Consternation à Toronto: le Québec pense à Samuel Montembeault

Consternation à Toronto: le Québec pense à Samuel Montembeault

Par David Garel le 2025-08-05

C’est une déclaration qui aurait dû faire immédiatement la une des grands médias sportifs. Une remarque d’un autre siècle, crachée par un journaliste qui, manifestement, n’a plus sa place dans l’espace public.

Steve Simmons, chroniqueur controversé du Toronto Sun, a affirmé, sans gêne, que Samuel Montembeault avait de meilleures chances d’être le troisième gardien de l’équipe olympique… parce qu’il est « canadien-français ».

Oui, vous avez bien lu. Dans l’esprit déconnecté de Simmons, l’appartenance culturelle de Montembeault aurait davantage de poids que ses statistiques, ses performances, ou son mérite.

Une déclaration rétrograde, malveillante, profondément insultante et, il faut le dire sans détour, raciste.

Voilà un mépris qui dépasse le hockey

Car au-delà du hockey, ce que Simmons a exprimé, c’est un jugement de valeur sur l’identité québécoise. Une vieille rengaine torontoise, venue d’un certain establishment anglo-canadien, qui refuse encore d’accepter que les francophones puissent s’imposer par leur talent, leur intelligence et leur courage.

Simmons n’a pas simplement critiqué un joueur : il a ramené dans le débat public une forme de mépris culturel envers les Québécois.

Une forme de mépris que même certains partisans des Maple Leafs n’ont pas hésité à dénoncer cette fois-ci.

Sur les réseaux sociaux, la réaction fut immédiate.

« Simmons est une honte », a écrit un internaute.

« Je ne savais même pas qu’il était encore vivant », a ajouté un autre. Même les fans les plus fidèles des Leafs n’ont pas tenté de le défendre. Quand ton propre public te renie, c’est que tu as dépassé toutes les bornes.

Et parlons franchement : sur quoi repose cette déclaration? Samuel Montembeault a été l’un des meilleurs gardiens canadiens au cours des deux dernières saisons.

Il a porté le Canadien de Montréal vers les séries éliminatoires. Il a volé des matchs. Il a tenu tête à des équipes puissantes avec calme, constance et humilité. Il a aussi été un solide coéquipier à la Confrontation des Quatre Nations, même si Jordan Binnington et Adin Hill ont obtenu les départs.

Mais ce n’est pas suffisant pour Simmons. Parce que Montembeault est né à Bécancour. Parce qu’il s’exprime d’abord en français. Parce qu’il n’est pas dans les bonnes grâces du Toronto media bubble. Voilà ce qui dérange.

Le pire? Samuel Montembeault serait aujourd’hui un des meilleurs gardiens à avoir porté les couleurs des Maple Leafs… s’il avait eu le malheur de signer à Toronto.

Depuis des décennies, cette organisation échoue à stabiliser sa position de gardien numéro un. Depuis Curtis Joseph, qui peut réellement affirmer que Toronto a eu un portier fiable sur le long terme? Jonas Gustavsson? James Reimer? Frederik Andersen? Matt Murray? Anthpny Stolarz?

Montembeault, avec sa constance, sa progression et son calme olympien, aurait changé la donne. Il aurait été applaudi dans la ville Reine comme un sauveur.

Mais voilà, il joue à Montréal, et il parle français. Et dans la tête de Steve Simmons, ça suffit à le reléguer à un rôle de figurant choisi uniquement parce qu'Équipe Canada ne veut pas se faire accuser de dénigrer les Québécois.

« Montembeault a été si bon que ceux qui voulaient que le CH tank le détestent depuis 2-3 ans », peut-on lire sur X.

D’autres ont dénoncé un « torchon journalistique » ou une déclaration carrément « abjecte ».

L’indignation est telle que même les amateurs de Boston, oui, de BOSTON, ont défendu le Québécois.

Mais Simmons, comme toujours, ne s’est pas excusé. Il continue à publier, impassible, convaincu que sa vision poussiéreuse du Canada est encore d’actualité.

Pire encore, les grands médias ne relaient même pas le scandale. Ce silence complice est aussi choquant que la déclaration elle-même.

Ce commentaire de Simmons arrive à un moment charnière pour Samuel Montembeault. Le gardien québécois entre dans la deuxième année de son contrat de 3 ans et 3,15 M$ par saison avec le Canadien.

Il est le partant incontesté. Il est presque assuré de faire partie de l’équipe olympique. Mais tout le monde sait que Jacob Fowler est le gardien de l’avenir à Montréal.

Tout le monde sait aussi que Montembeault ne prolongera pas son séjour à long terme chez le Tricolore. Il vit une sorte de compte à rebours discret, une saison de transition vers une probable transaction en 2026.

Et pendant ce temps, on l’attaque sur sa culture? Sur ses origines? Il y a de quoi enrager.

Ce que Simmons a fait, ce n’est pas une simple maladresse. C’est l’expression claire d’un racisme ordinaire qui gangrène encore certains cercles du hockey canadien.

Un racisme qui ne dit pas son nom, mais qui agit en silence, en coulisse, avec des commentaires comme celui-là.

Comme si un francophone n’avait pas le droit de gagner sa place autrement que par favoritisme. Comme si l’identité québécoise était un avantage injuste. Non. Ce n’est pas seulement une erreur. C’est un poison.

Montembeault mérite mieux.

Le gardien mérite qu’on le traite avec respect. Il a prouvé, match après match, qu’il appartient à l’élite des gardiens canadiens.

Il mérite sa place sur la grande scène olympique. Il mérite un hommage, pas une insulte. Et surtout, il mérite qu’on le défende publiquement.

Il est temps que des figures comme Steve Simmons soient tenues responsables de leurs paroles. Il est temps que les médias cessent de tolérer ces attaques gratuires.

Il est temps de se lever pour ceux qui, comme Montembeault, se battent chaque jour pour leur place… malgré les préjugés.

Honte au Toronto Sun. Honte à Simmonds. Nos pensées sont avec Samuel Montembeault.

Nos pensées... en français...