Drame sportif à Denver: Nathan MacKinnon a tout perdu

Drame sportif à Denver: Nathan MacKinnon a tout perdu

Par David Garel le 2025-09-13

Hier encore, Nathan MacKinnon croyait détenir la meilleure arme du monde.

Le joueur vedette de l’Avalanche du Colorado, meilleur ami de Sidney Crosby, avait publiquement défendu son chum en ridiculisant Georges Laraque.

Il avait traité la sortie de l’ancien dur à cuire de « fake news », une rumeur sans fondement. Pour MacKinnon, jamais Crosby ne quitterait Pittsburgh, et encore moins pour Montréal.

Sauf que voilà : le boomerang vient de lui revenir en pleine figure.

Car tout ce que Laraque a avancé en juin dernier, et que MacKinnon a tourné en dérision, se confirme aujourd’hui.

Le journaliste Michael Russo le jure sur la tête de ses enfants: si Crosby quitte Pittsburgh, ce sera pour Montréal, et seulement Montréal.

Et là, pour MacKinnon, c’est le cauchemar absolu.

Michael Russo, c’est pas n’importe qui. Rédacteur vedette de The Athletic, l’un des insiders les plus respectés aux États-Unis, branché dans les bureaux des DG autant que dans les vestiaires, réputé pour ne lancer aucune affirmation sans l’avoir coulé dans le béton.

Et voilà ce qu’il a dit, clairement, sans détour, à la fin de son podcast Worst Seats In The House : si Sidney Crosby quitte Pittsburgh, ce sera pour jouer à Montréal. Point.

Pas de liste de trois, pas de “peut-être L.A. ou Denver”. Montréal, point final.

Ce verdict, signé Russo, change la température de la pièce : il ne s’agit plus d’un fantasme de marché, mais d’un scénario privilégié par les gens les plus connectés du milieu. Si un jour Crosby demande à partir, le CH est seul au monde.

Premier affront pour MacKinnon: Crosby n’ira pas au Colorado

Pourquoi? La réponse est simple : l’Avalanche n’a rien à offrir aux Penguins. Le bassin de jeunes de l’Avalanche est classé 30e de la LNH, bon dernier. Tampa est 28e, les Rangers 24e… bref, tous les clubs qui feraient rêver Crosby n’ont rien dans leurs coffres pour aider Pittsburgh à reconstruire.

Los Angeles aussi possède un "pipeline" d'espoirs qui fait honte.

Kyle Dubas, DG des Penguins, a déjà répété qu’il voulait bâtir autour de jeunes espoirs et de choix de premier tour.

Montréal refuse de sacrifier Reinbacher, Hutson, Hage et compagnie.

Par contre, Roy, Beck, Dach, Kapanen, Struble, sont tous disponibles et cochent toutes les cases. Sans oublier le choix de 1ère ronde 2026 ou 2027 du CH.

Le Colorado, lui, n’a que du vide à offrir.

Crosby est loyal, oui. Mais il n’est pas stupide : accepter d’aller dans une équipe incapable de donner à Pittsburgh les moyens de se reconstruire serait contre-productif. L’Avalanche est tout simplement hors-jeu.

Pour MacKinnon, c’est une claque monumentale. Lui qui rêvait de finir sa carrière avec son idole, son grand frère de la Nouvelle-Écosse, voit son fantasme s’écrouler.

Deuxième affront : Georges Laraque avait raison sur toute la ligne.

Et là, c’est la double humiliation. Parce que Georges Laraque, l’ancien coéquipier de Crosby, avait tout vu venir.

En juin, il avait lâché une bombe :

« Hier, j’ai entendu que vers la date limite, il y avait de bonnes chances que Crosby soit échangé. On entend parler de ça depuis un moment. Ça fait du sens : Crosby est un gagnant. Après avoir remporté trois Coupes, est-ce qu’il veut vraiment finir sa carrière en manquant les séries quatre années de suite? Le meilleur du hockey, ce sont les séries! Pourquoi pensez-vous qu’il a joué au Championnat mondial cette année? Il aime le jeu, il aime la compétition! »

À l’époque, Nathan MacKinnon avait explosé, accusant Laraque de répandre de la « fausse nouvelle ». Mais quelques mois plus tard, les faits parlent d’eux-mêmes : Crosby et son agent Pat Brisson n’ont rien fait pour fermer la porte à une transaction, confirmant qu’il y a bel et bien un fondement.  

Laraque sort grandi. Son intuition, ses sources, ses propos… tout s’est concrétisé. Aujourd’hui, quand on regarde les rumeurs qui lient Crosby au Canadien, on réalise que Laraque avait vu juste avant tout le monde.

Aujourd’hui, Michael Russo enfonce le clou : « Si Crosby part, ce sera pour Montréal. »

Et Mathias Brunet confirme que le Canadien est prêt à mettre sur la table ses choix de 2026 et 2027, plus un espoir de second niveau comme Joshua Roy, Jayden Struble ou Owen Beck.

Exactement ce que Laraque disait : la situation allait exploser.

Pour MacKinnon, c’est l’humiliation ultime : non seulement Crosby n’ira pas au Colorado, mais en plus, c’est Laraque, celui qu’il a traité de menteur, qui triomphe.

À Montréal, c’est l’euphorie.

Arpon Basu, dans The Athletic, a jeté de l’huile sur le feu :

« Crosby aurait pu fermer la porte à Las Vegas, il ne l’a pas fait. Montréal a tous les atouts pour plaire à Pittsburgh et à Crosby. »

Mathias Brunet, dans La Presse, en rajoute :

« Le Canadien ne donnera pas Demidov, Hutson ou Reinbacher. Mais deux choix de premier tour et un espoir B, ça peut suffire. »

Et voilà la magie : pour une fois, le Canadien ne serait pas obligé de sacrifier ses diamants. Pas besoin de toucher à Demidov, pas besoin de céder Hage. Crosby lui-même veut que l’équipe qui l’accueille ne soit pas affaiblie.

Le résultat? Montréal se retrouve favori, avec une offre réaliste qui garde intact l’avenir du club.

Pendant ce temps, à Pittsburgh, c’est la désolation.

Kyle Dubas a foiré son repêchage : il a gaspillé le 11e choix sur Benjamin Kindel, un petit centre de 5’10 et 176 livres, loin de la LNH. Il a échangé le 12e choix pour deux sélections tardives en première ronde. Bref, pas de renfort immédiat, juste des projets à long terme.

Ses signatures estivales? Anthony Mantha (30 ans, 13 matchs l’an passé), Parker Wotherspoon, Rafaël Harvey-Pinard… des joueurs de profondeur dignes de la ligue américaine, des plombiers. Rien qui peut aider Crosby à gagner.

Les stars vieillissent : Malkin a 39 ans, Letang 38, Karlsson 35. Tous en déclin. Les Penguins se dirigent vers le fond du classement, et Dubas le sait.

Pat Brisson, agent de Crosby, l’a dit à Pierre LeBrun :

« C’est toujours une possibilité qu’il demande un échange. Trois années sans séries, ce n’est pas normal. Sid doit jouer du hockey de séries chaque saison. »

Et c’est là que tout bascule.

Colorado? Rien à offrir.

Tampa? Rien à offrir.

Rangers? Rien à offrir.

Kings? Pas assez d’espoirs.

Montréal? Une mine d’or. Un marché qui fait rêver Crosby, lui qui a grandi en partisan du CH. Une équipe en ascension. Un trou béant au centre. Un vestiaire qui attend son leadership.

Et un pouvoir ultime : Crosby a une clause de non-mouvement complète. S’il dit « Montréal », Dubas ne pourra rien faire d’autre que d’accepter.

C’est ici que la tragédie de MacKinnon prend toute sa force.

Il avait l’espoir secret que Crosby termine sa carrière à Denver, à ses côtés, pour créer une dynastie.

Il a publiquement humilié Georges Laraque pour avoir évoqué un départ de Pittsburgh.

Et aujourd’hui, il voit que non seulement Laraque avait raison, mais qu’en plus Crosby ne viendra jamais au Colorado.

C’est une double gifle. Une double humiliation.

Un cauchemar qui le hantera encore longtemps.

Nathan MacKinnon devra ravaler sa fierté… et... présenter des excuses à Georges Laraque.