Départ de Patrik Laine: un recruteur dévoile la vérité

Départ de Patrik Laine: un recruteur dévoile la vérité

Par Marc-André Dubois le 2025-07-03

Il y a parfois des gestes qui ne mentent pas. Des silences qui crient plus fort que mille déclarations officielles. Des absences qui résonnent comme un verdict.

Patrik Laine s’est marié samedi soir, dans un chic décor sur la côte est américaine. Un moment qui aurait dû être rempli de joie, de camaraderie, de célébration collective pour celui qui devait incarner une nouvelle ère à Montréal.

Mais non.

Il y avait Ivan Demidov et Jakub Dobes. Deux recrues. Deux petits nouveaux. Aucun vétéran. Aucun coach. Aucune trace du « leadership group ». Rien. Le désert.

Et pendant que Laine prononçait ses vœux devant ses invités triés sur le volet, Zachary Bolduc, lui, voyait son étoile monter à la vitesse de l’éclair.

Dans un texte exclusif publié par Nicolas Cloutier de TVA Sports, plusieurs recruteurs ont affirmé sans détour : Bolduc est là pour rester. Et Laine? Il est déjà de trop.

Selon un recruteur qui a demandé l'anonymat pour ne pas être dans le trouble, le départ de Patrik Laine dans un an est déjà confirmé.

« Je ne suis pas certain que les Canadiens veuillent garder Patrik Laine pendant plusieurs années », a lancé un recruteur, sans la moindre hésitation.

« Tu sais comme moi que Montréal cherche encore un attaquant capable de marquer des buts. Bolduc, il a une chance d’en scorer, des buts. Il faut que tu acceptes qu’il ne soit pas toujours au bon endroit défensivement, mais c’est un jeune homme intelligent. Il va faire les ajustements nécessaires pour s’améliorer. »

Le message est clair : Bolduc est le futur. Laine est un accident de parcours.

Ce qui choque, ce n’est pas seulement la froideur du commentaire. C’est la réalité brutale qu’il expose.

Patrik Laine, 2e choix au total en 2016, est censé être une machine à buts. Une anomalie physique capable de décocher des tirs en pleine circulation comme peu d’ailiers savent le faire. Et pourtant, il n’est même plus considéré dans le top 6 du Canadien.

Un trio Bolduc – Dach – Demidov est déjà en train de s’installer dans les coulisses comme l’option privilégiée. Laine n’est même pas mentionné.

Pourquoi?

Parce que depuis son arrivée, Laine n’a rien prouvé.

Il a marqué, oui, mais à quel prix? Il ne bloque pas de tirs. Il ne joue pas en désavantage numérique. Il n’est pas un moteur de transition. Il ne suit pas le système de Martin St-Louis. Et surtout, il ne fait pas l’unanimité dans le vestiaire.

Et ça, c’est capital.

Le mariage de Patrik Laine aurait dû être un événement unificateur. Une occasion de resserrer les liens. Un geste de ralliement. Au contraire, il a exposé à la lumière crue l’isolement du Finlandais.

Deux recrues au mariage de Laine et personne d’autre du club? Seulement Dobes et Demidov, une triste réalité de solitude.

Pendant ce temps, Cole Caufield, Nick Suzuki, Christian Dvorak, Josh Anderson et possiblement Jake Evans étaient en Écosse… pour le mariage de Joel Edmundson. Un ancien coéquipier. Un joueur respecté. Un vrai leader.

Nick Suzuki et Samuel Montembeault, eux, s’apprêtent à se marier aussi. Et il y aura du monde. Beaucoup de monde. La fraternité sera là. Le noyau. L’identité du club.

Laine? Il n’en fait pas partie. Il est seul.

L’ironie est que pendant que Laine se marie dans l’indifférence glaciale de ses coéquipiers, Zachary Bolduc se fait lancer des fleurs par les recruteurs de la LNH.

Son arrivée a d’abord fait lever quelques sourcils quand il a été repêché : était-il vraiment prêt? Est-ce qu’il pourrait survivre au niveau physique dans la LNH, lui qui était un joueur de finesse dans le junior?

Mais il n’a pas seulement survécu.

« Il a vraiment augmenté sa game physique d’une coche au niveau professionnel », affirme un recruteur.

« Il a démontré qu’il avait une B game. Et ça va lui donner encore plus de minutes à 5 contre 5. »

Mieux encore : Bolduc est décrit comme un futur marqueur de 30 buts. Et pas unidimensionnel comme Laine. Il va dans le trafic. Il distribue les mises en échec. Il complète les cycles. Il travaille. Il mérite ses buts.

« C’est un jeune homme intelligent. Il va faire les ajustements nécessaires pour s’améliorer », renchérit un autre éclaireur.

Le genre de commentaire qu’on ne lit plus depuis longtemps à propos de Patrik Laine.

C’est un scénario que personne ne veut vivre : se faire remplacer avant même d’avoir eu la chance de s’installer.

Et pourtant, c’est exactement ce qui arrive à Laine.

Il n’a jamais trouvé sa place. Il est arrivé en pleine tempête, alors que le Canadien accumulait les blessures, les défaites et les expérimentations de trio sans queue ni tête. Il a marqué quelques buts, mais jamais dans des moments décisifs. Il n’a jamais changé le tempo d’un match.

Maintenant, avec l’arrivée de Bolduc, il se retrouve relégué au statut de luxe inutile.

Le contrat de Laine arrive à échéance dans un an. Des rumeurs évoquent une rencontre avec Kent Hughes pour discuter prolongation. Mais selon un recruteur, « à moins qu’il signe vraiment pour des peanuts », c’est fini.

Et quand on connaît le profil de Laine, individualiste, difficile à coacher, peu engagé défensivement, il est peu probable qu’il accepte un rôle de soutien à rabais.

En comparaison, le profil de Bolduc est exactement ce que le Canadien recherche.

Jeune. Québécois. Intelligent. Rapide. Assoiffé.

Il représente une rare combinaison de talent offensif naturel et de grit. Il a les outils d’un top 6 et la mentalité d’un bottom 6. Il peut jouer partout. Il écoute. Il apprend.

Et surtout : il coûte presque rien.

Pendant que Laine empoche 8,7 M$, Bolduc est signé à 863 334 $ (son contrat d'entrée), avant de devenir agent libre avec restriction l'été prochain.

Au final, ce n’est pas seulement une question de statistiques.

Oui, Bolduc pourrait marquer 30 buts. Oui, Laine a déjà prouvé qu’il pouvait marquer 40. Mais le hockey, surtout à Montréal, n’est pas une question de talent brut. C’est une question de fit. De culture. De fraternité.

Et Bolduc, sans dire un mot, vient d’exposer le malaise que Laine traîne comme une ombre depuis son arrivée.

Il n’y avait que Demidov et Dobes au mariage. 

Cette phrase résume tout.

Le Canadien regarde vers l’avenir. Et cet avenir n’a plus besoin de Patrik Laine.

Il a Zachary Bolduc.