Le tonnerre gronde à Montréal.
Et il ne vient pas de la météo. Il vient des réseaux sociaux, des tribunes sportives, des partisans écorchés vifs.
Deux défaites contre les Capitals de Washington et voilà que Martin St-Louis, l’enfant chéri d’un Québec romantique et passionné, voit désormais son poste de coach être réclamé par une partie de la population. Les mots « congédiement », « incompétence » et « favoritisme » fusent.
Le Québec, en ce moment, a mal à son hockey… et certains cherchent un coupable.
Mais demain, dans l’antre du Centre Bell, tout peut changer. Tout doit changer. Car ce sera peut-être la dernière occasion de sauver Martin St-Louis du congédiement public.
Pas administratif – il est sous contrat jusqu’en 2027 et est intouchable – mais symbolique, émotionnel, ravageur. Celui qui vient quand une province entière se détourne. Et ça, aucune clause contractuelle ne peut le contenir.
Le Centre Bell peut sauver Martin St-Louis.
Le Québec est en ébullition. Et c’est bien plus qu’une question de sport. C’est une question d’identité, de loyauté, de trahison ressentie.
Depuis deux jours, les ondes, les chroniques, les partisans et même les anciens joueurs dénoncent ce qui ressemble à un sabotage collectif : Arber Xhekaj, alias le Shérif, laissé de côté dans une série où le Canadien se fait démolir physiquement.
Pendant que les Capitals rigolent. Pendant que Tom Wilson danse. Pendant que Cole Caufield se fait traiter comme un junior.
Et pendant ce temps… Martin St-Louis se bute à son ego.
Il refuse de plier. Il refuse d’admettre que le moment demande autre chose. Que son équipe a besoin de cœur, de couilles, de protection.
Au lendemain de la deuxième défaite à Washington, les appels à son congédiement explosent. Jamais un coach n’a vu sa côte chuter aussi vite sur les réseaux sociaux. Le respect s’effondre. L’idole se fissure. La légende est au bord du gouffre.
Et au centre de cette tempête, une lueur d’espoir : le Centre Bell.
Parce que demain soir, c’est là que ça va se jouer. Sur cette glace, entre ces murs, dans ce chaudron d’histoire et de passion.
Le Centre Bell, ce n’est pas juste un aréna. C’est une cathédrale. Et demain, le peuple pourrait bien choisir de sauver son coach.
L’Équation est simple : ou bien Martin St-Louis gagne le public, ou bien il est crucifié.
Parce que oui, il y a un doute généralisé. Sur ses décisions. Sur sa gestion d’alignement. Sur sa capacité à faire abstraction de ses préférences. Sur sa lucidité.
Cole Caufield se fait malmener comme jamais. Deux matchs de suite, il reçoit des doubles échecs dans les dents. Il patine avec la peur au ventre. Il a l’air d’un enfant parmi les hommes. D’un fils égaré sur la glace de son père. Il a l’air du fils d’Ovechkin.
Et Xhekaj? Il fracasse son bâton à l’entraînement avec les réservistes. Il saute une coche. Il brûle. Il voit rouge. Et dans tout ça, Martin St-Louis répète que sa présence ne changerait rien à Tom Wilson. Sérieusement?
C’est plus qu’un aveuglement. C’est un affront.
Même son chouchou, Cole Caufield, semble ne plus comprendre. Il a besoin d’un protecteur. Il a besoin d’un gardien de l’ombre. Et il regarde vers la galerie de presse… vide de sens.
Ce matin encore, St-Louis a tenté de noyer le poisson. Il a parlé d’émotions, d’exécution, de séquence. Mais pas un mot de regrets. Pas un mot de remise en question. Rien.
Et c’est pour ça que les fans sont en furie. Parce qu’il ne veut pas entendre. Parce qu’il ne veut pas ressentir ce que tout le monde voit : le CH se fait dévorer dans l’enclave.
Les Capitals dominent les chances de qualité 26 à 15 après deux matchs. Et pendant ce temps, on tente de gagner une guerre de tranchées avec des poètes.
Sur les réseaux sociaux, c’est sans pitié. On veut la tête de St-Louis. On parle de “Martin Out”. On se demande s’il a perdu la chambre. S’il est déconnecté.
Et même les journalistes embarquent. Pierre McGuire, qui a pourtant voulu prendre sa défense, a résumé l’état d’urgence :
« Martin fait les choses à sa manière, avec énergie positive, sans humiliation. Mais ceux qui réclament son congédiement ne connaissent rien au hockey. Ce serait une erreur monumentale. »
McGuire a raison sur une chose : St-Louis a ses méthodes. Mais ce n’est plus le temps de parler de philosophie. C’est le temps de survivre.
Et si St-Louis ne gagne pas le match de demain, s’il refuse une fois de plus d’insérer Xhekaj, alors ce ne sont plus des tweets qui vont pleuvoir, ce sera une désintégration médiatique.
Parce que c’est ça, un congédiement symbolique. C’est quand le peuple se détourne.
Mais le peuple peut aussi… revenir.
Et c’est là que le Centre Bell entre en scène.
Demain, c’est le match de la rédemption. Le match du pardon. Ou celui de la condamnation.
Les joueurs le sentent. Les journalistes le savent. Même Martin St-Louis l’a dit :
« Il n’y a rien comme jouer à la maison, au Centre Bell, devant nos partisans, en séries. C’est exactement ce dont on a besoin. »
Et même l’ennemi le craint. Spencer Carbery, l’entraîneur des Capitals, l’a avoué en riant nerveusement :
« On ne va pas s’entendre réfléchir là-bas! »
Le bruit va être assourdissant. Le Québec va rugir. Pas juste pour l’équipe… mais pour son coach.
Et Martin St-Louis, malgré sa carapace, l’a reconnu lui aussi :
« Il n’y a rien comme jouer à la maison. »
Demain, ce n’est pas juste un match. C’est une cérémonie. Un jugement. Et un cri d’espoir.
En 1993, le CH perdait les deux premiers matchs contre les Nordiques avant de renverser la vapeur au Forum. En 2021, on enterrait l’équipe après deux défaites face aux Leafs. Et pourtant…
Le Centre Bell est un lieu de miracles.
Et il en faudra un pour sauver St-Louis.
Mais attention : le miracle devra venir avec du courage. Avec un changement. Avec le retour du Shérif. Parce que le public est prêt à pardonner… mais pas à oublier.
S’il ose ramener Xhekaj, si le CH frappe le premier, marque le premier, impose le rythme — alors le peuple répondra. Le Centre Bell deviendra vun olcan. Les huées laisseront place à une ovation.
Et dans ce vacarme, Martin St-Louis pourrait renaître.
Mais s’il s’entête, s’il persiste, alors il sera isolé. Même ses propres joueurs ne pourront plus défendre l’indéfendable. Même Cole Caufield aura perdu foi.
Parce que demain, ce n’est pas juste un match de séries. C’est un match pour la légitimité. Pour l’honneur. Pour la survie.
Et dans cet aréna où l’histoire s’écrit en cris et en larmes, une province entière pourrait lui accorder une dernière chance.
La rondelle est dans son camp.
Ou plutôt, dans son alignement...