Coup de tonnerre dans les coulisses du Centre Bell : Kent Hughes vient de faire une déclaration qui a la saveur d'un bombe.
Lors de la conférence de presse tenue après les acquisitions de Zachary Bolduc et de Samuel Blais, un moment d’apparente banalité a fait sourciller tous les médias présents dans la salle. Un journaliste a posé une question directe, sans détour :
« Beaucoup ont associé l’arrivée de Noah Dobson avec un départ potentiel de Mike Matheson. De ton côté, te vois-tu continuer avec Mike Matheson? »
Kent Hughes, le visage cinglant, n’a pas bronché. Il a simplement répondu : « Oui. »
Cette réponse sèche, livrée avec un calme glacial, a résonné dans la salle comme un coup de tonnerre étouffé.
Pas tant pour ce qu’il a dit, mais pour ce que cela implique. Car si Mike Matheson reste, alors une autre pièce importante devra sauter. La logique mathématique de la brigade défensive ne ment pas : il y a congestion, et une transaction est inévitable.
À gauche, la ligne est déjà trop longue. Lane Hutson le prodige est évidemment assuré d’un poste dans le top 6 dès le début de la saison.
Kaiden Guhle aussi. S’ajoutent à eux Matheson, Arber Xhekaj, Jayden Struble et Adam Engstrom, que plusieurs considèrent comme prêt pour la LNH.
Même David Reinbacher, qui a l'avantage d'être droitier, pourrait forcer la main du club et commencer la saison avec le grand club.
Autrement dit, six défenseurs pour trois postes à gauche. Et tous sont jeunes, prometteurs, ou déjà établis. C’est un embouteillage sans précédent dans la reconstruction du Canadien.
Certes, Mike Matheson pourrait jouer à droite, mais on se souvient tous à quel point ce fut la catastrophe pour le défenseur sur son mauvais côté.
Déjà qu'il est un danger public à gauche... imaginez à droite...
Dans ce contexte, la déclaration de Kent Hughes n’est pas anodine. En affirmant qu’il veut continuer avec Matheson, il verrouille une pièce du casse-tête.
Et en faisant cela, il condamne une autre à être sacrifiée. Car il est impossible de faire jouer tout ce beau monde à Montréal. Il y aura des victimes.
Est-ce qu’il ment? Ce serait mal connaître Kent Hughes. Depuis son arrivée en poste, il s’est montré d’une transparence déroutante.
Mais il s’est aussi permis de manier la langue de bois avec finesse lorsqu’il était stratégique de le faire. En affirmant son intention de garder Matheson, il envoie un message clair… ou alors, il joue une partie d’échecs à double fond.
Car ne pas profiter de la valeur de Matheson sur le marché actuel serait presque une faute professionnelle. Son nom circule à Edmonton, dans un possible échange pour Ryan Nugent-Hopkins.
Les Oilers cherchent désespérément un défenseur mobile et expérimenté. Matheson, avec son contrat raisonnable de 4,875 millions $ pour encore une saison, est une aubaine.
Et Los Angeles? On en parle moins, mais la fenêtre des Kings est grande ouverte. Leur flanc gauche est vulnérable. Un vétéran comme Matheson, qui patine comme le vent et qui peut jouer 23 minutes par soir, leur offrirait une stabilité inestimable.
Alors pourquoi Kent Hughes ne saute-t-il pas sur l’occasion? Peut-être qu’il attend l’offre parfaite. Peut-être qu’il veut garder le mystère pour maintenir la valeur des autres défenseurs.
Car si tout le monde pense que Matheson partira, les offres pour Struble, Xhekaj ou Engström seront moins élevées. Mais si on fait croire que Matheson reste, alors tout devient possible. Et tout le monde écoute.
Ce qui est clair, c’est qu’une transaction s’en vient. Les pièces sont trop nombreuses, le puzzle trop chargé. Matheson, Struble, Xhekaj, Engstrom… quelqu’un devra partir. Et les propos de Hughes, aussi froids que chirurgicaux, n’ont fait qu’accélérer la machine à rumeurs.
Kent Hughes annonce une transaction sans le vouloir. Ou peut-être l’a-t-il fait exprès. Après tout, dans la jungle du marché des transactions, il faut savoir bluffer.
Une chose est certaine : les prochains jours seront décisifs. Et le calme de Hughes cache peut-être un orage à venir.
Selon certains recruteurs, la cible la plus probable devient alors Arber Xhekaj. Un joueur adoré par les partisans, un véritable shérif sur patins, mais qui n’a plus de place sur le top 6 dès le camp d’entraînement. Il est NHL-ready, il peut contribuer dès maintenant, et il a une valeur marchande significative.
Les Kings de Los Angeles ont manifesté un intérêt précis pour lui. Ils veulent ajouter de la robustesse à leur troisième duo, et Xhekaj serait le profil idéal.
Jaden Struble est un autre nom à surveiller. Son style rappelle celui d’un Josh Manson plus jeune. Physique, intense, fiable. Mais il est coincé. Il a beau progresser, il n’aura pas sa chance à Montréal avec l’état actuel de la brigade. Même chose pour Adam Engstrom, qui impressionne tout le monde à Laval.
Les Stars de Dallas surveillent la situation. Ils cherchent à se libérer de la masse salariale, notamment en échangeant Jason Robertson.
Ils sont ouverts à des choix futurs, et à un jeune défenseur. Arber Xhekaj a été lié à leurs discussions. Est-ce que Matheson pourrait aussi être ajouté dans un paquet pour Robertson en compagnie du choix de première ronde 2026 et d'autres éléments ?
C’est possible. Et cela permettrait au CH d’encaisser un marqueur établi tout en décongestionnant sa défensive.
Alors non, la réponse de Kent Hughes n’était pas banale. Mensonge ou vérité? Une chose est sûre: s’il garde Matheson, il devra sacrifier ailleurs. Et ce sacrifice ne passera pas inaperçu.
Dans la LNH moderne, les silences valent autant que les paroles. Et dans ce cas-ci, le message est clair : ça va bouger à gauche.
Une question demeure:
Est-ce que Mike Matheson bénéficierait d’un traitement de faveur de la part de Kent Hughes, simplement parce qu’il est un ancien client de son agence?
Ce n’est pas de la paranoïa, c’est une interrogation stratégique. Matheson est représenté par Quartexx Management, l’agence fondée par Kent Hughes lui-même avant son arrivée à la tête du Canadien.
Il a été son client personnel pendant des années. Une relation de confiance, d’intimité professionnelle, d’intérêts alignés.
Et depuis que Hughes est DG du CH, Matheson a tout eu :
Il a été protégé de toute concurrence malgré la congestion à gauche.
Il a été nommé assistant-capitaine dès sa première saison complète à Montréal.
Il a été défendu bec et ongles publiquement, même quand son jeu défensif laissait à désirer.
Il a été utilisé 25 à 30 minutes par match, peu importe l’adversaire.
Et maintenant, malgré une valeur marchande à son sommet, il est intouchable?
Ça fait beaucoup.
Et on ne peut pas faire semblant que ce lien Hughes–Matheson ne pèse pas dans la balance. Ici, on sent que l’émotion l’emporte.
Et c’est dangereux.
Kent Hughes se défendrait sûrement en disant qu’il connaît mieux que quiconque les qualités de Matheson. C’est vrai. Mais c’est justement ça le problème. Il n’est peut-être plus objectif. Et dans le sport professionnel, l’attachement est souvent l’ennemi du succès.
Alors oui, la question mérite d’être posée :
Si Mike Matheson n’avait jamais été son client, serait-il encore un membre du Canadien de Montréal aujourd’hui?
Et si la réponse est non, alors une autre s’impose :
Kent Hughes est-il encore capable de séparer l’émotion du devoir? À lui de nous le prouver en transigeant Matheson avant de le perdre pour rien.