Dans les coulisses d'une trahison: Marc Bergevin ne pardonnera jamais à Luc Robitaille

Dans les coulisses d'une trahison: Marc Bergevin ne pardonnera jamais à Luc Robitaille

Par Marc-André Dubois le 2025-05-14

C’est plus qu’un changement de garde. C’est une trahison personnelle, déguisée en décision organisationnelle.

En nommant Ken Holland comme nouveau directeur général des Kings de Los Angeles, Luc Robitaille a tourné le dos à son vieux frère de toujours, Marc Bergevin, avec qui il a partagé rires, cigares, souvenirs… et une loyauté supposément indéfectible.

Mais dans les coulisses du hockey, les dettes se paient en silence. Et cette nomination fracassante de Ken Holland en est une preuve cinglante. Luc Robitaille vient de rembourser la plus grande faveur de sa carrière.

Revenons en 2001. Luc Robitaille est en fin de carrière. Son rêve de soulever la Coupe Stanley semble s’évaporer. Et là, Ken Holland — alors DG des puissants Red Wings de Detroit — tend la main. Il l’embauche.

Contre toute attente, Robitaille devient champion de la Coupe Stanley en 2002 aux côtés de légendes comme Yzerman, Lidstrom, Hasek, Hull, Fedorov, Chelios… un vestiaire de dieux du hockey. C’est le seul championnat de Robitaille.

Ce geste a cimenté un lien de dette éternelle. Dans l’esprit de Robitaille, Holland ne sera jamais un DG parmi d’autres. C’est l’homme qui lui a permis de mourir champion. Et cette reconnaissance allait un jour redessiner le destin des Kings.

Or, tout indiquait que Marc Bergevin, en poste comme conseiller senior chez les Kings, allait prendre la relève de Rob Blake.

Les rumeurs étaient fortes. Il avait le vestiaire de son bord. Il avait la confiance de plusieurs au sein de l’organigramme. Il connaissait les moindres recoins de l’équipe. Mais tout a basculé en une seule réunion.

Quand Holland a rencontré Robitaille la semaine dernière, tout a changé. Le courant est passé. Les souvenirs ont refait surface. Et Robitaille a compris : ce job n’était pas pour Marc. C’était le moment de rendre la pareille.

Et tant pis si Bergevin était son meilleur ami dans l’organisation. Tant pis si le Québécois avait refusé d’autres offres par loyauté envers Luc. Tant pis s’il avait travaillé dans l’ombre, patiemment, comme bon soldat.

Luc l’a trahi.

Froidement. Stratégiquement. Silencieusement.

« Mon gars » remplacé par « mon sauveur »

Dans les bureaux de la Crypto.com Arena, plusieurs ont été choqués de voir Bergevin exclu si brutalement du processus. 

Ce n’était pas une évaluation rationnelle. C’était une manœuvre personnelle. Un acte dicté par une vieille dette, par une fidélité envers un passé glorieux plutôt que par une vision lucide de l’avenir.

Car soyons francs : Ken Holland a eu des ratés. Son passage à Edmonton a été un cocktail de coups de génie et de décisions catastrophiques.

Oui, il a amené Zach Hyman, Mattias Ekholm, Evander Kane.

Mais il a aussi brûlé cinq millions par an sur Jack Campbell. Il a surpayé Darnell Nurse. Et ses mauvais choix ont forcé l’équipe à perdre Broberg et Holloway sur des offres hostiles — une hémorragie que Bergevin, lui, aurait su colmater avec son agressivité légendaire.

Mais Robitaille ne voulait pas de logique. Il voulait payer sa dette.

Et dans cette équation, Marc Bergevin est devenu dommage collatéral.

Marc Bergevin n’est pas un enfant de chœur. Il a brassé des grosses affaires à Montréal. Il a fait la fête, des déviations nocturnes et amoureuses.

Il a assumé les hauts, les bas, les micros et les critiques. Mais ce coup-là, il ne l’avait pas vu venir. Être mis sur la touche par son propre frère de hockey, par un homme qu’il admirait et protégeait, c’est une claque monumentale.

Selon plusieurs sources internes, Bergevin est blessé. Humilié. Mais pas abattu.

Car pendant que Robitaille s’agenouille devant Holland, les Islanders de New York frappent à la porte. Et là, Marc n’aurait pas à partager le pouvoir. Pas à jouer dans l’ombre. Il pourrait devenir le maître absolu d’un club prêt à se réinventer.

Mais même s’il retrouve un trône ailleurs, cette trahison restera imprimée dans son cœur à jamais.

La nomination de Holland n’est pas un geste de gouvernance. C’est une décision émotionnelle, prise par un homme qui vit encore dans le souvenir de 2002. C’est le hockey vu comme une mafia, où les dettes se paient, peu importe le prix, peu importe les victimes.

Robitaille n’a pas engagé Holland parce qu’il était meilleur que Bergevin.

Il l’a engagé parce que Holland l’a rendu immortel, et qu’en retour, Robitaille lui offre maintenant une dernière conquête, un dernier tour de piste.

Mais le prix à payer pour cette loyauté mal placée, c’est la division au sein de l’organisation. C’est le message envoyé à tous les jeunes dirigeants : tu peux être loyal, compétent, aimé… mais ça ne compte pas si tu n’as pas sauvé quelqu’un il y a vingt ans.

Ce n’est plus une ligue de mérite. C’est une ligue de dettes, de souvenirs, de pactes invisibles. Marc Bergevin a été le bon gars au mauvais moment. Il n’avait pas de Coupe Stanley à offrir à Luc Robitaille. Il n’avait que sa compétence, son implication, et son espoir d’un nouveau départ.

Mais parfois, ce n’est pas suffisant. Parfois, ce qu’on attend de toi, c’est… rien du tout. Juste de disparaître avec élégance.

Et c’est exactement ce qu’a tenté de faire Robitaille avec lui.

Mais Marc Bergevin ne disparaît pas. Il mijote. Il prépare sa revanche. Et la LNH n’a pas fini d’entendre parler de la plus cruelle trahison de 2025.

Luc Robitaille a payé sa dette.

Mais il a brisé une amitié.

Il a brisé la confiance.

Et il a peut-être saboté son propre club.

Car le meilleur DG pour les Kings, ce n’était pas Holland. C’était Marc Bergevin, avec son intensité, son instinct, sa capacité à électrifier une organisation endormie.

Mais dans la LNH, les dettes comptent plus que les idées. Et cette fois, le passé a encore une fois écrasé l’avenir.

Luc Robitaille a trahi son gars. Pour son sauveur.

Et tout le Québec s’en souviendra.