la visite prochaine d’Emmanuel Macron à Montréal est un autre coup dur pour Québec, renforçant l’idée que la capitale provinciale est condamnée à jouer un rôle de second violon.
Tandis que le maire Marchand partira bientôt en mission en Europe, peut-être espère-t-il secrètement que des alliances internationales puissent redorer l’image d’une ville qui, pour l’instant, se bat pour rester pertinente sur la scène québécoise et canadienne.
Mais sans une équipe de la LNH et sans l'attention qu'elle mérite, il devient de plus en plus difficile de croire en l’avenir glorieux de Québec.
Ils devront continuer à se contenter du football universitaire canadien et d'une ligue de baseball semi-professionnelle.
Triste constat. Triste destin.
Cette frustration n'est que le reflet d'un problème plus vaste : on continue de vendre des rêves à la population de Québec, que ce soit pour un retour des Nordiques ou pour redorer le blason de la ville.
Il y a près de neuf ans, le Centre Vidéotron ouvrait ses portes dans une ambiance de fête, avec l'espoir qu'un jour, les Nordiques reviendraient sur la glace.
Aujourd'hui, cette attente semble éternelle et sans fin.
En 2020, alors que le monde était frappé par la pandémie, l'ancien maire Régis Labeaume laissait encore croire que le projet de ramener une équipe de la LNH n’était pas mort.
Il espérait que les difficultés économiques des franchises de la ligue pourraient favoriser un retour. Pourtant, plusieurs experts, comme André Richelieu et Frank Pons, sont unanimes : Québec n'a jamais été une priorité pour la LNH.
La ville a souvent été utilisée comme levier pour faire monter les enchères dans d'autres marchés, mais elle n’a jamais été une véritable option sérieuse.
Il est temps de cesser de vendre ce rêve aux Québécois. Et il faut comprendre leur frustration: le Centre Vidéotron n’a pas été construit pour du hockey junior ou pour des tournois comme le pee-wee.
Il avait pour vocation d’accueillir une équipe de la LNH, mais les réalités économiques rendent ce rêve de plus en plus lointain.
Les franchises de la LNH valent aujourd'hui des centaines de millions de dollars, bien au-delà de ce qu’un marché comme Québec peut absorber.
Houston et Atlanta, avec leurs énormes marchés télévisuels, sont bien mieux placés pour recevoir une nouvelle équipe.
La flamme des Nordiques, ravivée à maintes reprises depuis des années, s'éteint peu à peu. Malgré les espoirs que la pandémie puisse bouleverser l'économie de certaines équipes, les experts sont clairs : la situation n’a rien changé pour Québec.
Si un jour une relocalisation devait avoir lieu, il est plus probable que ce soit vers une ville aux États-Unis. Même les Sénateurs d'Ottawa, souvent en difficulté, semblent plus proches de partir vers le sud que de se réinstaller dans la capitale provinciale.
Il est donc temps d'arrêter de nourrir de faux espoirs. Depuis l'inauguration du Centre Vidéotron, Québecor accuse un déficit d'exploitation chaque année, et la Ville de Québec est obligée d'en assumer une partie.
Le rêve des Nordiques, autrefois alimenté par la nostalgie et l'amour du hockey, est désormais devenu un fardeau économique pour la ville.
Les dirigeants de la LNH ont montré à maintes reprises que Québec n'est pas dans leurs plans, et il est peu probable que cela change à l'avenir.
En conclusion, il est temps de faire face à la réalité. Les Québécois méritent mieux que des promesses vides. Loin des rêveries d’un retour des Nordiques ou de l’accueil des plus grands dignitaires, Québec doit se concentrer sur ses forces réelles.
La ville a beaucoup à offrir, mais elle ne doit plus être utilisée comme un pion dans des jeux politiques ou économiques qui ne lui rapportent rien.
Il est temps de tourner la page et de cesser de vendre des illusions. Québec, malgré son passé glorieux, doit aujourd’hui accepter que les Nordiques ne reviendront probablement jamais et qu’elle doit se réinventer autrement.
Ce ne sera pas le président Macron qui va les aider.