Contrat tendu pour Jacob Fowler: Kent Hughes dans de beaux draps

Contrat tendu pour Jacob Fowler: Kent Hughes dans de beaux draps

Par David Garel le 2025-03-31

Le vent est en train de tourner à Montréal. Jacob Fowler, 20 ans, prodige dans tous les sens du terme, pourrait bien devenir le point central d’un des épisodes les plus tendus de la saison.

Depuis l’élimination de Boston College dimanche soir, tous les regards sont braqués sur lui. Et surtout, sur ce que Kent Hughes et son entourage décideront de faire avec son contrat.

L’heure n’est plus à la célébration de ses exploits en NCAA : c’est maintenant l’arène des négociations, des calculs froids… et des décisions qui pourraient changer l’avenir du Canadien.

D’un côté, il y a l’urgence de résultats. Les partisans rêvent d’une histoire à la Patrick Roy en 1986. Un jeune gardien qui débarque, sauve la mise et devient une légende.

Avec la performance catastrophique de Jakub Dobeš contre Philadelphie, la table est mise. Samuel Montembeault est à bout de souffle. Et tout à coup, le nom de Fowler revient dans toutes les discussions.

Certains rêvent déjà de le voir débarquer à Montréal, soulever l’équipe, devenir une figure héroïque en pleine course aux séries.

Mais cette vision de rêve vient avec un prix : si Fowler signe un contrat d’entrée qui entre en vigueur immédiatement, il ne pourra pas aller aider le Rocket en séries.

Et surtout, cela brûlera une année complète de son contrat d’entrée. Pour deux ou trois semaines d’action? Voilà le dilemme.

On se souvient encore du cas Lane Hutson l’an dernier : sorti du tournoi de la NCAA, signé dans les heures qui suivent. Au final, il a brûlé une année de son contrat d'entrée...pour deux maigres matchs...

Cette réalité hante encore les bureaux de la direction du Canadien. 

Sur le coup, la décision semblait anodine, voire justifiable : donner un avant-goût de la LNH au jeune défenseur, conclure la saison sur une note prometteuse. Mais avec le recul, l’erreur est flagrante.

Car en brûlant cette précieuse première année, Hutson pourra maintenant frapper à la porte des négociations d’un contrat juteux dès l’été 2026, un an plus tôt que prévu.

Montréal a ainsi raccourci sa fenêtre de contrôle à prix réduit sur l’un de ses joueurs les plus excitants, tout ça pour deux matchs symboliques.

Dans une ligue où la gestion du plafond salarial est une science dure, cette année perdue pourrait faire très mal. Et c’est exactement ce que Kent Hughes veut éviter avec Jacob Fowler.

Hutson va finalement signer un contrat de 8 ans...et minimum 80 millions de dollars cet été. Ouch. Parions que Kent Hughes aurait préféré que sa première année ne soit pas comptabilisée.

Mais là, la situation est bien différente. Le Canadien est en pleine course aux séries, l’avenir des gardiens est trouble, et l’organisation ne peut plus se permettre d’improviser.

La vraie pression, cependant, se trouve ailleurs. Elle se trouve du côté des agents de Fowler. Si son clan décide de jouer dur, il pourrait forcer Kent Hughes à déclencher le contrat immédiatement.

Exactement comme Matthew Coronato l’a fait à Calgary. Ou pire encore, comme l’avait fait Adam Fox à Calgary avant de refuser de signer et s’en aller ailleurs.

Car n’oublions pas que Fowler, en tant que joueur NCAA, détient encore tous ses droits. Il pourrait refuser de signer, retourner une saison à l’université, et devenir libre comme l’air dans deux ans. Voilà le risque.

Dans ce contexte, chaque mouvement est scruté à la loupe. Si Fowler signe un contrat d’entrée qui ne commence qu’en 2025-2026, alors il pourra rejoindre le Rocket dès maintenant avec un contrat d’essai.

Cela permettrait au club-école du CH, déjà qualifié pour les séries, de bénéficier d’un renfort de luxe. Cela permettrait aussi de garder intacte sa première année de contrat, un atout de plus dans le développement du joueur et dans la gestion salariale.

Mais cette option n’est peut-être pas celle que l’agent de Fowler souhaite. Et si ce dernier veut forcer la main du Canadien, exiger le déclenchement immédiat du contrat, Kent Hughes devra alors faire un choix déchirant entre les finances, l’urgence, et la relation avec un joueur qu’il considère comme un pilier de l’avenir.

Et pendant ce temps, dans les coulisses, la tension est énorme.

Samuel Montembeault sait que Fowler arrive. Il sait qu’à terme, c’est lui qui va être tassé. Et malgré ses 3,15 millions par année, malgré ses 60 matchs cette saison, il voit bien que son avenir est de plus en plus incertain.

Jakub Dobeš, lui, vient peut-être de disputer le match qui le condamnera. Sa performance lamentable à Philadelphie, dans un match crucial, a détruit ce qui restait de confiance à son égard. Il sent le souffle de Fowler dans son cou.

Même Cayden Primeau n’est pas à l’abri. S’il pensait avoir consolidé sa place à Laval, il voit désormais un mur foncer vers lui à toute vitesse. Et ce mur, c’est Jacob Fowler.

Quant à Kent Hughes, lui aussi est sur un fil. Le DG du Canadien sait que le choix qu’il fera dans les prochains jours définira la suite de l’histoire.

Un faux pas, une mauvaise lecture de l’état d’esprit du clan Fowler, et cela pourrait mal tourner.

Car on parle ici d’un gardien d’exception. D’un jeune homme au mental d’acier, capable d’embrasser la pression comme peu d’autres.

À Boston College, il a été dominant. Sa technique est déjà celle d’un gardien professionnel. Il est solide mentalement, confiant, affamé.

Mais il est aussi bien entouré, bien conseillé. Et ses agents savent que le Canadien n’a plus vraiment le luxe d’attendre.

Le temps presse. La tension monte. Et dans les bureaux du CH, l’enjeu n’est plus seulement de signer Jacob Fowler.

L’enjeu est de ne pas le froisser.