Contrat de 5 ans pour Kent Hughes: le DG fait sauter la banque

Contrat de 5 ans pour Kent Hughes: le DG fait sauter la banque

Par David Garel le 2025-04-17

Dans le monde du hockey professionnel, il existe plusieurs façons d’évaluer la valeur d’un individu : ses statistiques, son influence sur la glace, sa capacité à mener son équipe vers les séries éliminatoires ou, pour un dirigeant, la capacité à bâtir une formation gagnante.

À Montréal, Kent Hughes, le directeur général du Canadien, coche toutes ces cases avec brio. Pourtant, lorsqu’on observe de plus près sa rémunération, il y a de quoi tomber de haut : Kent Hughes figure parmi les directeurs généraux les moins bien payés de toute la Ligue nationale de hockey avec un salaire annuel de 1,7 millions de dollars.

Une aberration scandaleuse que le propriétaire Geoff Molson devra impérativement corriger à l’été 2026, lorsque le contrat de Hughes arrivera à échéance.

En janvier 2022, Kent Hughes a signé un contrat de cinq ans avec le Tricolore. Un accord initial séduisant sur papier, mais avec un piège caché : la première demi-saison comptait déjà comme une année complète.

Résultat ? Dès l'été prochain, en 2026, son contrat arrivera à terme, forçant Geoff Molson à négocier une nouvelle entente.

Sachant cela, il est impératif que le propriétaire du Canadien rectifie une injustice flagrante : Hughes doit tripler son salaire, au minimum, pour rejoindre les rangs de ses homologues les mieux rémunérés de la ligue.

À ce jour, le salaire de Hughes reste confidentiel, mais une source extrêmement fiable, Frontofficesports.com, l’évalue à moins de 1,7 million de dollars par an.

Une rémunération indigne pour un homme dont l’efficacité et le talent placent clairement au sommet des gestionnaires de la LNH.

Pour mettre en perspective cette injustice, rappelons que Jeff Gorton, vice-président aux opérations hockey, touche au minimum 5 millions de dollars par an.

Martin St-Louis, entraîneur-chef adulé mais toujours moins crucial que Hughes dans le plan à long terme, passera à un salaire de près de 5 millions annuels dès l’an prochain.

Pourtant, c’est bien Kent Hughes, celui-là même qui orchestre la renaissance spectaculaire du Canadien, qui se retrouve au bas de l’échelle salariale.

Ce paradoxe devient particulièrement ridicule lorsqu’on se rappelle que son prédécesseur, Marc Bergevin, empochait plus de 3 millions de dollars annuellement.

Bergevin, dont le règne a été marqué par des contrats désastreux et une gestion impulsive, recevait près du double de ce que Hughes touche aujourd’hui.

Comment expliquer qu'un DG dont le travail frôle la perfection soit payé comme moins que rien ? C’est tout simplement insultant pour Hughes et risible pour l’organisation entière.

Hughes mérite aisément d’être dans la même catégorie salariale que ses pairs les mieux rémunérés. Faisons justement le tour des salaires annuels des directeurs généraux les mieux payés de la ligue :

Julien BriseBois (Tampa Bay Lightning) – 3,5 M$

Jim Nill (Dallas Stars) – 3,2 M$

Lou Lamoriello (Islanders de New York) – 3,0 M$

Doug Armstrong (Blues de St-Louis) – 3,0 M$

Don Sweeney (Bruins de Boston) – 2,9 M$

Kyle Dubas (Penguins de Pittsburgh) – 2,8 M$

Don Waddell (Blue Jackets de Columbus) – 2,7 M$

Kelly McCrimmon (Golden Knights de Vegas) – 2,4 M$

Rob Blake (Kings de Los Angeles) – 2,3 M$

Bill Guerin (Wild du Minnesota) – 2,2 M$

Bill Zito (Panthers de la Floride) – 2,1 M$

Danny Brière (Flyers de Philadelphie) – 2,0 M$

Tom Fitzgerald (Devils du New Jersey) – 1,9 M$

Steve Yzerman (Red Wings de Detroit) – 1,8 M$

Barry Trotz (Predators de Nashville) – 1,7 M$

Comment expliquer que Hughes, celui qui reconstruit habilement et méthodiquement une équipe qu’on disait condamnée à une longue traversée du désert, soit dans la cave du classement? La logique échappe totalement.

Il suffit d’observer les réussites de Hughes pour mesurer l’absurdité de la situation. En trois ans seulement, il a réussi à propulser le Canadien vers les séries éliminatoires au minimum deux ans avant les prévisions initiales.

Il a orchestré 32 transactions remarquables, accumulant ainsi 23 choix au repêchage dont six de premier tour. Il a acquis des joueurs clés comme Kirby Dach, Alex Newhook et surtout Sean Monahan, transformant des situations complexes en véritables coups de maître. Hughes est celui qui a redonné espoir aux partisans du CH.

En comparaison, regardez Darnell Nurse et son contrat de 74 millions sur huit ans avec les Oilers d’Edmonton, considéré aujourd'hui comme l’un des pires de la ligue.

Qui a négocié cette entente colossale ? Kent Hughes, alors agent de Nurse. Hughes a toujours su vendre à prix d’or le potentiel de ses clients. Patrice Bergeron (55 millions), Kris Letang (58 millions), Mike Matheson (39 millions) et Vincent Lecavalier (135 millions) figurent parmi les joueurs ayant bénéficié des talents de négociateur hors normes de Hughes.

Au total, Hughes a généré plus de 290 millions de dollars en contrats. Pourtant, aujourd’hui, il accepte un salaire dérisoire pour diriger l’une des franchises les plus prestigieuses du hockey professionnel.

Mais la comédie salariale a assez duré. Dès 2026, Geoff Molson devra impérativement ouvrir grand le portefeuille.

Compte tenu de son rendement, Hughes mérite sans aucun doute un salaire équivalent à celui de Jeff Gorton et Martin St-Louis, soit près de 5 millions de dollars annuels.

Tripler son salaire actuel n’est pas une faveur, c’est une nécessité, une évidence pour maintenir le prestige de l’organisation montréalaise.

Imaginez la situation si Hughes décidait soudainement de quitter Montréal, frustré par un traitement aussi ingrat. Quelle perte immense ce serait pour l’organisation !

Son salaire ridicule n’est plus seulement une source de moqueries, mais aussi un danger réel pour la stabilité future de l’équipe.

Le Canadien a enfin retrouvé son identité et son prestige grâce au génie stratégique de Hughes. Geoff Molson n’a désormais qu’une seule option : prolonger son DG en lui offrant une rémunération à la hauteur de ses succès, de sa valeur et de l’impact immense qu’il génère pour le Canadien de Montréal.

Ne pas le faire serait un acte de pure négligence, une honte et une insulte envers celui qui est en passe de devenir, sans aucun doute, le directeur général de l'année dans la Ligue nationale de hockey.

Le contrat de cinq ans que Kent Hughes a signé en janvier 2022 était un coup de génie pour le Canadien… mais un véritable vol à l’échelle de la LNH.

Parce qu’en ce moment, à moins de deux ans de la fin de cette entente, Hughes est littéralement en train de faire sauter la banque.

Ses transactions, sa vision, sa capacité à reconstruire plus vite que prévu, son sang-froid et sa gestion chirurgicale font exploser la valeur de l’organisation.

Il performe à un niveau d’élite pour un salaire digne d’un DG de bas étage. Mais que tout le monde se le dise : ce vol-là ne durera pas.

En 2026, il faudra sortir le chéquier, car ce que Hughes livre présentement au Canadien, c’est un rendement qui dépasse toutes les attentes. Et il le fait… pour des peanuts.