Jonathan Huberdeau est de retour.
À mi-saison, l’attaquant vedette des Flames de Calgary, qui avait peiné à s’adapter après sa transaction de la Floride, affiche déjà 17 buts à son compteur.
Plus qu’un simple rebond, cette rénaissance s’inscrit comme une véritable revanche contre les critiques qui l’ont assailli, notamment celles de Gilbert Delorme.
Ce dernier l’avait qualifié de « FAT CAT », pointant du doigt son supposé relâchement et son attitude nonchalante depuis son arrivée en Alberta.
Mais aujourd’hui, Huberdeau prouve qu’il est bien plus qu’un talent offensif. Il se révèle comme un leader polyvalent, prêt à tout donner pour son équipe.
Voici comment le Québécois s’est relevé, en surmontant les obstacles et en faisant mentir ses détracteurs.
Le parcours de Jonathan Huberdeau a connu un tournant dramatique en mai 2022. Alors membre des Panthers de la Floride, il faisait partie d’une équipe prometteuse qui venait de décrocher le Trophée des Présidents.
Mais les séries éliminatoires allaient rapidement tourner au cauchemar. Lorsqu’ils se retrouvent menés 3-0 contre le Lightning de Tampa Bay, plusieurs joueurs des Panthers, dont Huberdeau, sont aperçus dans un bar de danseuses jusqu’à 3 heures du matin, la veille du quatrième match.
Une attitude peu professionnelle qui a fait les gros titres.
Ce scandale a marqué un point de rupture pour le directeur général Bill Zito, qui décide de brasser les cartes.
L’été suivant, Huberdeau est échangé aux Flames de Calgary dans une transaction majeure incluant Matthew Tkachuk.
Pour les Panthers, ce mouvement s’avère payant : depuis l’arrivée de Tkachuk, ils ont connu un succès fulgurant, accumulant 29 victoires en séries éliminatoires et s’imposant comme une force incontournable de la LNH, remportant la Coupe Stanley la saison dernière.
Huberdeau, quant à lui, s’est retrouvé en terre inconnue, loin de ses repères et de ses performances dominantes aux côtés d’Aleksander Barkov.
Ses débuts à Calgary furent difficiles, au point que des analystes comme Gilbert Delorme n’hésitaient pas à remettre en question son sérieux.
Gilbert Delorme, ancien défenseur du Canadien et désormais analyste à BPM Sports, ne s’est pas privé de pointer du doigt Jonathan Huberdeau après sa première saison décevante avec les Flames.
Selon lui, le Québécois aurait pris à la légère son statut de joueur le mieux payé de l’équipe. Ses propos étaient sans équivoque :
« Moi, je pense que Jonathan Huberdeau, dans le langage de hockey, on appelle ça un "fat cat". Il vient de signer un gros contrat. Il est gras dur... et là, il prend ça à la légère. Je regrette, mais c’est ça. »
Delorme avait également critiqué les activités estivales de Huberdeau, affirmant que ce dernier passait plus de temps à flasher sa Ferrari et à fréquenter des événements mondains qu’à se préparer pour la saison.
« Je les vois aller l’été dans les événements. Les gars arrivent avec leur Ferrari, ils se pompent le chest en sortant de leur char. »
Ces déclarations, amplifiées par les réseaux sociaux, ont terni l’image de Huberdeau. Pour beaucoup, il devenait le symbole d’un joueur talentueux mais complaisant, incapable de justifier son contrat de 84 millions de dollars sur huit ans.
Aujourd’hui, la situation est bien différente. Jonathan Huberdeau a retrouvé sa confiance et son impact sur la glace.
À 31 ans, il ne se contente plus d’être un joueur offensif prolifique. Il s’est imposé comme un joueur complet, fiable dans les deux sens de la patinoire, et un élément clé de la résurgence des Flames.
« Ça va mieux. Mon jeu est plus complet en jouant dans les deux sens. J’ai été meilleur cette année en jouant de manière constante, et c’est ce que je veux continuer à faire », a-t-il déclaré.
Cette transformation ne s’est pas faite sans effort. Huberdeau a dû réapprendre son rôle au sein d’une équipe qui mise sur le collectif plutôt que sur des exploits individuels.
Il a également assumé davantage de responsabilités défensives, se montrant efficace en infériorité numérique et dans des situations critiques.
« Avec l’équipe que nous avons, nous n’allons pas marquer beaucoup de buts. Alors, quand vous êtes dans ce genre d’équipe, vous devez être fiable défensivement », a-t-il expliqué.
La réussite actuelle de Huberdeau est une réponse éclatante aux critiques de Gilbert Delorme et à tous ceux qui doutaient de sa capacité à rebondir.
En accumulant 17 buts à la mi-saison, il surpasse déjà ses statistiques des deux saisons précédentes. Mais au-delà des chiffres, c’est son attitude sur la glace qui impressionne.
Il montre désormais un niveau d’engagement et de leadership qui inspire ses coéquipiers et rassure les partisans.
« Je voulais jouer un peu plus et m’impliquer. Je montre aux entraîneurs que je peux être sur la glace et qu’ils peuvent me faire confiance », a-t-il affirmé.
Ce retour en forme s’inscrit dans un contexte où les Flames cherchent à consolider leur place en séries éliminatoires.
Avec l’émergence de la recrue Dustin Wolf et une équipe qui s’accroche dans une section Pacifique compétitive, Huberdeau joue un rôle crucial dans les succès de Calgary.
L’histoire de Jonathan Huberdeau est celle d’un joueur qui a su se relever après des moments difficiles.
La soirée des danseuses à Tampa reste un épisode sombre de sa carrière, un moment où il a été jugé pour un manque de professionnalisme.
Mais aujourd’hui, il prouve qu’il a appris de ses erreurs.
Pour Gilbert Delorme, il est peut-être temps de réévaluer son jugement. Si Huberdeau était autrefois perçu comme un « fat cat », il est désormais un joueur qui donne tout pour son équipe, sur et hors de la glace.
Cette revanche n’est pas seulement personnelle. Elle envoie un message à tous les joueurs qui, à un moment ou un autre, peuvent être confrontés à des critiques ou à des défis.
Avec du travail et de la détermination, il est toujours possible de changer le récit.
Pour Jonathan Huberdeau, cette saison 2024-2025 est l’occasion de rappeler pourquoi il était autrefois l’un des meilleurs attaquants de la LNH.
Et cette fois, ce ne sont pas les soirées arrosées ou les critiques acerbes qui définiront sa carrière, mais bien ses performances et son engagement.
Jonathan Huberdeau est de retour, et il n’a pas fini de faire parler de lui.