Patrick Roy ne pourra plus faire semblant.
Depuis la signature de Noah Dobson avec le Canadien de Montréal, un malaise persiste dans le monde du hockey.
Et ce malaise a un nom : Patrick Roy. L’entraîneur des Islanders a tout fait pour détruire la confiance de son jeune défenseur.
Et aujourd’hui, il en paie le prix. Car les langues se délient, et les recruteurs sont unanimes : ce que Roy reprochait à Dobson n’avait rien à voir avec le hockey.
« Enfin un défenseur fiable des deux côtés de la patinoire, et ce, chaque match, pendant 26 minutes. Il ne nuira jamais à l’équipe.
Il va toujours donner son maximum dans ce qu’il est. Il ne se trichera pas et il ne te trichera pas », a confié un recruteur au réseau TVA Sports. Une déclaration claire et nette, qui jette une ombre sur les critiques de Roy.
Un autre recruteur décrit Dobson comme « une force tranquille ».
Il ne cherche pas à écraser ses adversaires avec des mises en échec spectaculaires, mais sa lecture du jeu, son positionnement impeccable et son bâton toujours bien placé compensent largement.
Encore une fois, les critiques de Roy tombent à plat.
Dobson peut jouer 28 minutes sans s’essouffler. Son patin est fluide, son coup de patin naturel.
« On dirait qu’il peut jouer 40 minutes; c’est facile, il flotte! » a dit un dépisteur. Ce n’est pas là le portrait d’un joueur désengagé ou déficient défensivement.
Alors pourquoi Patrick Roy a-t-il tant d’amertume envers lui? Pourquoi l’a-t-il sorti du jeu de puissance en fin de saison, l’a-t-il relégué au second plan, et, selon nos sources, aurait même dit à Mathieu Darche : « Je ne veux plus de Dobson »?
La réponse est simple : Roy et Dobson ne s’entendaient pas. Leurs personnalités s’opposaient. Roy, figure autoritaire et exigeante, ne supportait pas le style de vie de Dobson : sa présence sur les réseaux sociaux, sa femme influente Alexa Serowik, ses apparitions mondaines à New York.
Ce que Patrick Roy n’a jamais digéré, c’est l’omniprésence de sa femme dans l’univers de Noah Dobson. Serowik, journaliste, influenceuse et animatrice pour Prime Video et NASCAR, qui s'est marié avec Dobson cette semaine, possède une tribune imposante.
Elle partageait fréquemment des photos du couple dans des événements glamour à New York, à Boston ou en Floride. À travers ses stories Instagram, on voyait souvent Dobson loin du hockey, en pleine lumière médiatique, habillé comme une vedette, jamais comme le « soldat modèle » que Roy rêvait de voir dans son vestiaire.
Ce genre d’exposition, dans l’univers rigide de Roy, était une provocation. Pour lui, un défenseur numéro un ne doit pas chercher les caméras, il doit s’effacer au profit du groupe.
Dobson, sans jamais provoquer directement, devenait malgré lui un symbole de tout ce que Patrick Roy déteste dans le hockey moderne : une vie publique trop assumée, une relation assumée avec une femme influente, et une gestion de l’image trop stratégique. Roy ne voulait pas d’un « couple vedette » dans son vestiaire. Il voulait des guerriers anonymes.
Ce mépris affiché par Patrick Roy pour Noah Dobson n’a jamais été partagé par les recruteurs interrogés récemment par TVA Sports. L’un d’eux a même été catégorique :
« Il va pas frapper pour frapper, mais il est toujours bien positionné, il te stabilise ton équipe. »
Un autre a renchéri :
« Il joue tellement intelligemment que t’as même pas besoin de le surveiller. C’est pas un gars à haut risque. Il sait ce qu’il est, et il ne triche jamais. »
Et c’est peut-être là que se trouve le vrai nœud du problème. Roy voulait voir en Dobson un Victor Hedman, un Scott Stevens, un défenseur intimidant physiquement.
Mais ce que les recruteurs voient, c’est un défenseur moderne. Mobile. Fluide. Efficace. Un joueur qui ne jette pas d’énergie inutilement dans des mises en échec spectaculaires, mais qui ferme les lignes de passe, bloque les tirs, relance proprement.
Un recruteur a d’ailleurs rappelé un moment très révélateur de la finale de la Coupe Memorial 2019 avec les Huskies de Rouyn-Noranda.
Alors que l’équipe menait par un but en fin de match, Dobson est allé voir son entraîneur pour lui dire qu’il pouvait finir le match au complet, sans changer.
« Les gars de Rouyn étaient certains de gagner à ce moment-là », a raconté ce recruteur.
Un autre a ajouté :
« Pour jouer autant, faut avoir une glisse exceptionnelle. Lui, il flotte. »
Ce genre de témoignage n’est pas anodin. Ils dessinent le portrait d’un joueur respecté dans tous les cercles du hockey junior canadien, mais qui a été enfoncé par un entraîneur en quête de contrôle absolu.
Selon nos sources, Dobson et Roy ne s’adressaient presque plus la parole à la fin de la saison. Même dans les réunions d’équipe, le ton était glacial.
Roy l’utilisait à contrecœur, l’isolait dans les moments critiques, et multipliait les commentaires cinglants en privé. Dobson, de son côté, a consulté son agent dès janvier pour demander une transaction dès que possible. Il voulait fuir. Il savait qu’il ne pouvait pas s’épanouir avec Roy au-dessus de lui.
« C’était devenu toxique », nous confie une source proche des Islanders.
« Patrick n’a jamais cru en lui. Et Dobson le savait. »
Tout cela explique pourquoi Noah Dobson a soigneusement évité de mentionner Roy lors de sa conférence de presse à Montréal.
Ce n’était pas un oubli. C’était un choix stratégique.
« Martin St-Louis a une réputation incroyable dans la ligue. On m’a dit que les gars l’adorent. C’est un coach qui fait l’unanimité », a-t-il dit, avec un sourire qui en disait long.
Ce commentaire, c’était une flèche évidente envers son ennemi. Une manière élégante de dire à Patrick Roy :
« Tu m’as sous-estimé. Je vais te le faire payer. »
Roy voyait en Dobson un joueur distrait, déconnecté, qui ne vivait pas pour le hockey.
« Ce gars-là n’est pas mon style. Il pense plus à son image qu’à sa relance. Il vit sur les réseaux, pas sur la glace », aurait-il lancé à Darche.
Mais les faits contredisent Roy. Dobson a terminé la saison avec 70 points l’année précédente. Il était le meilleur défenseur offensif de l’équipe. Il assumait des minutes difficiles soir après soir. Ce n’est pas un profil de joueur indiscipliné. C’est un joueur moderne, adapté à l’époque.
Dobson a choisi Martin St-Louis parce qu’il incarne tout ce que Roy n’est pas : l’ouverture, la compréhension, le respect des individualités. Un coach qui fait confiance, qui inspire.
Le conflit entre Roy et Dobson est plus qu’une simple friction entraîneur-joueur. C’est le reflet d’un choc de générations. Roy vient du vieux monde, celui où les joueurs devaient se fondre dans le moule. Dobson, lui, fait partie d’une nouvelle vague : des joueurs connectés, assumés, modernes.
La guerre est finie, mais les cicatrices restent. Chaque point que Dobson amassera à Montréal sera un rappel cruel pour Roy de ce qu’il a rejeté.
Patrick Roy a perdu beaucoup dans cette affaire. Il a perdu un défenseur élite. Il a perdu la confiance de plusieurs recruteurs. Et il a perdu un peu de son aura. Car aujourd’hui, il ne paraît plus comme un génie incompris. Il paraît comme un homme dépassé par une nouvelle réalité.
Noah Dobson, lui, a tourné la page. Il est venu à Montréal pour construire. Pour gagner. Pour inspirer. Et pour prouver que l’avenir appartient à ceux qui refusent de se faire écraser par les mentalités passées date.
Dans ce duel silencieux, Dobson vient de marquer un but. Et Roy, lui, vient d’encaisser une mise en échec en pleine époque moderne.