Dominique Ducharme n’a toujours pas digéré le fait que Kent Hughes n’ait jamais pris le temps de vraiment s’asseoir avec lui pour lui donner une véritable chance.
Même si l’ancien entraîneur du Canadien affirme comprendre que le congédiement fait partie de la réalité des entraîneurs de la LNH, il ne peut s’empêcher de ressentir une certaine amertume face à la manière dont les choses se sont déroulées.
« J’aurais aimé avoir une discussion plus approfondie avec Kent Hughes, mais ça ne s’est jamais produit », confie-t-il au journaliste du Journal de Montréal, Michel Beaudry.
Pour Ducharme, le congédiement de Marc Bergevin, celui qui lui avait offert le poste d’entraîneur-chef, marquait déjà le début de la fin.
« Je savais que les jours étaient comptés après le départ de Marc. »
Pour Kent Hughes, la décision était sans doute plus simple qu’elle ne semblait. En voyant la manière dont Cole Caufield, l’une des jeunes étoiles montantes du Canadien, peinait sous la direction de Ducharme, le nouveau directeur général avait probablement déjà une idée claire de ce qu’il fallait changer.
La gestion de Caufield par Ducharme est restée un sujet de débat houleux parmi les partisans du CH. L’attaquant connu des débuts difficiles lors de sa première saison complète, avec seulement un but en 30 matchs.
Cependant, son explosion offensive après l’arrivée de Martin St-Louis a laissé beaucoup se demander si Ducharme n’avait pas freiné son développement.
Malgré ces déceptions à Montréal, Ducharme a su rebondir de façon remarquable. Installé à Summerlin, une belle banlieue de Las Vegas, il mène aujourd’hui une vie paisible tout en poursuivant sa passion pour le hockey.
Adjoint à Bruce Cassidy chez les Golden Knights depuis un an, il est maintenant en charge de l’une des meilleures attaques de la LNH.
En plus, cette saison, il supervisera le jeu de puissance, une responsabilité qui montre bien la confiance que l’organisation lui accorde, malgré le fait que Ducharme est arrivé avec une équipe qui était championne de la Coupe Stanley, mais qui s'est qualifié de justesse en séries pour perdre au premier tour...dès que le Quuébécois est arrivé.
Avec sa conjointe, Carine Paquin, Dominique Ducharme profite pleinement de la vie à Vegas.
« Les bons restos, les spectacles, le soleil à l’année… Il y a pire », plaisante-t-il.
Le couple s’est bien adapté à la vie trépidante de la ville du jeu, tout en restant concentré sur les objectifs professionnels.
Pour ce qui est du Canadien de Montréal, Ducharme garde un regard serein. Il admet que l’expérience de se retrouver derrière le banc de la Sainte-Flanelle, en tant qu’entraîneur-chef, a été enrichissante, malgré l’issue douloureuse.
« Oui, ça fait mal, mais ça fait partie du métier. »
Ce qui est certain, c’est qu’à Las Vegas, Ducharme a trouvé une nouvelle équipe qui, tout comme lui, veut tout de suite gagner.
Alors que Montréal continue sa reconstruction, Vegas ne ralentit pas, malgré la perte de Jonathan Marchessault, qui a signé à Nashville cet été.
Quant à ses retrouvailles avec le Canadien, elles arriveront peut-être plus tôt qu’on ne le pense. Le 31 décembre 2024, les Golden Knights accueilleront Montréal à Vegas, et Dominique Ducharme espère bien décrocher cette victoire contre son ancien club.
Il est clair que Ducharme va mettre de l'argent sur le tableau. Et il semble penser que les joueurs du Canadien vont faire le "party".
Ducharme est bien conscient des distractions potentielles que la vie nocturne de Las Vegas peut offrir. Il explique que ses joueurs, tout comme lui, ont appris à vivre dans cet environnement.
Pour eux, la ville n’est pas une source de tentations constantes, mais plutôt un cadre de vie normal où ils peuvent se concentrer sur le hockey.
« Le danger est plus présent pour les équipes qui viennent nous visiter. Elles sont là pour seulement deux jours et souvent, elles veulent tout expérimenter en même temps. Nous, on vit ici à l’année, alors on choisit nos moments pour sortir. »
Dominique Ducharme aborde son avenir avec confiance et n'écoute plus ses détracteurs qui parlent de lui comme le pire coach de l'histoire du Canadien de Montréal.
Il répond qu'à 51 ans, son parcours est déjà impressionnant, ayant gravi les échelons de la LHJMQ à la LNH et une finale de la Coupe Stanley avec le CH en 2021.
« J’ai vécu beaucoup d’expériences riches, et je pense que cela m’a forgé. »
Que ce soit derrière le banc du Canadien ou maintenant à Vegas, il garde la tête haute, peu importe si au Québec, on le considère comme le coach qui a failli détruire la carrière de Cole Caufield.
Il en voudra toute sa vie à Kent Hughes et Jeff Gorton de l'avoir snobé. Reste à voir qui gagnera la Coupe Stanley en premier entre lui et Martin St-Louis.
À suivre....