La réalité vient de tomber sur la tête de Jayden Struble. Il n’y a rien de plus cruel que le hockey professionnel. Rien de plus glacial que la vérité qui traverse un vestiaire quand les rumeurs cessent d’être des murmures pour devenir des certitudes.
Cet été, le Canadien de Montréal a franchi une ligne rouge en négociant ouvertement avec les Bruins de Boston au sujet de Pavel Zacha.
Et quand ces négociations ont filtré dans les médias, ce n’est pas seulement l’état-major qui en a payé le prix. C’est aussi un joueur bien réel, bien humain : Jayden Struble.
Un nom révélé, une confiance brisée.
Selon RG Media, les discussions entre Montréal et Boston incluaient plusieurs noms. Joshua Roy. Oliver Kapanen et Jayden Struble ont fait partie d'un "package deal".
Selon nos information, le noms d'Owen Beck été évoqué dans certaines négociations. Le nom de Kirby Dach a aussi été abordé par les Bruins, mais le CH ne serait pas très chaud à l'idée de se départir de leur fragile joueur de centre.
Kent Hughes et Jeff Gorton veulent voir comment il va réagir au camp d'entraînement et en début de saison.
Mais dans toutes ces négociations, c’est le nom de Struble qui a fait l’effet d’une bombe.
Contrairement à Roy ou Beck, dont la valeur sur le marché avait déjà fondu depuis plusieurs mois, Struble semblait toujours apprécié par Martin St-Louis et par l’organisation.
Il incarnait ce défenseur robuste, intense, un « bon soldat » dans un vestiaire rempli de jeunes plus flamboyants. Mais en 2025, ce n’est plus suffisant.
La nouvelle a frappé Struble de plein fouet. On raconte qu’il était sonné, troublé par l’idée d’avoir été mis sur la table dans une négociation avec le pire ennemi du Canadien. Son entourage confirme : il a été atteint en plein cœur.
Pourquoi Struble?
Si Struble est aujourd’hui le grand sacrifié, ce n’est pas un hasard.
Un contrat facile à bouger : 2 ans, 1,4 million par saison. Une bouchée de pain dans une transaction.
Une hiérarchie congestionnée : à gauche, on retrouve Lane Hutson, Kaiden Guhle, Mike Matheson, Arber Xhekaj et surtout Adam Engström, qui est de toute évidence NHL-ready.
Un profil à éliminer : Struble est un défenseur physique, robuste, mais relativement unidimensionnel. Or, Montréal a déjà Arber Xhekaj qui offre le même type de jeu… avec un facteur marketing majeur.
C’est là que la tension se fait sentir entre Martin St-Louis et Kent Hughes.
Martin St-Louis aime Struble. Il le respecte. Il le ferait jouer demain matin... 1000 ans avant Arber Xhekaj, qu'il méprise sportivement.
Mais dans l’équation interne du Canadien, Xhekaj a deux avantages énormes :
Il vend des chandails.
Il est adoré par la foule du Centre Bell.
Struble, lui, est incognito. Discret. Transparent pour le grand public. Entre deux joueurs au profil similaire, l’organisation n’a pas hésité : Struble devient l’option sacrifiable.
Le clou du cercueil, c’est Adam Engström.
À 21 ans, le Suédois est décrit comme « NHL ready » par tout le monde. Son coup de patin, sa relance, sa vision de jeu : tout est prêt. Pas pour rien que Ses coéquipiers l’appellaient « Showtime » en Suède.
Il est spectaculaire, intelligent, moderne. Exactement ce que le hockey d’aujourd’hui exige.
Et quand un "Showtime" cogne à la porte, un Struble perd sa place. C’est aussi simple, aussi brutal.
Ce qui rend le dossier encore plus explosif, c’est que ces noms circulent partout.
À Boston, ils sont associés à Zacha.
À Pittsburgh, ils l’ont été à Sidney Crosby. Mais "Sid The Kid" n'est pas encore officiellement sur le marché des transactions.
À Seattle, on raconte que Struble, Roy et Beck ont été glissés dans des discussions pour Jared McCann. Mais le Kraken veut absolument le choix de 1ère ronde 2026 du CH, ce qui refroidit les négociations.
À Anaheim, le nom de Jayden Struble n'a pas circulé dans les négociations pour Mason McTavish.
Voilà pourquoi les rumeurs ont l'air "plus vraies" à Boston. Car Zacha vaut bien moins cher que Crosby, McCann et McTavish. Parce que le CH n'aurait pas à sacrifier son choix de 1ère ronde. Même si les Bruins ont refusé le "package" Roy-Kapanen-Struble, le DG Don Sweeney s'est montré ouvert à reprendre les négociations autour de l'Action de grâce américaine.
La ligue entière sait désormais que Struble est sur le marché. Et ça change tout. Une fois un joueur perçu comme disponible, il ne revient jamais vraiment dans les bonnes grâces de son organisation.
Pour Struble, c’est un coup terrible. Il avait fait tous les efforts pour se tailler une place. Il avait accepté un rôle limité, s’était adapté aux exigences de St-Louis, avait donné son corps et son énergie sans jamais se plaindre.
Et pourtant, il se réveille ce matin comme une simple monnaie d’échange.
Dans un vestiaire, ce genre de rumeur laisse des traces. Les coéquipiers le savent. Les regards changent. Les discussions dans le gym deviennent plus froides. Parce que chacun sait que le marché est cruel : le nom révélé est le nom sacrifié.
Les Bruins, eux, ont choisi d’attendre. Don Sweeney n’a pas fermé la porte, mais il veut voir où son équipe se situera au classement autour de novembre. Si Boston est dans la course, Zacha restera. Si Boston trébuche, les discussions reprendront.
Et Struble, lui, restera suspendu à cette échéance. Vivant au jour le jour avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête.
Struble doit se rendre à l'évidence. Il ne fait pas partie du noyau de cette équipe. Il est tombé dans la catégorie des actifs négociables, aux côtés de Roy, Kapanen et Beck.
Tout cela traduit un changement d’ère à Montréal. Le CH n’a plus peur de sacrifier des jeunes qui n’excitent plus. Roy? Décevant, même s'il a perdu 15 livres de gras. Beck? Invisible. Kapanen? Défensif unidimensionnel sans "swag' offensif. Struble? Moins populaire que Xhekaj.
Kent Hughes et Jeff Gorton ont choisi leur camp : celui du talent pur et du spectacle. Celui de Demidov, Hutson, Engström et Xhekaj le boxeur. Celui qui attire les foules et fait rêver.
Le futur est inévitable. Struble sera échangé. Peut-être à Boston, peut-être ailleurs. Mais il sera échangé. Parce que son rôle à Montréal est déjà effacé. Parce que la hiérarchie est bouchée. Parce que son nom est déjà brûlé par les rumeurs.
Et c’est peut-être la meilleure chose pour lui. Ailleurs, il sera vu comme un renfort fiable, robuste, utile. À Montréal, il est déjà un fantôme.
Le cas Struble illustre la loi impitoyable du hockey professionnel. On peut tout donner, tout sacrifier, et malgré tout se réveiller relégué au rang de monnaie d’échange. On peut être apprécié de son entraîneur, respecté par ses coéquipiers, et malgré tout être sacrifié pour des raisons de marketing et de hiérarchie.
À Montréal, on a choisi de miser sur le talent flamboyant et sur le spectacle. Struble, Roy, Beck et Kapanen ne cadrent plus dans cette logique.
Leurs noms circulent. Ils circuleront encore. Et un jour prochain, ils apparaîtront dans le bas d’un communiqué officiel annonçant une transaction.
Parce qu’au fond, la conclusion est déjà écrite : Jayden Struble ne terminera pas la saison 2025-2026 à Montréal.