Hydro-Québec traverse une période houleuse en 2024-2025, passant de la controverse autour des 250 000 dollars versés à Martin St-Louis pour une campagne publicitaire à un scandale encore plus vaste lié aux 250 millions de dollars de factures impayées selon l'enquête de Radio-Canada.
Cette somme colossale, majoritairement due par des communautés autochtones, reflète la complexité d’une situation où des tensions historiques et économiques se heurtent aux exigences financières actuelles.
L’utilisation de Martin St-Louis comme figure de proue pour promouvoir Hydro-Québec avait déjà soulevé des critiques, notamment en raison de l’importante rémunération de l’athlète, jugée démesurée par une grande partie de la population.
Dans un contexte de hausse des tarifs de l’électricité, qui pourrait doubler dans les années à venir selon l’Union des consommateurs, ce genre de dépenses promotionnelles semble complètement déconnecté des préoccupations des Québécois.
À cela s’ajoutent les rumeurs selon lesquelles St-Louis pourrait être de nouveau sollicité pour une autre campagne publicitaire, aggravant ainsi l’indignation publique.
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. La véritable bombe repose sur la gestion des factures impayées, en particulier celles des communautés autochtones.
Hydro-Québec se retrouve aujourd'hui confrontée à un dilemme : tenter de récupérer ces 250 millions de dollars, ou risquer de compromettre ses relations avec les Premières Nations.
D’un côté, certains Québécois se voient couper l’électricité pour des dettes bien moindres, tandis que d’un autre, des communautés entières accumulent des arriérés sans crainte de représailles, dans un contexte de réconciliation économique avec la société d’État.
La question des impayés, exacerbée par le fait que les Autochtones estiment que l’électricité, produite sur leurs terres ancestrales, devrait leur être fournie gratuitement, cristallise un malaise croissant au sein de la société.
Alors que les dirigeants d’Hydro-Québec, à l’instar de Michael Sabia, tentent d’apaiser les tensions, la gestion de cette dette pourrait dégénérer en une crise profonde.
Hydro-Québec, sous pression de tous côtés, doit réagir avec tact pour éviter un éclatement de la situation, tout en poursuivant son vaste plan d’expansion énergétique.
Entre rémunérations contestées, factures impayées et hausse des tarifs, Hydro-Québec se trouve dans une tourmente où chaque décision sera scrutée par une population en colère.
Quant à Martin St-Louis, son implication dans une nouvelle campagne publicitaire pourrait faire de lui, malgré lui, l’un des visages d’un scandale bien plus large et complexe.
L’affaire des 250 millions de dollars de factures impayées par les communautés autochtones, particulièrement les nations cries et innues, met Hydro-Québec dans une position très délicate.
Depuis plusieurs années, ces communautés accumulent des dettes d’électricité sans subir de coupure de service.
Hydro-Québec n’a pas coupé l’électricité dans plusieurs de ces communautés depuis plus de dix ans, une situation que certains estiment injuste comparée aux 35 000 foyers québécois non autochtones qui ont vu leur électricité coupée l'an dernier pour défaut de paiement.
Plusieurs leaders autochtones estiment que l’électricité devrait être gratuite pour leurs peuples, étant donné que les barrages et autres infrastructures énergétiques sont installés sur leurs territoires ancestraux.
D'autres considèrent que le territoire leur appartient et que les bénéfices générés par l’exploitation des ressources naturelles ne leur profitent pas assez.
Pour calmer la situation, le PDG d'Hydro-Québec, Michael Sabia, a entamé une réflexion sur une nouvelle approche de recouvrement dans les communautés autochtones.
Cette initiative, qualifiée de « réconciliation économique », vise à éviter les coupures d’électricité tout en cherchant des solutions plus durables et adaptées aux réalités socio-économiques des Premières Nations.
Cependant, cette réflexion intervient dans un climat de mécontentement général. En effet, une grande partie des citoyens québécois se sentent trahis, non seulement par la gestion de ces dettes, mais aussi par la montée des tarifs d'électricité qui, selon les prévisions, pourrait grimper de 5,6 % à 9 % dès 2028.
Dans ce contexte, la rémunération de Martin St-Louis pour une campagne publicitaire d’Hydro-Québec ajoute de l’huile sur le feu.
La population ne comprend pas pourquoi une société d’État, déjà sous le feu des critiques pour sa gestion financière, verse 250 000 $ (voire 300 000 $ selon certaines sources) à une célébrité pour quelques phrases dans une publicité.
Les coûts globaux de cette campagne, estimés à 2,4 millions de dollars, sont jugés excessifs alors que les Québécois peinent à joindre les deux bouts en raison de la crise économique et des hausses tarifaires.
Hydro-Québec se trouve dans une situation explosive, jonglant entre la gestion controversée des impayés des communautés autochtones, les primes élevées versées à ses dirigeants, et les hausses tarifaires imminentes qui risquent de frapper durement les consommateurs.
La société d’État doit repenser ses stratégies pour ne pas perdre la confiance des Québécois, déjà ébranlée par une série de décisions perçues comme déconnectées des réalités économiques de la population.
L’utilisation continue de figures médiatiques comme Martin St-Louis pour ses campagnes publicitaires, en dépit de l’indignation suscitée par les montants en jeu, pourrait aggraver la perception d’une société d’État insensible aux difficultés de ses clients.
En cette période de crise, Hydro-Québec doit non seulement justifier ses choix financiers, mais aussi s’assurer que ses actions s’alignent sur les attentes des Québécois, sous peine de voir son image se détériorer encore davantage.
Quant à Martin St-Louis, s’il continue à accepter de telles offres, il risque d’écorner sa propre image, perçu comme détaché des enjeux sociaux que vivent les citoyens qui financent en partie ses cachets publicitaires.
En ce moment, Hydro-Québec est un bourbier. À ne pas toucher pendant que ça chauffe.