Disparition de Gaston Therrien: le silence de RDS

Disparition de Gaston Therrien: le silence de RDS

Par David Garel le 2025-05-24

Il y a un malaise. Un silence inquiétant. Et surtout, une absence criante. 

Depuis plusieurs semaines, Gaston Therrien a complètement disparu de l’antenne de RDS. Ni au 5 à 7. Ni à L’Antichambre. Pas un mot. Pas une explication. Pas même un message pour dire qu’il est en congé.

Et pendant ce temps, c’est Normand Flynn qui le remplace régulièrement sur le plateau. Lui qu’on avait pourtant relégué au second plan en raison de ses propres controverses. Comme si, d’un coup, RDS avait balayé Gaston Therrien sous le tapis, comme si cet homme, après des années de service, n’avait jamais existé.

Mais le public, lui, ne l’oublie pas. Il s’inquiète. Il s’interroge. Il spécule.

Et pour cause : cette disparition coïncide avec la plus grande crise médiatique que le nom de Therrien ait jamais connue.

Tout le Québec sportif parle de ça. Tout le monde se demande : Où est passé Gaston Therrien? Pourquoi ne dit-il rien? Pourquoi RDS ne dit-il rien?

Le journaliste Maxime Truman a lancé la première alerte dans un extrait viral de son balado Stanley 25. Il affirmait, selon ses sources internes à RDS, que Gaston Therrien lui-même aurait confié à certains collègues que cette saison pourrait bien être sa dernière.

Ce n’était pas une déclaration officielle. C’était une confidence en coulisses, captée à demi-mot, mais qui a eu l’effet d’un séisme.

Depuis ce moment, plus rien. Plus aucune apparition. Plus aucun segment. Plus aucune prise de parole.

Et dans un contexte aussi tendu, ce silence devient presque anxiogène.

Est-ce un départ? Est-ce une exclusion? Est-ce un problème de santé?

Toutes les hypothèses sont désormais sur la table. Et c’est justement parce que RDS refuse de clarifier la situation que les spéculations prennent des proportions hors normes.

S’agit-il d’un départ volontaire? 

A-t-il été poussé vers la sortie, discrètement?

Est-ce un congédiement déguisé?

Ou pire : y a-t-il un problème de santé majeur dont on ne veut pas parler publiquement?

Ce flou est irresponsable. Il jette de l’huile sur le feu. Il crée une tension malsaine qui nuit à tout le monde, y compris à Gaston Therrien lui-même.

Car il faut le dire haut et fort : ce que vit actuellement Therrien, qu’on l’apprécie ou non, est profondément injuste.

Il faut se rappeler que cette disparition soudaine arrive après des mois – voire des années – de controverses. Le nom de Gaston Therrien est devenu un symbole : celui d’un analyste dépassé pour certains, fidèle vétéran pour d’autres, mais surtout d’un homme constamment critiqué sur la place publique.

Tout au long de la saison, il a été la cible d’une vague de plaintes sans précédent. Des propos perçus comme durs, déconnectés, voire toxiques, envers de jeunes joueurs du Canadien comme Lane Hutson, Ivan Demidov, ou encore Patrick Laine.

Therrien n’a jamais été du genre à nuancer. Il balance, il tranche, il juge. Et dans une ère où l’analyse demande de la finesse, il est devenu le symbole d’un hockey d’une autre époque.

Mais cette année, le ton a changé. Ce n’était plus juste de la critique. C’était de la colère. De l’exaspération. Et surtout, une impression partagée que RDS ne fait rien.

Selon plusieurs sources crédibles, le volume de plaintes officielles reçues par RDS à propos de Gaston Therrien cette saison aurait atteint un niveau historique. Ce n’est plus une rumeur. C’est un fait que plusieurs employés ont confirmé à voix basse dans le milieu.

Et cette pression, conjuguée au mécontentement grandissant à l’interne, aurait poussé certains patrons à envisager un changement de garde.

Mais là encore, pas de confirmation. Pas de plan clair. Rien d’autre que des murmures… et maintenant, une absence.

Comme si la pression publique ne suffisait pas, Gaston Therrien traîne aussi un bagage personnel lourd. On le sait : il partage sa vie avec la mère des enfants de son collègue Luc Gélinas. Une situation sensible, tendue, gérée avec précaution par RDS depuis des années.

Contrairement à TVA Sports, qui n’a pas hésité à trancher dans un conflit similaire entre Louis Jean et Renaud Lavoie (en congédiant Louis Jean), RDS a décidé de protéger les deux parties. En séparant les rôles. En maintenant la paix à l’antenne.

Mais ce genre de tension, aussi bien contenue soit-elle, laisse des traces. Et il est légitime de se demander si la conjonction entre la crise publique et le contexte personnel n’a pas fini par briser l’équilibre.

Ce silence est inhumain.

Il faut avoir le courage de le dire : Gaston Therrien est aujourd’hui seul face à une machine qui l’a longtemps protégé, mais qui ne le défend plus. RDS, en refusant de parler, le laisse se faire dépecer par les rumeurs.

Et ce silence, il n’est pas seulement cruel. Il est dangereux.

Car les gens ne font plus que rire. Ils s’inquiètent. On commence à parler de santé. On invente. On extrapole. On alimente des scénarios qui vont beaucoup trop loin.

Et pendant ce temps, RDS regarde ailleurs.

Il est temps d’agir, maintenant

Le Réseau des Sports doit s’expliquer. Immédiatement. Pas demain. Pas à la fin de la saison. Maintenant.

Il faut dire ce qu’il en est. Même si c’est inconfortable. Même si la vérité est complexe. Il faut le faire pour le public. Pour les collègues. Et surtout, pour Gaston Therrien lui-même.

Parce qu’on ne peut pas laisser un homme, qu’on a utilisé pendant 20 ans pour meubler des heures d’antenne, disparaître comme une tache qu’on efface.

Ce n’est pas une question de popularité. Ce n’est même plus une question de performance. C’est une question de respect.

Ce qui frappe le plus, ce qui crève littéralement l’écran, c’est ce siège vide. Ce vide à gauche du plateau, c’est plus qu’un espace libre : c’est une absence qui fait peur. Elle plane. Elle dérange. On regarde l’émission… et tout le monde voit ce vide. Personne ne le nomme. Mais il est là. Pesant. Visible. Inquiétant.

Nos pensées vont à Gaston Therrien et sa famille

Peu importe les erreurs, les maladresses, les critiques, personne ne mérite de vivre ça dans l’ombre. Ni lui. Ni sa conjointe. Ni ses enfants. Ce que vit Gaston Therrien en ce moment, c’est une forme de violence médiatique inversée : celle du vide. De l’indifférence. Du néant.

Et ce vide-là, il fait plus mal que n’importe quel éditorial acide.

Il est temps que quelqu’un parle.

Et si RDS ne veut pas le faire, c’est peut-être à Gaston Therrien lui-même de prendre la parole. De dire ce qu’il vit. De remettre les pendules à l’heure. Parce que tant que ce silence perdure, c’est toute la communauté médiatique qui devient complice d’un traitement inacceptable.

La disparition de Gaston Therrien ne peut pas rester inexpliquée.

Pas après tout ça.

Pas comme ça.