Échange de Sidney Crosby: un rebondissement majeur au Michigan

Échange de Sidney Crosby: un rebondissement majeur au Michigan

Par David Garel le 2025-09-16

Il n’y a pas un jour sans que le nom de Sidney Crosby ne surgisse dans les conversations à Montréal. Les rumeurs d’un éventuel échange, longtemps considérées comme des fantasmes de partisans, ont pris un virage brutal cet été.

Non seulement son agent a laissé entendre que le Canadien de Montréal faisait partie des destinations possibles, mais plusieurs insiders confirment que le CH est bel et bien sur le coup.

En conférence de presse à Pittsburgh, Sidney Crosby a tenu à rétablir les faits après les propos de son agent Pat Brisson. D’un ton ferme, le capitaine a clarifié sa pensée :

« Pat Brisson et moi n’avons pas discuté avant ses déclarations. Il sait à quel point les défaites pèsent lourd sur moi. Probablement qu’il l’a fait par empathie, car en plus des défaites, il y a l’inconnu. Tout ce qui a été dit ne vient pas de moi. Perdre est difficile, mais je ne cherche pas la pitié. Je ne prends pas ces rumeurs à la légère, mais c’est à Pittsburgh que je veux être. » a affirmé Sidney Crosby aux journalistes lundi.

Ce passage, qui répondait directement à l’entrevue donnée par Brisson à Pierre LeBrun, est lourd de sens. D’un côté, Crosby veut calmer les rumeurs en réaffirmant sa loyauté aux Penguins.

Disons que sa déclaration n'a pas apaisé le feu à Montréal.

Mais derrière l’excitation, une question brûlante déchire déjà le public québécois : quel est le prix à payer?

Dans le premier épisode de son nouveau balado Mathias et le Serpent, Mathias Brunet a été catégorique :

« Pour Sidney Crosby, ça va coûter deux choix de première ronde et un espoir qui ne s'appelle pas Demidov ou Reinbacher. »

Ce n’est pas une évaluation improvisée. Brunet sait que Crosby, même à 38 ans, ne sera pas offert contre des miettes.

Pittsburgh acceptera de tourner la page seulement si leur capitaine part en leur laissant un dernier cadeau : un retour de valeur pour accélérer la reconstruction.

La bombe, c’est le nom qui circule déjà en coulisses : Michael Hage.

Selon Brunet, les chances sont énormes que si Crosby bouge, Pittsburgh exigera Hage. Pas Owen Beck, pas Joshua Roy, pas un simple choix de première ronde, pas Jayden Struble.

Michael Hage, la perle offensive du Canadien, le centre que l’organisation classe déjà dans la catégorie « intouchable » avec David Reinbacher... et deux choix de première ronde (2026-2027)

Les Penguins veulent un centre. Leur bassin d'espoirs est vide. Le club vieillit et s’écroule. Kyle Dubas a besoin d’un jeune pour incarner l’après-Crosby et l’après-Malkin. Hage coche toutes les cases : talent, jeunesse, leadership, et surtout un profil de centre complet qui pourrait porter la franchise pendant une décennie.

Mais à Montréal, échanger Hage serait une trahison. Car Michael n’est pas un espoir comme les autres. Son histoire, marquée par la perte tragique de son père, a déjà ému tout le Québec.

Quand Kent Hughes a prononcé son nom au repêchage, ce n’était pas seulement un choix de première ronde : c’était l’aboutissement d’un rêve familial, une promesse tenue à un père disparu.

Céder Hage, ce serait piétiner une histoire déjà gravée dans le cœur des partisans.

On ne peut pas se voiler la face. Le drame qui a frappé Michael Hage l’été 2023 reste au cœur de toute cette saga liant Sidney Crosby à Montréal.

Son père, Alain Hage, est décédé subitement dans un accident de piscine lors d’un barbecue familial. Un choc brutal, impossible à prévoir, qui a bouleversé toute la famille.

Pour Michael, alors âgé de 17 ans, ce fut une tragédie indescriptible.. Il a pourtant choisi de transformer cette douleur en force. Dès les semaines suivantes, il s’est replongé dans l’entraînement, retrouvant sur la glace le seul endroit où il pouvait encore se sentir normal.

« Mon père, c’était tout pour moi comme modèle. Tout ce qu’il voulait, c’est que je travaille fort ».

C’est l’héritage de son père qui le porte : Alain était un passionné du Canadien de Montréal, et c’est lui qui a transmis cet amour du CH à Michael. Quand le Canadien a prononcé son nom au repêchage, ce n’était pas seulement un choix sportif. C’était l’accomplissement d’un rêve partagé entre un fils et un père disparu trop tôt.

Échanger Hage aujourd’hui, c’est risquer de cracher sur ce symbole, ce récit déjà adopté par les partisans comme une histoire de résilience et de fierté.

Voilà pourquoi, dans les rumeurs autour de Crosby, son nom résonne encore plus fort : Michael Hage n’est pas un espoir comme les autres, il est déjà un morceau d’histoire vivante du Canadien.

L’histoire offre un précédent. En 2000, les Bruins ont échangé Raymond Bourque, leur légende, à l’Avalanche du Colorado. Le retour? Brian Rolston, Martin Grenier, Samuel Påhlsson et un choix de première ronde. Pas des vedettes. Pas des piliers. Mais un « deal respectable » pour clore une ère.

Un an plus tard, Bourque soulevait la Coupe Stanley à Denver, dans une des scènes les plus émouvantes de l’histoire de la LNH.

Cet exemple montre une réalité simple : quand une légende choisit sa destination, la valeur baisse. Si Crosby dit oui à Montréal, Pittsburgh n’aura pas le gros bout du bâton. Les Penguins ne pourront pas imposer Hage. Ils devront accepter un retour réaliste, peu importe ce qu'en dit Mathias Brunet.

Les concurrents? Fantômes.

Certains évoquent le Colorado ou Los Angeles comme rivaux. Pure illusion.

L'Avalanche a déjà sacrifié Callum Ritchie pour mettre la main sur Brock Nelson. Résultat : il ne reste presque rien dans le coffre. Leur seul véritable atout est Mikhail Gulyayev, un défenseur prometteur, suivi de Gavin Brindley, un attaquant de bas-étage.

Le reste? Des flops. Mis à part Gulyayev, il n’y a absolument rien qui puisse séduire Pittsburgh dans une transaction de cette envergure.

Chez les Kings de Los Angeles, ce n’est guère mieux. Liam Greentree est un ailier, pas un centre, donc inutile dans le contexte. Francesco Pinelli, 22 ans, plafonne comme centre de soutien avec seulement 29 points en 70 matchs dans la ligue américaine. 

Bref, aucun ne peut rivaliser avec le Canadien. Le marché se résume à une seule équation : Montréal et Michael Hage.

Voilà le dilemme. Sidney Crosby à Montréal, c’est le rêve ultime. Une onde de choc planétaire. Le Centre Bell en éruption. Ivan Demidov guidé par l'un des plus grands joueurs de l'histoire. Cole Caufield et Nick Suzuki transformé par l’aura du plus grand capitaine de sa génération.

Mais à quel prix?

Sacrifier Michael Hage, c’est hypothéquer la prochaine décennie. C’est céder un joyau pour un présent incertain.

Et ce serait une trahison, pas seulement sportive, mais humaine. Parce qu’Hage n’incarne pas qu’un potentiel. Il incarne une histoire. Un drame. Une résilience. Une mémoire vivante que le Canadien ne peut pas balayer.

Frank Seravalli va plus loin : selon lui, Kent Hughes est tellement déterminé à obtenir Crosby qu’il envisagerait toutes les avenues. Mais c’est là que la direction du CH doit se tenir debout.

Dire non. Non à Hage. Non à la facilité. Non à l’émotion aveugle.

Car la vérité est simple : si Crosby veut vraiment finir à Montréal, le Canadien n’aura pas besoin de Michael Hage pour l’obtenir.

Déjà, les rumeurs traversent les frontières. À l'université du Michigan, où Hage prépare sa saison universitaire, il est conscient que son nom revient sans cesse. Les murmures se répètent : « Hage contre Crosby ». Un poison pour un jeune joueur qui n’a pas encore disputé une seule saison complète.

Cela rappelle les pires heures de Montréal, où des espoirs prometteurs étaient détruits par le tourbillon médiatique avant même d’avoir une chance de s’établir.

Hage mérite mieux.

Alors oui, Crosby à Montréal, c’est possible. Oui, c’est une onde de choc. Oui, c’est un rêve d’été qui pourrait devenir réalité.

Mais le prix à payer ne doit pas être Michael Hage. Parce qu’en l’échangeant, le Canadien ne ferait pas que perdre un centre prometteur. Il perdrait son âme. Il perdrait une histoire que les partisans ont déjà adoptée, une histoire trop précieuse pour être sacrifiée sur l’autel de l’émotion.

Le hockey, parfois, c’est plus que des chiffres et des transactions. C’est une affaire de cœur. Et Michael Hage en est la preuve vivante.

Sidney Crosby mérite Montréal. Mais Montréal mérite de protéger Hage.