Ce soir, le hockey dépasse le tableau indicateur, dépasse la fiche, dépasse même la victoire.
Ce soir, le Centre Bell est devenu le théâtre d’un moment humain, fragile, sincère, presque suspendu dans le temps.
Une victoire de 4 à 1 du Canadien, oui, mais surtout une soirée marquée par Zachary Bolduc, première étoile du match, auteur de deux buts, ses deux premiers au Centre Bell, et surtout porteur d’un message qui a frappé droit au cœur de tous ceux qui étaient là.
Quand Bolduc est revenu sur la glace pour être présenté comme première étoile, on n’a pas vu un joueur qui savourait son moment avec arrogance ou distance.
On a vu un jeune homme profondément ému, visiblement bouleversé par ce qui lui arrivait. Les épaules un peu rentrées, la voix fragile, les yeux brillants.
On sentait que les larmes n’étaient pas loin, qu’elles montaient, retenues par l’effort de parler devant une foule qui, elle, l’ovationnait sans retenue.
Il a remercié la foule mille fois, Ce n’était pas un discours appris. C’était un merci vrai, habité, presque tremblant. Il a remercié les partisans. Il a dit que c’était grâce à eux, grâce à leur soutien, grâce à leur foi en lui, qu’il avait pu traverser les moments difficiles, continuer d’y croire, continuer de travailler.
Et dans ce « merci », il y avait toute la reconnaissance d’un joueur qui comprend parfaitement d’où il vient et ce que représente ce chandail.
Parce que Zachary Bolduc, ce soir-là, n’a pas seulement marqué deux buts. Il a rappelé quelque chose d’essentiel : le lien entre une équipe et ses partisans n’est pas symbolique, il est vivant. Il se nourrit des encouragements, de la patience, de l’amour parfois exigeant, parfois dur, mais toujours sincère du public.
Quand il dit « c’est grâce à vous », ce n’est pas une figure de style. C’est une vérité ressentie. Et c’est précisément ce qui rend le moment aussi puissant.
On voyait dans son regard tout le chemin parcouru, les doutes, les critiques, les attentes, et cette fierté immense de réussir chez lui, devant les siens, au Centre Bell.
Il a parlé de sa famille avec émotion devant les médias, alors que son père, sa mère et son meilleur ami étaient présent au Centre Bell:
Et c’est là que le message devient impossible à ignorer. Parce que pendant que Zachary Bolduc incarnait l’humilité, la gratitude et le respect, d’autres, plus tôt cette semaine, ont choisi la condescendance.
Zachary Bolduc a donné une leçon directe adressée à Kris Letang. Pendant que le défenseur des Penguins a choisi, cette semaine, de ridiculiser les partisans en se moquant de ceux qui disent « on » en parlant de leur équipe, en laissant entendre que ce sentiment d’appartenance est excessif, déplacé ou qu’il « n’est pas capable » de l’entendre, Zachary Bolduc a fait exactement l’inverse.
Là où Kris Letang a parlé au-dessus des gens, Bolduc leur a parlé avec respect. Là où Kris Letang a semblé mépriser l’émotion collective, Bolduc l’a reconnue, honorée et remerciée, rappelant que ses deux buts, ses deux premiers au Centre Bell, et ce moment inoubliable comme première étoile, il les devait aux partisans, à ceux qui ont cru en lui.
D’un côté, un joueur qui se détache et qui nous juge; de l’autre, un fils du Québec qui comprend que le hockey, ici, se vit ensemble, dans le « on », dans le lien, dans la reconnaissance. Voilà pourquoi le discours de Bolduc a touché droit au cœur... parce qu’il était vrai.
Sans nommer inutilement, tout le monde comprend la leçon. Quand un joueur méprise les partisans parce qu’ils disent « on », parce qu’ils osent se sentir partie prenante d’une équipe, il démontre surtout qu’il ne comprend pas ce que représente le hockey ici.
Bolduc est un fils du Québec, qui reconnaît que sans les partisans, rien de tout cela n’a la même saveur. Zachary Bolduc ne parle pas « au-dessus » des gens. Il leur parle avec eux.
Et c’est pour ça que la foule l’a senti. C’est pour ça que l’émotion était contagieuse. Ce n’était pas seulement son moment. C’était celui de tout le monde.
Cette soirée-là restera peut-être dans les statistiques comme un match de saison régulière parmi tant d’autres. Mais dans la mémoire collective, elle aura une autre place.
Celle d’un rappel puissant que le hockey, à Montréal, est une affaire de cœur. Que les partisans ne sont pas un décor. Qu’ils sont une force. Et que quand un joueur les respecte, les reconnaît et les remercie, le retour est immense.
Zachary Bolduc n’a pas donné une leçon avec arrogance. Il l’a donnée avec humilité.
Prends-ca dans ta pipe Kris...
