C’est une bombe à retardement qui vient d’exploser au pied des Rocheuses.
Selon plusieurs sources tchèques et américaines, Martin Necas, acquis des Hurricanes de la Caroline dans l’échange monstre de Mikko Rantanen, refuse de signer une prolongation de contrat avec l’Avalanche du Colorado.
Pire encore : il aurait soumis une liste d’équipes pour un échange, mettant l’organisation dans une impasse insoutenable à quelques semaines du début de la saison.
Même s'il ne possède pas de clause de non-échange, le Colorado lui a demandé de soumettre une liste d'équipe avec lesquelles il accepterait de signer une prolongation de contrat, lui qui devient libre comme l'air l'été prochain.
Et dans l’ombre de ce chaos, une franchise attire l’attention des dirigeants de Denver : le Canadien de Montréal.
Ce n’est pas un cauchemar. C’est une répétition. Exactement le même scénario que l’an passé. L’Avalanche avait alors refusé d’offrir un contrat jugé trop élevé à Mikko Rantanen.
Au lieu de se rendre aux demandes du Finlandais, qui voulait un peu moins de 12 millions $ par saison sur 8 ans, les dirigeants ont décidé de faire un choix drastique : l’envoyer en Caroline dans le plus gros échange de la dernière décennie.
En retour? Martin Necas. Un joueur talentueux, explosif, au potentiel offensif immense, qui venait de connaître une saison de plus d’un point par match. Un pari calculé.
Mais voilà que Nečas leur fait exactement la même chose : il refuse toutes les offres de prolongation déposées cet été. Il veut son gros contrat. Il vise au moins 10 millions $ par année, voire plus s’il performe à nouveau cette saison. Et l’Avalanche se retrouve exactement au même point : un joueur vedette offensif qu’ils risquent de perdre pour rien s’ils attendent trop.
Le DG Chris MacFarland aurait dû donner 12 M$ par année à Rantanen comme l'ont osé les Stars de Dallas après l'avoir obtenu de la Caroline.
Pourquoi est-ce aussi critique? Parce que le système de développement de l’Avalanche est l’un des pires de la LNH. Zéro relève immédiate. Zéro espoir d’impact. Le bassin est sec. L’équipe a misé toutes ses cartes sur des vétérans et des coups de circuit à la Brock Nelson… et l'Avalanche s'est planté solidement.
C’est pour ça qu’en échangeant Rantanen, ils voulaient à tout prix obtenir un joueur NHL-ready, jeune et déjà signé à long terme. C’est ce que représentait Necas. Et maintenant que ce plan B échoue, il faut agir vite.
Pourquoi Montréal est dans le viseur du président Joe Sakic et du DG MacFarland? Parce que le CH a ce que Colorado cherche désespérément
Le Canadien possède exactement ce que l’Avalanche vise : un jeune attaquant d’impact, sous contrat à long terme, qui ne fera pas de vagues. Trois noms circulent :
Juraj Slafkovský: 8 ans à 7,6 M$;
Cole Caufield: 8 ans à 7,85 M$;
Voilà pourquoi le téléphone de Kent Hughes a probablement déjà sonné.
Mais le DG du CH a fermé la porte. Net. Sans hésitation. Et on le comprend.
Depuis deux ans, le Canadien a enfin bâti une chimie gagnante. Le trio Demidov - Dach - Laine suscite l’enthousiasme. Slafkovsky, Suzuki et Caufield sont déjà en feu.
Changer cette chimie pour un joueur qui refuse déjà de s’engager à long terme à Denver, ça serait suicidaire. Martin Necas, aussi talentueux soit-il, traîne maintenant une réputation de joueur instable contractuellement.
Le Canadien croit encore possible de ramener Crosby à Montréal. C’est peut-être un fantasme pour certains, mais l’organisation y croit.
Donner un Slafkovský ou un Caufield à Joe Sakic? C’est lui offrir un contrepoids majeur pour convaincre Crosby de venir au Colorado l’été prochain. Hors de question.
Et si c’était… Patrik Laine?
Un seul nom pourrait potentiellement faire du sens dans un échange : Patrik Laine.
Il a retrouvé la forme.
Il montre une bonne attitude.
Il est encore jeune.
Et surtout… il n’a qu’un an de contrat avant de devenir agent libre.
Si Laine explose avec Dach et Demidov, le CH voudra probablement le garder. Mais si l’Avalanche met une offre irrésistible sur la table, Kent Hughes écoutera.
Mais il y a une condition claire : Laine doit accepter de signer une prolongation à Denver.
Et ça, rien n’est garanti.
Autre complication : Necas répète depuis des mois qu’il veut jouer au centre. Or, en Caroline, comme au Colorado, il a toujours été utilisé à l’aile.
Il y a là une contradiction majeure. Les équipes qui le courtisent doivent lui promettre un rôle de centre top 6. Ce qui limite grandement les options… surtout avec un prix aussi élevé (10 M$+).
La réalité, c’est que Martin Necas surestime peut-être sa valeur sur le marché. Et ça, l’Avalanche commence à s’en rendre compte.
lRappelons que le plafond salarial est en pleine explosion. Il montera à 95 millions dès 2025-2026. Et c’est ce qui rend cette histoire encore plus tragique pour le Colorado, surtout qu'il va monter à 104 M$ la saison prochaine et 113 M$ lla suivante.
Ils auraient pu signer Rantanen pour environ 8x12M$. C’était raisonnable. Visionnaire, même. Mais ils ont voulu économiser à court terme… et les voilà avec un Necas qui demande possiblement plus de 10M$, et qui pourrait quitter librement dans un an.
C’est une gestion catastrophique.
Et c’est une leçon pour toutes les équipes, y compris Montréal, de ne pas hésiter à payer le juste prix pour garder ses joueurs vedettes s’ils s’intègrent bien au système.
Soyons clairs : Martin Necas ne viendra pas à Montréal.
Le Canadien n’échangera pas Slafkovský, Caufield ni Demidov pour un joueur aussi instable. Et l’idée d’un échange contre Laine, bien que tentante, n’est qu’un scénario secondaire. Rien ne presse. Et surtout, il faut que Laine explose pour faire monter sa valeur.
Joe Sakic a mal joué ses cartes avec Rantanen. Et maintenant, il risque de perdre une deuxième pièce maîtresse en moins de 12 mois.
Pendant ce temps, à Montréal, le plan avance sans faire de vagues. Et c’est exactement ce qu’il faut pour bâtir un club champion.