Coup dur pour Patrick Roy: enfermé à New York

Coup dur pour Patrick Roy: enfermé à New York

Par David Garel le 2025-03-27

C’est presque une tragédie qui se joue sous nos yeux.

Patrick Roy, cet homme de passion, de feu, de vision… se retrouve aujourd’hui coincé dans ce qui s’apparente de plus en plus à une cellule invisible mais étouffante : Long Island, la prison dorée de la LNH.

Coincé avec un contrat valide jusqu’en 2026, sans clause de sortie, Roy voit les murs se refermer autour de lui, pendant que le monde du hockey s’ouvre ailleurs. Et pas n’importe où.

John Tortorella vient d’être congédié par les Flyers de Philadelphie. Et si jamais un club incarnait parfaitement l’ADN de Patrick Roy, c’est bien celui-là.

Une équipe de cols bleus au cœur ouvrier, à l’image rugueuse, qui glorifie le courage et le sacrifice. Une formation en reconstruction, jeune, mais prometteuse, qui possède trois choix de première ronde cette année, dont un assurément dans le top 5.

C’est là, à Philadelphie, que Patrick Roy pourrait écrire son plus grand chef-d’œuvre. Lui qui a déjà transformé Alex Radulov, une tête brûlée russe qu’on disait incontrôlable, en joueur vedette dans la LHJMQ, serait l’homme parfait pour Matvei Michkov. 

Qui, à part Roy, aurait l’audace, l’autorité naturelle, et la capacité émotionnelle de canaliser le talent brut du prodige russe?

Qui, à part Roy, incarne autant l’intensité et le sang-froid nécessaires pour redonner à Philadelphie son identité perdue?

Mais voilà : Patrick Roy est coincé avec une équipe à l’agonie. Une équipe vieillissante, désorganisée, sans pipeline d’espoirs, sans avenir. 

Bridgeport, leur club-école, est le pire de la Ligue américaine. Le bassin d’espoirs est classé parmi les derniers de la LNH. Même les assistances baissent au UBS Arena, preuve que l’engouement est en chute libre.

Pendant ce temps, Patrick Roy se bat avec une direction générale sourde à ses appels. Lou Lamoriello, 82 ans, refuse de reconstruire, refuse d’écouter les volontés de son coach, refuse même parfois d’adresser les problèmes qui crèvent les yeux.

Roy doit jongler avec un alignement à bout de souffle, un calendrier cruel, des blessures à répétition, et une hiérarchie qui le tient en laisse.

Et pendant ce temps, Daniel Brière, à Philadelphie, rêve secrètement d’un homme comme Roy. Quel meilleur modèle pour guider sa jeunesse fougueuse que le seul entraîneur capable de souder un vestiaire par le charisme pur?

Quel meilleur homme pour enseigner à Michkov, Bonk et les jeunes Flyers à gagner avec fierté, avec sueur, avec larmes?

Mais Patrick Roy est pris. Comme dans une cage. Et c’est là qu’émerge le malaise. On le voit vieillir à vue d’œil sur le banc, le teint de plus en plus rouge, la patience qui fond comme neige au soleil.

On le voit épuisé, en colère, frustré par les décisions de Toronto, par les performances en dents de scie de ses joueurs, par l’absence de ressources. Il veut gagner. Il veut bâtir. Mais il est ligoté.

À Philadelphie, on l’attendrait avec un tapis rouge. À Long Island, il marche sur un fil, sans filet.

Et c’est ça, la grande injustice de la situation actuelle. Ce n’est pas que Patrick Roy est en train d’échouer. C’est que le système l’empêche de réussir. 

Il est dans un contexte où personne ne peut réussir. Et plus il résiste, plus les barreaux de cette prison invisible se referment.

Le timing est cruel. La fenêtre de l’opportunité s’ouvre à Philadelphie, mais Patrick Roy reste enfermé dans une organisation sans direction, sans vision, sans futur. Ce n’est plus seulement une erreur stratégique. C’est un gâchis humain.

Et pendant ce temps, la LNH regarde ailleurs.

Bien sûr. Voici la deuxième partie du texte, comme demandé, sans répétition du premier, et avec tous les nouveaux éléments intégrés :

Mais au-delà de la prison contractuelle dans laquelle il est enfermé à Long Island, c’est l’état de Patrick Roy lui-même qui commence à inquiéter de plus en plus.

 L’entraîneur-chef des Islanders semble au bout du rouleau. Les images de lui hier soir, après la défaite crève-cœur contre les Canucks de Vancouver, étaient bouleversantes. 

Visage fermé, teint écarlate, les cernes profondes jusqu'au cou. Il a l’air d’un homme qui porte toute une organisation à bout de bras… mais dont les bras tremblent de fatigue.

Le match, pourtant, avait bien commencé. Son équipe menait 2-1 à la mi-match. Mais à peine deux erreurs, et le vent a tourné. Vancouver a marqué quatre buts sans riposte.

Et Roy, dans un geste qui trahissait davantage le désespoir que la stratégie, a retiré Ilya Sorokin alors qu’il restait encore une préiode et que le score n’était que de 3-2.

 Un mouvement qu’aucun autre entraîneur de la ligue n’aurait osé. Un geste qui a fait lever les sourcils de tout le monde sur le banc. Et dans les gradins.

Patrick Roy tente tout, même l’impossible, pour sauver sa saison. Mais ses gestes désespérés deviennent de plus en plus inquiétants. Ce n’est plus du génie, c’est du hockey en état de panique. 

Il s'en prend aux arbitres, Toronto, le système de révision, tous ceux qu’il estime responsables d’une injustice. On sent la colère d’un homme seul. D’un homme à bout.

Et pendant que Patrick Roy s’en prend au monde entier, la LNH reste de marbre. Aucune réaction. Aucune compassion. Aucun soutien. On laisse Roy hurler dans le vide, pendant que son équipe coule.

Pire encore : on sent une forme d’acharnement. Depuis qu’il a ouvertement défié Toronto après le but refusé contre Columbus, Roy est un homme marqué.

Et ses partisans le savent. Les médias de Long Island commencent à s’interroger. Sa famille, elle, s’inquiète pour sa santé. 

Parce que le hockey, c’est bien beau, mais la santé mentale, la pression constante, l’isolement, la frustration… à un moment donné, ça laisse des traces.

Et comme si ce n’était pas suffisant, la jalousie envers Martin St-Louis à Montréal commence à le ronger. Pendant que Roy se bat avec une équipe vieillissante, sans relève, sans club-école, St-Louis bénéficie d’un bassin d’espoirs débordant : Slafkovsky, Hutson, Reinbacher, Demidov…

Pendant que Roy doit motiver des vétérans épuisés, St-Louis voit ses jeunes progresser chaque semaine. Pendant que Roy tire son équipe comme un cheval fatigué, St-Louis a un DG qui le défend corps et âme dans tous les médias.

Et Roy le voit. Chaque jour. Chaque point de presse. Chaque victoire du Canadien. Chaque éloge à St-Louis. Chaque allusion à un possible Jack Adams. Ça doit le brûler de l’intérieur.

Patrick Roy est emprisonné, épuisé, ignoré. Il se bat contre tout et contre tous. Mais la question qui se pose maintenant est simple et déchirante : jusqu’à quand pourra-t-il tenir? 

Parce qu’un jour ou l’autre, ce ne sera plus le hockey qui décidera pour lui. Ce sera la vie.