Il y a quelques semaines, personne n’aurait osé prononcer cette phrase sans se faire traiter de fou : le Canadien de Montréal pourrait avoir une chance réelle d’obtenir le premier choix au repêchage 2026.
Non pas parce que l’équipe s’effondre, non pas parce qu’elle est « au fond du trou », mais parce qu’elle est exactement dans cette zone grise où la fiche (23 points en 19 matchs) masque une réalité beaucoup plus fragile : un mois de novembre catastrophique, un calendrier infernal devant, une incapacité chronique à battre les équipes de séries (1-4-1), et un alignement décimé par les blessures à Dach, Newhook, Guhle et Laine.
Pendant que Montréal se cherche, le monde du repêchage 2026 vient de vivre un tremblement de terre : Gavin McKenna n’est plus le favori incontesté.
Le « prochain grand » n’est plus un "lock" assuré pour être le premier choix au total. Des recruteurs sondés par The Athletic vont même jusqu’à dire que sept dépisteurs différents placent un autre joueur au premier rang de leur liste.
Cela ouvre un scénario complètement fou : McKenna pourrait glisser jusqu’au 5e rang… et si le CH tombait à ce rang dans la loterie, il pourrait l’obtenir sans même toucher au premier choix.
C’est ce renversement total qui explique la fébrilité silencieuse autour de Kent Hughes. Pour la première fois depuis que McKenna domine les conversations, l’idée d’obtenir ce joueur générationnel sans finir dernier devient plus crédible que jamais.
McKenna n’a rien perdu de son talent. Ce n’est pas un « bust ». C’est un phénomène. Mais il vit un premier mois NCAA plus délicat qu’anticipé : 4 buts, 15 points en 14 matchs.
Quand il a marqué son premier but, c'était la fin du monde, comme s'il venait de gagner la Coupe Stanley:
Ce n’est pas mauvais. C’est juste ordinaire pour un gars qu’on annonçait comme le plus grand prospect depuis Connor McDavid.
Et c’est exactement là que les dépisteurs paniquent.
Les comparaisons font mal:
Macklin Celebrini : 64 points en 38 matchs à Boston, premier choix des Sharks.
Adam Fantilli : 65 points en 36 matchs à Michigan, troisième choix au total.
McKenna : 15 points en 14 matchs, à peine au-dessus d’un point par match.
Ce n’est pas la fin du monde. Mais dans un repêchage serré, c’est suffisant pour briser le monopole.
Ce que les recruteurs lui reprochent :
Un gabarit frêle (6 pi, 165 lb).
Un jeu trop périphérique à 5 contre 5.
Une dépendance à son talent pur et à son patin.
Une adaptation difficile à la force physique de la NCAA.
Et certains scouts n’hésitent pas :
« S’il était resté dans la WHL, ce débat n’existerait même pas. Il aurait mis 140 points et serait numéro un sans discussion. »
Mais il a choisi la NCAA. Et là, tout est ouvert.
Ce qui rend le dossier explosif, c’est que 2026 est une cuvée mystérieuse, imprévisible et sans chef clair. Il y a des talents monstrueux, mais aucun ne domine tous les autres avec certitude.
Voici les rivaux qui menacent McKenna :
1. Keaton Verhoeff (Défenseur droitier, NCAA, North Dakota): Le Ekblad 2.0.
Un défenseur droitier de 6’4’’ et 212 lb, rare, mobile, qui produit en NCAA à 17 ans (8 points en 12 matchs).
Son profil rappelle Aaron Ekblad : mature, complet, défensivement fiable, offensivement sous-estimé.
Les équipes qui aiment la sécurité et la longévité vont être obsédées par lui. Inutile de vous dire que le CH a besoin d'un défenseur droitier.
Imaginez Verhoeff à Montréal. On pourrait échanger David Reinbacher sur-le-champ. L'Autrichien continue d'être synonyme de déception à Montréal avec 3 maigres passes en 7 matchs et un différentiel de -2.
Le défenseur n'arrivera jamais à avoir une carrière à Montréal car il sera à tout jamais comparé à Matvei Michkov. Si le CH sélectionne Verhoeff, on pourra sacrifier Reinbacher dans une transaction pour un 2e centre.
2. Ivar Stenberg (AD, Frölunda SHL): Le cerveau offensif.
15 points en 19 matchs dans la SHL à 17 ans. C’est un rythme Forsberg / Sedin au même âge.
Un talent qui voit le jeu une demi-seconde avant les autres. Un magicien.
3. Tynan Lawrence (C, USHL, Muskegon): Le Hischier 2.0
Centre ultra complet, rapide, intelligent, capable de dominer sans la rondelle.
Blessé en début de saison, mais explosif à son retour (2 points en 2 matchs).
Un profil qui peut séduire n’importe quel DG cherchant un centre numéro 1 moderne.
4. Ethan Belchetz (AG, OHL, Windsor): Le Slafkovský amélioré
Gros ailier puissant, patineur étonnant pour son gabarit, excellent finisseur.
Certains recruteurs disent :
« C’est Slafkovský, mais plus instinctif offensivement. »
5. Alberts Smits (DD, Jukurit, Liiga): Le géant letton qui monte
Un géant qui surprend partout en Europe.
Un talent encore brut, mais le plus gros potentiel défensif de la cuvée avec Verhoeff.
Et voici le point clé : même SI McKenna glisse… il peut devenir encore plus dangereux.
McKenna n’a pas perdu son talent. Il s’adapte simplement à un niveau plus vieux et plus physique.
Pourquoi Montréal est dans la discussion? Parce que le CH n’est pas aussi stable qu’il en a l’air
La fiche du CH est trompeuse.
Depuis le début novembre : 2-6 (en réalité), si on écarte les défaites en prolongation.
Blessures majeures : Dach, Newhook, Guhle, Laine.
Attaque anémique : 6 buts en 4 matchs.
Joueurs clés en panne : Slafkovský, Demidov, Suzuki au ralenti.
Et la suite du calendrier?
Capitals
Maple Leafs
Utah
Vegas
Colorado
Il est parfaitement plausible que le CH termine novembre dans la zone rouge.
Le scénario McKenna devient réel pour Montréal
Voilà pourquoi Hughes ne donnera jamais son premier choix 2026.
Même le 5e rang pourrait offrir un joueur de franchise.
Il faut juste prier que le CH continue à perdre...
