Il était jusque-là perçu comme un futur premier choix incontestable au repêchage 2026.
Une étiquette rarement contestée, surtout pour un joueur de 17 ans qui domine depuis toujours toutes les étapes de son parcours.
Mais depuis quelques jours, le ton a changé.
Gavin McKenna continue de produire offensivement, mais pour la première fois, des recruteurs de la LNH commencent à se poser de vraies questions. Et cela n’a rien à voir avec ses statistiques.
Avec 4 buts, 10 passes et 14 points en 12 matchs dans la NCAA avec l’Université Penn State, McKenna livre exactement ce qu’on attend d’un jeune au talent élite.
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Il est créatif, dangereux sur chaque possession de rondelle, et capable de changer l’allure d’un match en un instant.
Offensivement, personne ne conteste son IQ hockey ou son potentiel offensif. Ce n’est pas là que le doute s’installe.
Ce qui inquiète réellement, ce sont ses attitudes sans la rondelle et son implication défensive.
Scott Wheeler, de The Athletic, raconte que lors de la série face à Michigan State, les réactions dans les gradins n’étaient pas tendres.
Selon lui, “le regroupement de recruteurs et de gens de hockey n’a pas été très gentil dans ses commentaires post-match.”
Plusieurs dépisteurs présents auraient mentionné son “work rate off the puck, un nombre de backchecks qu’il a semblé abandonner,” et surtout “un désir constant d’en faire moins lorsqu’il n’a pas le disque.”
Ce sont des mots lourds venant de gens dont le métier est de décortiquer les détails.
Pas de panique toutefois : personne ne dit qu’il perd sa place au sommet du classement. Mais ce nuage vient fissurer, pour la première fois, l’image d’un prospect intouchable.
Ça crée un paradoxe intriguant.
D’un côté, McKenna continue de produire et se trouve parmi les meilleurs pointeurs de la NCAA à 17 ans.
De l’autre, la NCAA expose davantage ses défauts que la WHL ne le faisait.
Dans la ligue junior de l’Ouest, son talent pur lui permettait de dominer sans faire tout le travail sale.
À Penn State, dans un environnement structuré, face à des joueurs plus âgés et physiquement développés, certaines lacunes ne peuvent plus se cacher.
Ça ne remet pas en question son potentiel, mais ça change la conversation : on ne demande plus seulement “combien de points peut-il faire?”, mais aussi “peut-il être fiable, constant, et complet?”
Et cette nuance est capitale pour un joueur pressenti comme premier choix total.
Car la marche entre “joueur spectaculaire” et “joueur de franchise” repose sur ces détails.
McKenna n’a jamais vraiment eu besoin de se battre pour prouver qu’il appartenait à l’élite.
Aujourd’hui, pour la première fois, quelqu’un ose poser la question : va-t-il aussi dominer quand il n’a pas la rondelle?
Il faut quand même mettre les choses en perspective.
Ce qui se passe en ce moment ressemble plus à une alerte qu’à une condamnation.
Le message est simple : tu as le talent, maintenant prouve que tu as aussi la maturité.
Et dans la logique des marchés de la LNH, ce genre de secousse en début de saison peut créer deux scénarios.
Soit McKenna s’ajuste rapidement, démontre qu’il a entendu le message et reprend son statut de numéro un incontesté.
Soit d’autres noms comme Keaton Verhoeff ou Ivar Stenberg profitent de ce flottement pour s’imposer comme des alternatives crédibles.
Une douche froide, oui. Un avertissement, surtout.
Mais sûrement pas une fin d’histoire.
Au contraire, c’est peut-être là que commence vraiment le parcours de Gavin McKenna vers la LNH : au moment où, pour la première fois, tout le monde ne l’applaudit pas automatiquement.
Et c’est peut-être ce défi-là qui fera de lui, ou non, un vrai numéro un.
À suivre ...
