On en parle à voix basse, entre deux soupirs d’espoir, entre deux rires nerveux, dans les salons, les forums, les coulisses... sur la toile...
Et pourtant, plus les jours passent, plus l’idée prend forme, se précise, se glisse dans l’inconscient collectif du peuple du hockey : et si Connor McDavid quittait les Oilers? Et s’il venait à Montréal?
Folie? Utopie? Peut-être pas.
Ce printemps 2025, les Oilers d’Edmonton vivent un effondrement qui pourrait bien devenir le point de rupture.
En retard 0-2 contre les Kings avec 12 buts encaissés en 2 matchs, rien ne va plus.
Encore une fois, malgré un effectif rempli de talent brut, l’équipe échoue là où ça compte : devant le filet, au chapitre des décisions stratégiques, et dans la gestion d’un vestiaire bâti autour de deux des plus grands talents de la planète.
Et Connor McDavid en a marre. Leon Draisaitl aussi. Le problème pour l'Allemand est qu'il est signé pour 8 ans. McDavid devient libre comme l'air à l'été 2026.
Le meilleur joueur de la planète n’en peut plus de voir son « prime » gaspillé dans une organisation aussi molle que prévisible.
Edmonton est en train de rater la chance de sa vie : avoir dans ses rangs un joueur générationnel et le regarder couler à petit feu.
Une superstar prisonnière d’une équipe sans vision, sans gardien, sans plan B. Pendant ce temps, les Kings de Los Angeles les ridiculisent.
Stuart Skinner, avec une moyenne de 6,11 buts alloués par match et un taux d’efficacité catastrophique de ,810, a l’air d’un stagiaire placé au mauvais endroit, au mauvais moment.
Et Calvin Pickard? Disons simplement que personne ne va bâtir un mur de confiance autour d’un gardien de carrière AHL.
McDavid est furieux.
Furieux contre la direction des Oilers qui, une fois de plus, n’a pas su bouger au moment opportun sur le marché des transactions.
Furieux de devoir vivre une autre humiliation en séries, pendant que d’autres équipes osent, prennent des risques, construisent autour de leur noyau.
Et pendant ce temps, à Montréal, une étoile s’allume. Ivan Demidov. Jacob Fowler. Lane Hutson. Un noyau jeune, talentueux, affamé. Une équipe bâtie avec patience, stratégie et courage par Kent Hughes et Jeff Gorton.
Connor McDavid voit tout ça. Il regarde de loin, mais il regarde.
Il voit une ville qui respire le hockey, une foule qui fait trembler les murs du Centre Bell. Il a goûté à cette ambiance lors du tournoi des 4 Nations. Il a entendu les cris. Il a senti la passion. Il sait. Il comprend que Montréal n’est pas une équipe comme les autres.
Ce n’est pas juste une franchise. C’est une religion. Une cathédrale du hockey. Une promesse d’éternité pour quiconque ose gagner ici.
Et McDavid veut gagner.
Il ne veut pas devenir une autre tragédie sportive, un autre joueur d’exception dont le génie n’aura jamais été couronné.
Il n’est pas McDavid pour faire des premières rondes. Il n’est pas McDavid pour finir ses printemps sur le banc, la tête basse, pendant que Stuart Skinner joue à la passoire. Il est McDavid pour gagner. Pour dominer. Pour soulever la Coupe Stanley.
Et là, il doit se poser la question : est-ce encore possible à Edmonton?
La ville elle-même n’aide pas. On ne parle pas ici de glamour ou de superficialité, mais soyons honnêtes : Edmonton n’est pas une ville de rêve pour les superstars.
La météo est atroce. La vie sociale est moribonde. La ville est laide. L’équipe y est tout, mais la ville elle-même? Une suite d’autoroutes, de centres commerciaux déprimants et d’un centre-ville vide après 18 h. Ce n’est pas Montréal.
Et Montréal, c’est tout ce qu’Edmonton n’est pas.
Le charme européen. La passion francophone. L’histoire. La culture. La folie des séries. Les héros immortalisés. Le hockey qui coule dans les veines de chaque citoyen.
McDavid dans le chandail rouge, sur la glace du Centre Bell, aux côtés de Demidov, ce serait la plus belle chose arrivée au hockey depuis Gretzky. Imaginez seulement : McDavid-Demidov-Hutson. La vitesse, la créativité, le feu d’artifice permanent.
Et ce n’est pas une blague.
McDavid sera libre à l’été 2026. Il aura 29 ans. Le moment parfait pour choisir sa destination finale, pour signer son grand contrat, pour aller là où son nom sera gravé à jamais.
Et Montréal pourrait être prêt. Le plafond salarial sera dégagé. Le noyau jeune aura pris son envol. Jacob Fowler aura peut-être consolidé son statut de futur grand. Demidov aura explosé. La table sera mise.
Le Québec, aujourd’hui, prie pour que les Oilers échouent. Parce qu’une nouvelle élimination humiliante, un autre printemps sans lendemain, pourrait bien convaincre Connor que l’amour qu’il cherche, la reconnaissance qu’il mérite, la Coupe qu’il désire, ne viendront jamais à Edmonton. Et qu’elles sont peut-être à Montréal.
Il y a un cycle dans la LNH. Une fenêtre. Edmonton a laissé la sienne rouiller. Montréal est en train d’ouvrir la sienne, doucement, patiemment. Et le destin pourrait bien vouloir qu’un joueur légendaire décide d’y sauter à pieds joints.
McDavid veut écrire l’histoire. Quelle meilleure plume que celle de la Sainte-Flanelle?
Texte de l’année? Peut-être.
Mais surtout, rêve de la décennie. Et il commence maintenant. Par une défaite de plus des Oilers. Par un but de trop encaissé par Skinner.
Par un regard vide de McDavid dans le vestiaire. Et peut-être, un jour prochain, par une annonce qui fera exploser le Centre Bell comme jamais auparavant.
Connor McDavid signe à Montréal.
Et soudain, plus rien n’est impossible.