Après des mois de silence, de tensions, de soupçons et de tempêtes médiatiques, les cinq anciens joueurs d’Équipe Canada junior accusés d’agression sexuelle en 2018 ont été déclarés non-coupables.
La juge Maria Carroccia a conclu que le témoignage de la plaignante n’était pas « crédible ou fiable », et que la Couronne n’avait pas réussi à prouver sa cause hors de tout doute raisonnable.
Sur le plan judiciaire, le chapitre est clos. Mais sur le plan sportif? Le chaos ne fait que commencer.
Michael McLeod, Alex Formenton, Cal Foote, Dillon Dubé et surtout Carter Hart se retrouvent libres, acquittés, mais probablement « unemployable » dans la LNH.
Le jugement du tribunal ne pèse pas aussi lourd que celui de l’opinion publique. Les cris des manifestants, les articles incendiaires, la pression sur les commanditaires… tout cela continue de peser sur le sort de ces joueurs, surtout pour ceux dont le rôle était marginal.
Tous, sauf un : Carter Hart.
Le talentueux gardien de 25 ans, qui fut autrefois considéré comme le sauveur à Philadelphie, pourrait encore relancer sa carrière.
Et selon l’avocat et analyste légal Eric Macramalla (TSN et Forbes), « Carter Hart jouera dans la LNH. Aucun doute. Il a été acquitté, et c’est celui qui était le moins impliqué.
Alors que les Oilers d’Edmonton sont dans une impasse avec leur duo Skinner/Pickard, une question brûlante refait surface : regretteront-ils d’avoir claqué la porte trop vite?
Souvenons-nous de cette déclaration fracassante de Jason Gregor, journaliste ultra-connecté à Edmonton, il y a quelques semaines :
« Peu importe si Carter Hart est reconnu non coupable. Les Oilers n’iront jamais le chercher. Point final. »
Ce refus catégorique, relayé par Gregor mais attribué aux dirigeants de l’organisation, notamment le président Jeff Jackson, est aujourd’hui remis en cause dans les coulisses. Parce qu’un certain Connor McDavid commence à perdre patience.
Le capitaine des Oilers a été très clair en conférence de presse : il veut gagner. Il veut du concret. Il veut un plan.
« Je dois penser à ma famille », a-t-il lancé, laissant entendre qu’il pourrait refuser une prolongation et devenir joueur autonome en 2026.
Et dans son entourage, plusieurs voix s’élèvent pour dire que Carter Hart pourrait être une pièce centrale dans ce plan de relance. Un gardien jeune, expérimenté, au sommet de son potentiel.
Mais les dirigeants, eux, s’accrochent à l’image. À la peur du backlash. À la crainte des manchettes qui traiteraient les Oilers de monstres s'ils signent le jeune gardien.
Et pendant ce temps, McDavid observe. Il attend. Il prend le pouls. Et il ne signe pas.
Ce vide contractuel est une bombe à retardement. Et les noms d'équipes intéressés à transiger pour lui avant qu'il ne devienne libre comme l'air continuent de circuker.
Los Angeles? Toronto? Les Rangers de New York? Dallas? Tampa Bay? Mais le Canadien de Montréal, lui, semble s’éloigner.
Car le journaliste Mathias Brunet a établi le prix à payer pour Connor McDavid, équipe par équipe. Un barème terrifiant. Une série de scénarios qui donnent froid dans le dos.
C’est du côté de la Californie que Brunet a frappé le plus fort. Selon lui, les Kings devront envoyer Quinton Byfield, Brandt Clarke et trois choix de première ronde aux Oilers pour s’attacher les services de McDavid.
Si Los Angeles est dans le spectaculaire, San Jose est dans le sacrifice générationnel. Selon Brunet, les Sharks devraient inclure Macklin Celebrini, Will Smith et trois choix de première ronde pour espérer convaincre Stan Bowman.
Anaheim est souvent perçu comme trop loin dans sa reconstruction pour penser à McDavid. Mais Brunet pense le contraire. Selon lui, les Ducks pourraient mettre sur la table Leo Carlsson, Cutter Gauthier ou Beckett Sennecke, en plus de trois choix de première ronde.
Dans le cas de Dallas, Brunet est encore plus direct : Wyatt Johnston, Thomas Harley et trois choix de première ronde.
Tampa est l’un des clubs qui aimeraient McDavid. Mais comme le souligne Brunet, le prix est intouchable. Il faudrait Brayden Point, un joueur élite, Brandon Hagel, trois choix de première ronde… et tout ça, sans la moindre garantie que Point accepte de lever sa clause de non-mouvement.
Toronto? Oui, c’est séduisant. McDavid y est né et les Leafs ont toujours été l'équipe de son enfance. Mais Brunet souligne un obstacle immense : les Leafs n’ont pas les morceaux pour convaincre les Oilers via transaction et devront prier pour que le meilleur joueur au monde devienne libre comme l'air à l'été 2026.
Enfin, le scénario qui fait le plus mal : Montréal.
Brunet a été brutalement honnête. Pour obtenir Connor McDavid, le CH devrait offrir Ivan Demidov, Cole Caufield, Michael Hage et trois choix de première ronde.
Impensable.
En 1988, les Oilers ont échangé Wayne Gretzky pour trois choix, 15 millions et deux joueurs. Jimmy Carson n’a pas supporté la pression. Martin Gélinas est devenu un joueur de soutien. Les choix? Gaspillés. Et Edmonton a chuté.
Aujourd’hui, ils ont l’occasion de réécrire l’histoire. Soit en gardant McDavid et en écoutant ses demandes. Soit en l’échangeant intelligemment. Mais pour l’instant, ils font l’inverse : ils stagnent. Ils refusent Carter Hart. Ils perdent McDavid. Et ils refusent de le dire.
La LNH regarde. Les agents observent. Les partisans crient. Et McDavid, lui, se tait. Mais pour combien de temps encore?