C’est ce genre de titre qui résume parfaitement ce que vient de réussir le Canadien au dernier repêchage.
Parce que, soyons honnêtes, personne ne voyait Carlos Handel débarquer dans l’organisation de Montréal.
Le jeune défenseur allemand, sélectionné en sixième ronde, c’est le genre de pari que la plupart des équipes de la LNH ne font plus.
Trop de risques, trop d’incertitudes, trop de préjugés face à un joueur qui n’avait pas la « hype » d’un choix de premier tour.
Mais Jeff Gorton et Kent Hughes, eux, ne dorment jamais. Ils ont flairé quelque chose, et aujourd’hui, en plein mois d’août, on se rend compte qu’ils ont peut-être mis la main sur un diamant brut, encore caché dans sa gangue.
Un diamant qui, selon plusieurs, pourrait bien faire oublier rapidement un certain Logan Mailloux.
Vous vous rappelez ce dossier empoisonné?
Les débats sans fin, le hors-glace qui a plombé sa réputation, les incertitudes à savoir si jamais il allait vraiment percer avec le CH?
Voilà qu’au lieu de s’accrocher à une bombe à retardement, Montréal a misé sur un profil beaucoup plus sûr, beaucoup plus excitant.
Un défenseur droitier, en plus. Une denrée rare. Et qui, à écouter Handel lui-même, est déjà en train de se transformer en leader.
« J’ai travaillé mon corps tout l’été. J’ai gagné près de 12 livres, je veux frapper plus, boxer mieux devant le filet, et jouer en désavantage numérique », a-t-il confié dans une entrevue sur RG.ORG
Voilà un jeune qui non seulement connaît ses forces, mais qui assume aussi ses faiblesses.
Et qui se donne les moyens de les corriger.
On n’entend pas souvent ça d’un choix de sixième ronde. La plupart du temps, ces gars-là arrivent en Amérique du Nord en se contentant de survivre.
Pas Handel. Lui, il veut dominer.
Et il a déjà montré des flashes qui font saliver.
À Halifax, il s’est rapidement imposé comme un pilier défensif, accumulant 26 points en 52 matchs et se méritant une place dans l’équipe d’étoiles des recrues.
Avec l’Allemagne, il a été capitaine au championnat mondial U18, a marqué l’histoire avec deux buts ultra-rapides dans un même match, et a été nommé l’un des trois meilleurs joueurs de son pays aux Mondiaux juniors 2024. Ce n’est pas rien.
On ne parle pas ici d’un figurant. On parle d’un gars qui, dès 18 ans, porte le brassard pour son pays et assume le poids des attentes.
Quand on écoute Handel, on se rend compte qu’il a la mentalité parfaite pour Montréal. « Montréal, c’est le plus grand club de la LNH.
Les meilleurs fans, la passion. Tout le monde est une famille », a-t-il lancé. Ce n’est pas un gars qui flippe parce que les projecteurs l’aveuglent.
Ce n’est pas un Européen qui rêve en secret de retourner en Allemagne ou en Suède dès que ça chauffe. C’est un joueur qui veut s’installer, qui veut appartenir à quelque chose de plus grand que lui.
Et ça, à Montréal, ça compte.
Comparez-le à un Moritz Seider, repêché sixième au total par Detroit.
Lui aussi était vu comme « trop frêle, trop inexpérimenté » par certains recruteurs.
Résultat? Un des meilleurs jeunes défenseurs de la LNH, déjà récipiendaire du trophée Calder.
Handel suit la même trajectoire, sauf qu’il a été volé… en sixième ronde!
C’est là que le coup de tonnerre prend tout son sens. Parce qu’aucun DG n’avait les tripes de le prendre plus tôt. Tous ont eu peur. Et Gorton, encore une fois, a flairé le coup.
Ce qui impressionne le plus, c’est son intelligence de jeu. Handel n’est pas seulement un défenseur offensif ou un pilier défensif. Il est les deux.
En Suède, il avait un profil plus offensif.
Depuis son arrivée au Canada, il a poli son jeu, appris à lancer le corps, à jouer physique, à s’adapter à la rudesse du hockey nord-américain.
Il parle lui-même d’un style devenu plus « two-way », capable de faire le travail dans toutes les situations. Et il veut plus. Plus de responsabilités, plus de minutes, plus d’impact.
Quand on pense que Montréal a sacrifié Logan Mailloux, on comprend mieux la logique.
Pourquoi s’accrocher à un joueur dont l’avenir était flou alors qu’on peut miser sur un jeune Allemand au profil similaire, mais sans le bagage hors-glace?
Handel a tout pour devenir ce défenseur droitier moderne que toutes les équipes recherchent : un gars capable de jouer 22 minutes par soir, d’être utilisé sur les deux unités spéciales, et qui en plus parle le langage de la nouvelle génération.
À court terme, il ne faut pas s’attendre à le voir débarquer à Montréal demain matin.
Il veut dominer à Halifax, continuer de progresser, se présenter aux Mondiaux juniors comme un leader incontesté. Mais à moyen terme, le portrait est clair.
David Reinbacher est déjà en marche pour un poste permanent avec le grand club.
Handel, lui, est le prochain sur la liste. Et quand on additionne ces deux noms, avec Noah Dobson, Kaiden Guhle, et Lane Hutson?
On parle d’une défensive du futur qui pourrait rivaliser avec n’importe quelle équipe de la LNH.
Et c’est ça qui donne des frissons. Parce qu’aujourd’hui, personne ne connaît Carlos Handel.
Demain, il pourrait devenir la révélation la plus improbable du repêchage 2025.
Un joueur que Gorton est allé chercher avec une précision chirurgicale, comme il l’avait déjà fait dans le passé avec d’autres coups surprises.
À Montréal, on aime les héros improbables, ceux qu’on n’attend pas, ceux qui sortent de nulle part. Et si Handel devenait ce gars-là?
Les sceptiques diront qu’il est encore frêle, qu’il n’a pas encore affronté l’élite de la LNH, qu’il a encore des croûtes à manger.
Peut-être. Mais chaque citation du jeune démontre une maturité hors norme.
« Peu importe que je sois choisi en deuxième, en troisième ou en sixième ronde. Je suis le même joueur. Tout arrive pour une raison. »
Voilà des paroles d’un gars qui ne se voit pas comme une victime du repêchage, mais comme un futur gagnant.
Alors oui, c’est un coup de tonnerre.
Parce que dans une ligue où tout le monde joue safe, Jeff Gorton a osé. Il a misé sur un Allemand longiligne, ambitieux, déterminé.
Et peut-être que dans trois ou quatre ans, quand Handel se taillera une place à la droite de Guhle ou de Hutson, on repensera à ce mois de juillet 2025 et on dira : c’est ce jour-là que Gorton a encore changé l’avenir du Canadien.
En attendant, on va le surveiller de près à Halifax et aux Mondiaux.
Parce que chaque mise en échec, chaque point, chaque pas en avant de Carlos Handel… c’est une promesse pour Montréal.
Et une preuve de plus que parfois, les coups de tonnerre les plus dévastateurs frappent quand on s’y attend le moins.
Et détail qui en dit long : même à des centaines de kilomètres de Montréal, Handel a déjà les yeux rivés sur Ivan Demidov.
« Bien sûr, je veux suivre Ivan, voir comment il va faire. C’est excitant », a-t-il confié.
Imaginez l’effet : un espoir allemand de sixième ronde qui cite Demidov comme source d’inspiration et comme repère.
Ça veut dire deux choses. Un, que la réputation de Demidov dépasse déjà les frontières de la LNH.
Deux, que Handel se voit dans ce projet collectif, ce noyau de jeunes qui va pousser le Canadien vers l’avant.
C’est là que le vol de Gorton prend toute sa valeur : on n’a pas juste repêché un défenseur droitier, on a repêché un gars qui comprend déjà où il s’en va, et qui veut s’arrimer au joyau russe du club.
Montréal est en train de bâtir une dynamique où même les choix tardifs se sentent liés au destin des futures superstars.
Et ça, c’est une bombe à retardement pour le reste de la ligue.
AMEN