Dave Morissette jure que TVA Sports ne lui a pas montré la porte de sortie.
Alors que le public québécois est de plus en plus mal à l'aise lorsqu'il voit Morissette lors de l'après-match du samedi soir sur TVA Sports.
Cela crée un inconfort évident chez de nombreux observateurs.
L’ancien « homme fort » sympathique semble déclassé, déchu, relégué à un rôle de remplaçant dans ce qui fut autrefois son royaume.
Un simple figurant, dans une émission qu’il a longtemps portée à bout de bras.
La scène est toujours surréaliste, un symbole cruel de sa chute dans un monde médiatique où l’ascension est lente, mais la descente rapide et brutale.
Face à ce déclin, Dave Morissette refuse de céder.
Invité récemment au podcast de Mike Ward, il a nié avec intensité avoir été écarté par TVA Sports, affirmant que c’était sa propre décision de « toucher à autre chose que le hockey ».
Ce qu’il décrit comme une quête personnelle d’équilibre et d’exploration d’autres horizons, nombreux y voient plutôt une tentative maladroite de sauver la face.
Morissette veut rester digne, mais personne n’est naïf : TVA Sports lui a montré la porte.
Après des années de règne comme animateur principal, la station a choisi de le « repositionner », un terme poli pour dire qu’il ne faisait plus partie des plans.
Aujourd’hui, il s’accroche à l’émission d’après-match du samedi soir, une case horaire presque vide d’importance.
Ce repositionnement est d’autant plus humiliant que TVA Sports l’a utilisé comme tête d’affiche pendant une décennie.
Le voir réduit à quelques interventions par mois a quelque chose de profondément tragique, surtout pour un homme qui incarnait, à une époque, l’âme populaire et accessible du réseau.
L’arrivée d’Élizabeth Rancourt à TVA Sports a marqué un tournant décisif. Moderne, dynamique et possédant une élocution irréprochable, elle représentait le contraire de Morissette.
Sans oublier qu'elle est une très jolie femme.
Le charisme brut et l’approche bon enfant de ce dernier ne suffisaient plus dans un environnement où la rigueur et le professionnalisme étaient devenus des impératifs non négociables.
Sans oublier le fait que TVA Sports voulait une animatrice qui savait parler un bon français.
En coulisses, plusieurs voix affirment que TVA Sports voulait rafraîchir son image et attirer un public plus jeune, moins indulgent envers les petites imperfections de Morissette.
À ce changement brutal s’ajoutent ses interventions récentes sur les ondes du 98,5 FM, où Morissette aborde des sujets aussi éloignés du sport que la cuisine, l’amitié et la planification des vacances.
Si ces segments témoignent d’une volonté sincère de se réinventer, ils trahissent aussi une perte de repères.
Le contraste entre son image d’ancien bagarreur des patinoires et celle d’un chroniqueur sur des thèmes de « matantes » frôle le ridicule pour certains.
Dave Morissette a toujours divisé l’opinion publique. Les amateurs des régions le voyaient comme un homme authentique, proche des « vrais gens », un gars qui parlait avec son cœur, quitte à trébucher sur les mots.
À Montréal, cependant, son style plus rustique lui a valu des critiques sévères.
« Trop colon », disaient certains, un qualificatif cruel, mais révélateur des attentes élevées du marché montréalais.
La décision de TVA Sports de le tasser discrètement témoigne de cette fracture entre le « Montréal sophistiqué » et le « Québec rural » que Morissette a longtemps représenté.
Les dirigeants de la station, voyant les cotes d’écoute décliner, ont décidé de parier sur une image plus moderne et plus lisse, abandonnant l’authenticité brute qui faisait la force de Morissette.
TVA Sports voulait gagner le public montréalais, mais a oublié une chose primordiale: les gens qui écoutent TVA Sports sont en région.
Depuis sa création, TVA Sports a toujours su compter sur une base solide : les amateurs de hockey des régions.
C’est dans les petites villes, loin de Montréal, que Dave Morissette brillait. Les partisans aimaient son style simple et sans artifice, sa personnalité accessible, ses maladresses attachantes.
Il n’était pas parfait, mais il était sincère, et il ressemblait à son public. Morissette parlait le langage des régions, ce qui expliquait sa popularité, malgré les critiques sévères provenant de Montréal.
Or, en remplaçant Morissette par Élizabeth Rancourt, TVA Sports a fait une erreur stratégique majeure. Le réseau a sous-estimé l’importance de cette connexion culturelle avec les régions.
Le public des régions ne s’est pas retrouvé dans Rancourt. Belle, élégante, polie, elle incarnait un style beaucoup trop montréalais, trop urbain, presque élitiste pour des amateurs de hockey qui cherchent de l’authenticité, pas des apparences.
Dès les premiers mois de Rancourt à la barre, les chiffres ont parlé d’eux-mêmes. Les cotes d’écoute ont plongé, et TVA Sports a rapidement compris que le pari ne fonctionnait pas.
Alors que Morissette, même dans ses pires moments, maintenait une audience fidèle grâce à sa popularité dans les régions, Rancourt n’a jamais réussi à créer ce lien.
Le message était clair : TVA Sports avait oublié d’où venait son auditoire. L’erreur de jugement est d’autant plus grave que le réseau traverse une crise financière sans précédent.
Chaque téléspectateur compte, et perdre les amateurs des régions, qui ont toujours été la colonne vertébrale de TVA Sports, est une catastrophe.
En misant sur Élizabeth Rancourt, TVA Sports a priorisé l’image au détriment du contenu. Il ne s’agit pas ici de critiquer les compétences professionnelles de Rancourt, qui est une journaliste compétente, mais plutôt de souligner l’erreur stratégique des dirigeants.
Les amateurs de hockey ne veulent pas nécessairement d’un beau plateau léché ou d’une animatrice qui incarne le chic montréalais.
Ils veulent des gens qui leur ressemblent, qui parlent comme eux, qui respirent le hockey et qui comprennent la culture du sport au Québec.
Dave Morissette, malgré ses limites évidentes en termes de vocabulaire et d’élocution, incarnait cet esprit. Ses racines modestes, son langage coloré et son style décontracté faisaient de lui un animateur crédible pour une audience qui privilégie l’authenticité à la perfection.
Rancourt, malheureusement pour elle, représente tout le contraire aux yeux de ce même public.
Ce fiasco met aussi en lumière un malaise plus profond chez TVA Sports : un manque de vision et une déconnexion avec sa propre base.
L’audience montréalaise, que le réseau tentait d’aller chercher, préfère encore RDS. Les partisans des régions, qui faisaient autrefois de TVA Sports leur référence, se sont sentis abandonnés et méprisés.
C’est un échec sur toute la ligne. Le réseau a sacrifié un animateur aimé pour un pari esthétique qui n’a jamais porté fruit.
Aujourd’hui, alors que TVA Sports lutte pour sa survie et que les pertes financières s’accumulent, les dirigeants doivent faire face à une réalité brutale : ils ont pris le mauvais chemin.
La plus grande ironie dans cette histoire est que Dave Morissette, malgré toutes les critiques, avait de meilleures cotes d’écoute qu’Élizabeth Rancourt.
Même au plus bas, Morissette attirait un public fidèle. Les chiffres le prouvent : la popularité de Rancourt n’a jamais réussi à surpasser celle de son prédécesseur.
Pourquoi avoir remplacé Morissette? Pourquoi avoir pris ce risque, alors que le réseau avait déjà tant à perdre?
Certains parlent d’une volonté de moderniser l’image du réseau, d’autres pointent du doigt les préférences internes de TVA Sports.
Quoi qu’il en soit, le résultat est le même : le public ne suit pas, les cotes d’écoute dégringolent, et les régions se sentent trahies.
Aujourd’hui, TVA Sports est au pied du mur. L’avenir du réseau est incertain, et le pari Élizabeth Rancourt est désormais perçu comme un symbole de mauvaise gestion.
Certains se demandent même si Dave Morissette, malgré sa relégation, ne représentait pas une meilleure option.
Bien sûr, revenir en arrière serait impossible. L’orgueil des dirigeants et l’image du réseau sont en jeu.
Mais TVA Sports ne peut pas nier l’évidence : sa survie dépend des régions. C’est là que se trouvent ses plus fidèles partisans, ceux qui regardent le hockey soir après soir et qui font vivre le réseau.
L’échec de Rancourt doit servir de leçon. TVA Sports ne peut pas se permettre de continuer à mépriser son auditoire principal.
Si le réseau veut avoir une chance de survivre, il devra renouer avec les régions, retrouver cette authenticité qui faisait autrefois sa force, et accepter que parfois, un animateur imparfait comme Dave Morissette vaut mieux qu’un pari esthétique qui n’a jamais su convaincre.
L’avenir dira si TVA Sports a appris de cette erreur, mais une chose est certaine : le public des régions, lui, n’oublie pas.
Pendant ce temps, on a sacrifié un homme...pour rien...
La descente aux enfers de Dave Morissette est un triste rappel de la nature impitoyable du monde des médias.
Ce qui était autrefois sa plus grande force – sa simplicité et son accessibilité – est devenu sa plus grande faiblesse dans un univers qui valorise désormais l’image parfaite, trop parfaire et le français parfait...trop parfait..
À TVA Sports, il n’est plus qu’un remplaçant. À Cogeco, il est relégué à des sujets sans conséquence. Partout, il semble de plus en plus marginalisé, en quête d’une nouvelle identité qui ne colle pas.
Parler de sauce tomate sur le 98,5 FM ? Des problèmes de couple ou de produit ménagers ? Cela frôle la parodie. Pourtant, Morissette s’accroche, avec une résilience presque admirable.
Les critiques peuvent sembler cruelles, mais elles reflètent une réalité incontournable : Dave Morissette a été tassé, à la fois par l’évolution du paysage médiatique et par ses propres limites.
Son orgueil l’empêche de l’admettre publiquement, mais ses interventions maladroites, ses rôles secondaires et son absence des grandes émissions parlent pour lui.
De la gloire des grands plateaux de TVA Sports à des chroniques anecdotiques sur le 98,5 FM, Morissette vit un déclin silencieux, mais bien réel.
Comme un ancien boxeur qui refuse de raccrocher les gants, il reste debout, chancelant, mais toujours présent, même si la foule, autrefois conquise, ne l’applaudit plus.
Un courage hors-norme. Au moins, il a pu dire SA vérité au micro de Mike Ward.