Coup de théâtre à Brossard : Juraj Slavkovsky ciblé dans le plan secret de Martin St-Louis

Coup de théâtre à Brossard : Juraj Slavkovsky ciblé dans le plan secret de Martin St-Louis

Par André Soueidan le 2025-09-17

Juraj Slavkovsky a beau n’avoir que 21 ans, on dirait qu’il traîne déjà le poids d’une carrière entière sur ses épaules.

Depuis qu’il a été repêché au premier rang en 2022, chaque déplacement sur la glace est scruté, disséqué, amplifié, commenté.

Il est devenu, malgré lui, une énigme nationale. Est-ce qu’il sera une superstar? Un flop? Un power forward honnête qui te donne 25 buts par année et ferme sa gueule? Personne ne sait vraiment. Pas même lui.

Mais Martin St-Louis, lui, semble avoir une idée.

Parce que aujourd'hui, l’entraîneur du Canadien a laissé tomber une bombe.

Une de celles que seul un lecteur attentif comprend au quart de tour : à

« Il y a des gars qui vont avoir un nouveau rôle cette année. »

Et s’il y en a un, juste un, qui pourrait bouleverser les plans, c’est bien Juraj Slavkovsky.

Non, pas sur le power play. Pas à l’aile de Nick Suzuki. Non. En désavantage numérique.

Et là, on vient de réveiller la planète hockey au complet.

Parce qu’on ne parle pas ici d’un gars comme Jake Evans, qui est né pour jouer en PK.

On parle de Slavkovsky. Du kid repêché au sommet pour sa force brute, son patin, son physique, mais qui a toujours été vu comme un marqueur potentiel, un gars de top six.

Le genre de gars qu’on surprotège pour qu’il garde ses énergies offensives.

Mais à Brossard, ce qu’on voit depuis quelque temps, c’est un jeune homme qui veut plus.

Qui regarde Josh Anderson et qui se dit : « Pourquoi pas moi? »

Parce que oui, Anderson ... l’ogre de l’extrême nord-sud ... a appris à jouer en désavantage numérique.

Il l’a fait avec fierté, il l’a fait avec cœur.

Il l’a fait parce qu’il savait que s’il voulait continuer à exister dans cette ligue, il devait prouver sa valeur autrement que par ses envolées de 100 pieds et ses lancers dans le plastron du gardien.

Slavkovsky regarde ça. Il regarde les minutes à combler depuis le départ de Joel Armia. Il regarde Christian Dvorak quitter l’organisation sans tambour ni trompette.

Il regarde Jake Evans, seul soldat à tenir la ligne défensive, et il comprend une chose : il y a une chaise vide.

Et si tu veux t’asseoir dessus, il faut que tu sois prêt à payer le prix.

Le Canadien, cette année, aura besoin de trois duos stables en désavantage numérique.

Suzuki va dépanner. Newhook aussi.

Mais le poste que détenait Armia, le rôle du gros ailier responsable, celui qui coupe les lignes de passe avec sa portée et qui met de la pression sur les défenseurs adverses avec ses longues enjambées… ce rôle-là est orphelin.

Et si Slavkovsky ne saute pas dessus, quelqu’un d’autre va le faire.

L’ironie dans tout ça, c’est que le Slovaque a toutes les qualités physiques pour être une menace constante en infériorité numérique.

Il a un grand bâton, une puissance rare, une lecture du jeu qui s’améliore chaque mois, et une capacité à appliquer de la pression sans se brûler.

Est-ce qu’il a le mindset pour ça? C’est là que Martin St-Louis pourrait le tester.

Et avec raison.

Parce que Slavkovsky, en ce moment, ne joue pas 20 minutes par match. Il ne les mérite pas encore.

Il est souvent absent dans les moments critiques.

Il se perd entre les chiffres, dans un vestiaire qui commence à exploser de talent.

Avec Ivan Demidov qui débarque comme un tsunami d’intensité et de magie, Slavkovsky pourrait perdre du temps de glace en avantage numérique.

On ne parlera même pas de Cole Caufield, qui a la job tatouée dans le dos.

Alors où tu le places, Juraj? Sur la deuxième vague... certes...

Et si tu le places sur l’unité de désavantage numérique?

Tu l’envoies dans les tranchées. Tu lui dis : « Mon gars, va bloquer des tirs. Va mettre de la pression sur la relance. Va mériter tes minutes. »

Ce n’est pas une punition. C’est une mission.

Regarde Josh Anderson. Il ne marque plus. Il a oublié comment scorer. Mais il joue encore. Pourquoi?

Parce qu’il bloque des lancers. Parce qu’il se sacrifie. Parce qu’il donne une raison à son entraîneur de le mettre sur la glace.

Slavkovsky peut faire pareil. Sauf qu’en prime, lui, il a du finish. Il a un sens du filet que Josh n’a jamais eu.

Si Slav peut apprendre à être utile défensivement, tout en gardant son flair offensif… on parle ici d’un game changer.

Imagine une scène : Slavkovsky intercepte une passe molle à la ligne bleue, fonce seul en échappée, et marque un but en désavantage numérique au Centre Bell pendant que 21 273 fans deviennent fous.

Imagine ce que ça ferait à sa confiance. Imagine ce que ça enverrait comme message dans la ligue.

Le genre de message que Martin St-Louis rêve d’envoyer.

Et si tu veux pousser la réflexion plus loin : Slavkovsky ne sera jamais un pur marqueur.

Ce n’est pas dans son ADN. Ce qu’il peut devenir, par contre, c’est un ailier dominant à 200 pieds.

Le genre de gars que tu utilises dans toutes les situations.

Un peu comme Chris Kreider. Des gars que tu payes pour faire tout.

La vraie star du Canadien, c’est peut-être Demidov. Mais le pilier silencieux, l’élément qui peut cimenter l’identité de cette équipe-là, c’est peut-être Slavkovsky.

Surtout s’il accepte de jouer sale.

Surtout s’il accepte que pour être respecté, il faut que tu manges des rondelles et que tu te relèves.

Ce ne sera pas sexy. Ce ne sera pas facile. Mais c’est peut-être le chemin le plus direct vers la reconnaissance. Vers un rôle stable. Vers la confiance du coach.

Parce qu’à la fin, c’est ça qu’il veut, Juraj. Être important. Être utile. Être sur la glace quand ça compte.

Et s’il faut passer par le désavantage numérique pour y arriver, qu’il le fasse.

Il y a une chaise de libre. Qu’il l’arrache.

À suivre ...