La série La Reconstruction: au coeur des Canadiens de Montréal avait tous les ingrédients pour captiver les amateurs de hockey montréalais en quête de contenu exclusif et d’histoires inédites sur leur équipe favorite.
Malheureusement, une réalité décevante se confirme : il ne s’agit en rien d’un documentaire sportif immersif. Il ne s'agit en rien d'une vraie téléréalité que d’une longue publicité en faveur de l’organisation, un effort de relations publiques qui échoue à satisfaire les véritables attentes des partisans.
En surface, cette série semble vouloir nous plonger dans les coulisses du Canadien de Montréal, mais au final, nous n’obtenons qu’un réchauffé des faits saillants de la saison 2023-24, déjà bien connus des fans.
Là où les documentaires sportifs modernes se distinguent par leur accessibilité brute aux moments d’émotion et de tension entre les joueurs, La Reconstruction nous offre très peu de ces instants révélateurs.
Les amateurs de hockey espéraient du contenu inédit, des discussions d’avant-match, des interactions entre entraîneurs et joueurs, des témoignages sincères.
À la place, on nous sert des séquences de matchs réchauffées, sans la moindre analyse approfondie ou émotion palpable.
Cette série aurait été l’occasion idéale pour plonger dans l’état d’esprit des joueurs. Pourtant, aucun accès significatif n’est offert à ces moments de douleur et de frustration.
Cette série est davantage un placement de produit qu’un vrai contenu narratif, les fans sont laissés sur leur faim. Nous ne voulons pas voir des réunions d’affaires sur les revenus du Canadien.
Les enjeux financiers de l’équipe sont certes importants, mais pourquoi ne pas les explorer avec plus de profondeur ou laisser complètement tomber cet aspect pour se concentrer sur ce qui intéresse vraiment les partisans : la dynamique de l’équipe, les espoirs, les doutes et les sacrifices.
Si la série actuelle déçoit par son manque de substance, cela nous rappelle tragiquement pourquoi nous n’avons plus accès aux coulisses du Canadien de Montréal de manière authentique.
La raison est sans doute l’héritage de la célèbre altercation entre Michel Therrien et PK Subban.
Cette scène légendaire, où Therrien traite Subban comme un moins que rien, a marqué une fracture irréparable entre l’équipe et ses partisans en matière d’accès privilégié.
Depuis cet incident, le Canadien a choisi de verrouiller ses portes, craignant sans doute que des images similaires puissent ternir l’image publique de l’organisation.
Il est de plus en plus évident que cette série semble s’adresser aux nouveaux fans qui découvrent le Canadien. Des segments entiers sont consacrés à des événements comme la nomination de Nick Suzuki en tant que capitaine – une nouvelle qui a déjà fait les gros titres et dont les détails sont bien connus des fans de longue date.
Au lieu d’explorer des histoires inédites ou des moments plus intimes avec les joueurs, La Reconstruction semble content de répéter ce que tout le monde sait déjà, sans apporter de véritable valeur ajoutée.
Cette série est un échec. Elle n'a jamais réussi à combler les attentes des partisans, ressemblant plus à un projet d'info-pub sportive plutôt qu’à une véritable immersion dans le monde du Canadien de Montréal.
Pour ceux qui espéraient une série riche en émotions et en coulisses authentiques, la déception est immense. Si les prochains épisodes continuent sur cette voie, beaucoup se contenteront probablement de les survoler ou, pire encore, de les ignorer.
La réaction de Michel Therrien face à cette situation est marquée par un mélange de détachement et de justification.
Connu pour son caractère autoritaire et ses décisions sans compromis durant son passage comme entraîneur-chef du Canadien, Therrien n'est pas du genre à revenir sur ses actions ou à s'excuser pour des choix passés.
Face à la critique persistante concernant sa gestion de PK Subban et le manque d'accès aux coulisses du Canadien, il se montre indifférent, voire légèrement agacé.
Therrien défend sa vision en affirmant que, selon lui, l’accent doit toujours être mis sur le collectif et non sur les individus.
« C’était une autre époque, quand j’étais là. Lorsque je suis arrivé, j’ai voulu mettre mon pied à terre. C’est l’une des premières choses que j’ai faites. Moi, les individus, je n’acceptais pas ça. C’était l’équipe. C’était le premier pas. » (crédit: TVA Sports)
« Je me suis fait critiquer... Mais probablement que c’était la réalité de cette époque-là. Aujourd’hui, j’aurais sûrement changé ma philosophie un peu, parce qu’il faut aussi s’ajuster avec les générations. »
En attendant, on doit endurer une série des plus ennuyantes. Au moins, avec Michou, il y avait de l'action.