Coup de tonnerre : le plus grand danger de Lane Hutson se rapproche

Coup de tonnerre : le plus grand danger de Lane Hutson se rapproche

Par André Soueidan le 2025-08-13

Il pleut sur Montréal, mais pas juste dehors. Les éclairs qui frappent le ciel aujourd’hui semblent vouloir nous rappeler qu’il y a aussi des orages qui se préparent sur la patinoire, des tempêtes qui n’ont rien à voir avec MétéoMédia, et qui pourraient bien faire trembler la ligne bleue du Canadien dans les prochaines années.

Lane Hutson le gamin qui a fait lever le Centre Bell comme peu de recrues avant lui, se retrouve soudainement avec une ombre qui grandit derrière lui… et cette ombre-là porte son nom de famille.

Oui, le danger ne vient pas d’un défenseur suédois inconnu ou d’un vétéran jaloux de son temps de glace, non… il vient du même sang, de la même maison, du même ADN qui a déjà mis la Ligue nationale à genoux : son petit frère Cole.

L’histoire commence comme dans un mauvais film de suspense où le héros pense avoir toute la vie devant lui avant qu’un rival invisible commence à se rapprocher.

Lane, on le sait, a fracassé toutes les attentes l’an dernier. Recrue de l’année. Gagnant du Calder.

Les médias l’ont érigé en sauveur de la relance offensive du CH.

On a même osé murmurer son nom dans la même phrase que Bobby Orr et Cale Makar (oui, on exagère, mais c’est Montréal, on vit pour ça).

Mais voilà… cette pluie qui tombe aujourd’hui, c’est aussi l’annonce d’un nuage noir au-dessus de sa tête.

Parce que pendant que Lane profitait d’un été de jeune star, avec ses événements caritatifs, ses passages obligés à Brossard, ses petites apparitions dans les médias pour rappeler à tout le monde qu’il reste humble… il y a Cole, 19 ans, qui se prépare dans l’ombre.

Deuxième saison à Boston University. Même programme que Lane. Même entraîneur, Jay Pandolfo, un homme qui n’a pas peur de dire que ce kid-là est prêt à passer au prochain niveau plus vite qu’on pense.

Et pour en rajouter une couche, les chiffres font mal : première saison universitaire, 48 points en 39 matchs.

Tiens donc… exactement le même total que Lane à son année recrue là-bas.

Tu veux du copier-coller ? En voilà. Mais attention, la copie est peut-être plus physique, plus directe, plus brutale dans son approche.

Et ça, pour un défenseur qui joue déjà avec un cerveau d’attaquant, c’est une combinaison qui peut devenir létale.

On pourrait croire que Lane voit ça comme une bonne chose, un futur allié, un frère avec qui il pourra partager la glace au plus haut niveau.

Mais l’histoire du hockey est remplie de fratries qui finissent par se comparer, se dépasser, se piquer au vif.

Les Staal, les Sedin, même les Subban ont vécu cette dynamique où chaque performance de l’un est mesurée à l’aune de l’autre.

Dans le cas des Hutson, c’est encore pire : Cole débarquera avec une pression de malade.

Son frère a déjà placé la barre tellement haut que chaque erreur sera scrutée comme un signe qu’il ne pourra jamais l’égaler… et chaque coup d’éclat sera perçu comme une menace directe au statut de Lane comme « le » Hutson.

Jay Pandolfo a beau jouer la carte du diplomate, ses mots sont clairs comme de l’eau de pluie (ou comme le tonnerre qui gronde dehors) : il voit en Cole un joueur spécial, peut-être prêt plus tôt que prévu, avec une lecture du jeu et une anticipation qui font déjà frissonner les recruteurs.

Bref, le train est en marche, et il ne ralentira pas pour laisser Lane respirer.

Les experts qui suivent le Championnat du monde junior en 2025 se rappellent encore que Cole a été le premier défenseur à mener le tournoi au chapitre des points, 11 en 7 matchs, médaille d’or au cou.

Ça, c’est le genre de performance qui fait sourire les DG… et qui donne des insomnies aux grands frères.

Imagine la scène : printemps prochain, Lane Hutson, encore sur un nuage après une deuxième saison à Montréal, voit débarquer Cole chez les Capitals de Washington pour quelques matchs tests.

Les médias américains s’emballent, les comparaisons fusent, et d’un coup, les réseaux sociaux s’enflamment avec des vidéos de Cole en train de traverser la glace comme un bulldozer élégant, de décocher des passes lasers, et de ramasser un attaquant imprudent au centre.

Et à chaque highlight, la même phrase revient : « Est-ce que Cole est déjà meilleur que Lane ? ». Voilà comment naissent les tempêtes médiatiques.

Et soyons clairs, à Montréal, on adore ce genre de scénario.

Le public vit pour les histoires de rivalité, surtout quand elles touchent à notre club.

On va analyser, disséquer, inventer des débats à TVA Sports sur qui a le plus beau coup de patin, qui lit mieux le jeu, qui a le plus gros QI hockey.

Et pendant ce temps-là, les deux frangins vont continuer à se texter après chaque match, comme ils le font depuis toujours, pour se dire quoi corriger, quoi améliorer.

Sauf que maintenant, chaque conseil sera aussi un petit test, un petit rappel qu’il y a une hiérarchie à défendre… ou à renverser.

Lane Hutson n’a pas demandé cette situation. Il aurait préféré que son plus grand rival porte un autre nom, un autre chandail, qu’il vienne de l’autre bout du pays.

Mais non. Le tonnerre, il arrive de la maison.

Et il n’y a rien de plus dangereux qu’un orage qu’on voit venir sans savoir quand il va frapper.

Peut-être que ça finira en duo magique, en paire de rêve dans la même équipe, faisant oublier Markov et Subban, ou même Robinson et Lapointe.

Mais peut-être aussi que ce sera la guerre froide, chacun cherchant à avoir le dernier mot dans les statistiques, les trophées et l’admiration du public.

Et aujourd’hui, pendant que la pluie continue de tomber sur Montréal et que les éclairs zèbrent le ciel comme des coups de patin tranchants, on se dit que ce « coup de tonnerre » n’est peut-être pas juste une métaphore.

Il y a vraiment quelque chose qui se prépare. Les éclairs, c’est Cole qui s’annonce.

Les grondements, c’est la rumeur qu’il pourrait brûler les étapes et entrer dans la LNH plus tôt que prévu. Et la pluie ?

C’est ce petit filet de sueur froide qui descend dans le dos de Lane, même s’il ne l’avouera jamais devant une caméra.

Parce que dans quelques mois, quelques années tout au plus, il ne s’agira plus de savoir si Lane Hutson est l’un des meilleurs jeunes défenseurs de la Ligue… mais bien de savoir s’il est encore le meilleur Hutson, tout court.

À suivre ...