Effondrement dans la rue: Kirby Dach vit une crise à Ottawa

Effondrement dans la rue: Kirby Dach vit une crise à Ottawa

Par David Garel le 2025-10-01

Ils l’ont laissé au sol. Poings levés, mâchoire serrée, sans même un semblant de respect. 

Donovan Sebrango est venu comme un char d’assaut fondre sur Kirby Dach, déjà déséquilibré, déjà battu, pour le rouer de coups au sol, gratuitement, sans merci, sans raison.

Et pendant que les arbitres détournaient les yeux, pendant que les bancs se vidaient dans la confusion, sur les réseaux sociaux des Sénateurs, un mot a commencé à circuler. Un mot qui blesse plus que les coups : tortue.

Tortue. "Coward". Mauviette.

La vidéo tourne en boucle : Kirby Dach est sur le dos, les bras levés, tentant de se protéger. Un geste classique dans un match qui dégénère.

On voit ça depuis des décennies dans la LNH. On appelle ça la tortue : faire le dos rond, espérer que l’arbitre saute dedans. Mais cette fois, à Ottawa, ils ne lui ont pas pardonné.

Sur X, des comptes liés aux partisans des Sens publient l’extrait en le ridiculisant. 

« Si tu fais ça dans la rue, t’es dans le trouble », écrit un fan en reprenant exactement les mots de Dach lui-même après le match. Ironie cruelle.

Parce que cette phrase, c’est Kirby Dach qui l’a soufflée, visiblement secoué, dans le vestiaire après le match :

« Ce n’était pas du hockey. Si tu fais ça dans la rue, tu te retrouves dans le trouble. »

Mais pour les partisans d’Ottawa, et plusieurs joueurs selon ce qui se murmure en coulisse, c’est lui qui a manqué de couilles. Pas Sebrango.

Dylan Cozens a été cinglant. 

Interrogé après la dégelée de 5 à 0 encaissée à Québec, l’attaquant des Sénateurs a remis en question toute la version montréalaise des événements. Pour lui, ce sont les gestes du CH qui ont dérapé les choses :

« Ils ont fait des choses qu’on n’a pas aimées, a-t-il balancé. Que ce soit donner un double échec au visage d’un de nos gars à la ligne rouge ou juste agripper un gars et le frapper. »

Non seulement il a dénoncé le double échec vicieux de Jayden Struble sur Jan Jenik, qu’il considère comme l’élément déclencheur du chaos, mais il s’est aussi permis d’humilier Kirby Dach en pleine glace. 

« Tu fais la tortue, man. Sois un homme. » 

Ce sont les mots qu’il aurait lancés à Dach alors qu’il se relevait péniblement, roué de coups par Donovan Sebrango.

Une phrase crachée comme un crachat au visage, qui résume l’état d’esprit d’Ottawa : pas de pitié, pas de compassion, et surtout pas de respect. Pour les Sénateurs, Dach est devenu le symbole d’une équipe qui se couche au lieu de riposter. Et leur haine s’en trouve encore plus nourrie.

L’humiliation post-match était cinglante sur les réseaux sociaux.

« Tu t’es couché. »

« Sois un homme. »

« Tu fais la tortue et tu viens te plaindre après. »

Ce ne sont pas juste des commentaires anonymes. Ce sont des messages relayés dans l’entourage du vestiaire des Sens.

L’image que Kirby Dach traîne à Ottawa maintenant? Celle d’un joueur frêle, protégé, qui parle fort quand il est en sécurité, mais qui plie en deux quand ça brasse.

Et pourtant… sportivement, Dach a joué son meilleur match depuis un an.

Utilisé dans toutes les situations, combatif, intense, créatif. Il a dirigé plusieurs attaques du CH avec autorité. Son but était mérité.

Mais ce ne sont pas ses passes et son but qui ont marqué la soirée, c’est son corps, recroquevillé, protégé, écrasé au sol sous une avalanche de coups.

Ce n’est plus du hockey. C’est personnel.

Le Canadien et les Sénateurs ne se supportent plus. Ce n’est plus une simple rivalité régionale. Ce n’est plus juste du « trash talk » entre joueurs. C’est devenu une question de fierté, de réputation, de territoire.

Quand Hayden Hodgson fracasse Alex Newhook par-derrière…

Quand Nick Cousins attaque Demidov au poignet…

Quand Sebrango piétine Kirby Dach comme un sac de patates…

Ce n’est plus du hockey. C’est de l’intimidation organisée. Et ce que fait Ottawa, c’est clair : ils veulent casser Montréal mentalement avant même que la saison commence.

Et dans cette guerre, Kirby Dach est devenu le symbole de la fragilité du CH. Le maillon faible. Le gars qu’on cible parce qu’on sait qu’il ne répliquera pas. Et plus tu recules, plus les hyènes mordent.

L’instinct de survie… déshonoré?

Mais soyons clairs : qu’aurait dû faire Dach? Il est au sol. Sebrango l’attaque par surprise. Il tente de se protéger. Il fait ce que n’importe quel joueur fait dans ce genre de chaos : il essaie de survivre.

Mais dans le langage tordu de la LNH, surtout dans une rivalité comme celle-là, la survie est perçue comme une faiblesse. Tu ne fais pas la tortue. Tu te lèves. Tu frappes. Tu répliques.

Et si tu ne le fais pas, on te met dans la catégorie que Dach déteste : mauviette.

Et c’est là que tout devient insupportable. Parce que Kirby Dach n’a rien d’une mauviette. Il a traversé les blessures. Il a encaissé les critiques. Il s’est battu pour revenir au jeu. Il est revenu plus fort.

Et le soir même où il montre enfin qu’il est de retour, on le traîne dans la boue parce qu’il n’a pas répondu à un coup salaud.

Et pourtant, où est la ligne rouge? Parce que si on suit la logique d’Ottawa, torturer un joueur au sol est acceptable, mais se défendre intelligemment ne l’est pas. F

Faire la tortue, c’est mal. Mais balancer des coups au visage d’un gars sans défense, c’est quoi? De l’héroïsme?

Le problème, c’est que personne, ni dans les bureaux de la LNH, ni dans les gradins, ne semble vouloir défendre Dach. Pas même certains médias montréalais. On préfère parler de la bravoure des frères Xhekaj, du calme de Martin St-Louis, du talent de Demidov…

Mais Kirby Dach? Rien. Il est seul. Humilié. Traîné sur les réseaux sociaux comme un dégonflé, alors qu’il a joué un match de vétéran, un match inspiré, un match d’homme.

Et qu’on se le dise : Ottawa aime ça. Ils adorent voir Montréal se plaindre. Ils adorent voir St-Louis parler de « gestes inacceptables ». Ils adorent voir le CH se poser en victime.

Parce que ça les conforte dans leur rôle : les intimidateurs.

Et les joueurs des Sens, eux, ne se cachent même plus. Dans les coins sombres des vestiaires, dans les DM, dans les commentaires, ils rigolent :

« Dach? Ah ouais. Le gars qui fait la tortue. »

Le feu est allumé. Et personne n’essaie de l’éteindre.

Et la LNH dans tout ça? Silencieuse. L’arbitrage? Aveugle. Les commentaires haineux envers Dach? "Tolerated."

Et pendant ce temps, le numéro 77 du Canadien, celui qui était censé être un le 2e centre pour la saison 2024-25 devient une cible mobile. Un homme seul. Et cette fois, ce ne sont pas ses genoux qui lâchent. C’est le respect.

Le Canadien peut continuer de dire que « c’est juste un match préparatoire ». Ottawa peut continuer de rire. Mais ce qui s’est passé à Québec, personne ne va l’oublier. Le public. Les joueurs. Et surtout Kirby Dach.

Parce qu’il a reçu un message : à Ottawa, on ne te respecte pas.

Parce que tu ne t’es pas levé. Parce que tu t’es protégé.

Parce que tu as « fait la tortue ».

Mais Dach a aussi envoyé un message. Une phrase simple, mais qui sonne comme une promesse :

« Si tu fais ça dans la rue, t’es dans le trouble. »

Alors préparez-vous, Ottawa. Parce que la rue, elle arrive sur la glace.

Et Kirby Dach ne restera pas à terre longtemps.