Daniel Brière pensait avoir pris un virage audacieux en envoyant Morgan Frost et Joel Farabee aux Flames de Calgary en retour de Jakob Pelletier et Andrei Kuzmenko.
Ce qui devait être une transaction permettant aux Flyers de se projeter vers l’avenir s’est rapidement transformé en un fiasco monumental.
Au lieu d’intégrer des joueurs motivés et capables d’apporter une valeur immédiate, les Flyers ont récupéré des éléments que John Tortorella refuse tout simplement d’utiliser.
L’humiliation est totale pour Daniel Brière. En direct à la télévision, il a défendu son échange en insistant sur la flexibilité salariale et le potentiel de Pelletier, mais cette justification n’a convaincu personne, et surtout pas Tortorella, qui a immédiatement envoyé un message cinglant à son DG en limitant le temps de jeu de Pelletier à des miettes.
En d’autres termes, l’entraîneur des Flyers a clairement démontré que ce joueur n’avait aucune place dans son système.
Jakob Pelletier, de son côté, a vite compris qu’il était tombé dans un piège dont il aura du mal à s’extraire. À Calgary, il commençait enfin à faire sa place, évoluant sur le premier trio aux côtés de Nazem Kadri et Jonathan Huberdeau.
Sa progression était évientee. Mais dès son arrivée à Philadelphie, Tortorella l’a relégué sur le quatrième trio, l’empêchant de s’exprimer pleinement sur la glace.
Son temps de jeu s’est effondré, passant de près de 15 minutes par match à moins de 10 minutes, et parfois même sous la barre des six minutes.
“Je dois faire avec ce que j’ai. J’essaie de produire, mais c’est difficile quand tu es limité à quelques minutes par match.” – Jakob Pelletier
Son optimisme, cependant, ne trompe personne. Il sait qu’il est dans le trouble pas à peu près. Il espérait être un élément clé de cette reconstruction, mais il se retrouve à lutter simplement pour garder une place dans l’alignement.
Pendant ce temps, Tortorella continue d’imposer sa loi, sans aucune considération pour les décisions de Brière.
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est le silence de Brière face à cette situation. Un DG qui se fait désavouer publiquement par son entraîneur est un DG qui n’a aucun contrôle sur son organisation.
Brière peut bien parler de plan à long terme, de vision pour le futur, mais tant que Tortorella sera en poste, c’est lui qui dictera les règles.
Et si Jakob Pelletier est aujourd’hui une victime collatérale, Matvei Michkov, lui, est carrément en train de subir un traitement encore plus brutal.
Matvei Michkov était censé révolutionner l’attaque des Flyers. Considéré comme un talent générationnel, le jeune attaquant russe devait être l’homme providentiel d’une équipe en reconstruction.
Son arrivée en Amérique du Nord était attendue avec fébrilité par les partisans de Philadelphie, qui espéraient enfin voir un joueur capable de faire basculer le cours d’un match par sa seule présence sur la glace.
Mais aujourd’hui, Michkov vit un enfer.
Dès les premiers matchs, le ton était donné. Son explosivité offensive et sa créativité avec la rondelle n’étaient pas remises en question. Mais rapidement, Tortorella a trouvé des raisons pour le clouer au banc.
Son problème? Son jeu défensif. Son manque d’implication dans les replis. Son incapacité à respecter la discipline stricte de son entraîneur.
Tortorella n’a jamais été un entraîneur qui donne des passes gratuites aux joueurs offensifs. Il exige que tout le monde joue avec la même intensité, la même responsabilité défensive. Et Michkov, malgré son talent, ne correspond pas du tout à cette mentalité.
“Je sais que ça fait jaser, je sais que ça inquiète certains d’entre vous, mais croyez-moi, tout ça fait partie du processus.
Michkov doit comprendre certaines choses et ça fait partie de son développement. Il est important pour nous, je me soucie de lui et de son avenir. Mais ici, il y a une façon de jouer, une façon de faire les choses. Il va devoir s’adapter.” – John Tortorella
Son ton était froid. Ses intentions étaient claires. Michkov ne sera pas traité comme une star, mais comme un simple espoir qu’il faut remodeler.
La gestion de Michkov par Tortorella pose une question essentielle : comment peut-on espérer développer un talent brut sous un entraîneur qui refuse de lui donner la liberté de s’exprimer?
Certains diront que Michkov doit s’adapter aux exigences de la LNH et améliorer son jeu défensif. D’autres, au contraire, estiment que Tortorella est en train de tuer la confiance d’un jeune joueur qui a besoin de temps et d’encadrement.
Quoi qu’il en soit, le résultat est désastreux.
Michkov joue de moins en moins.
Il est de plus en plus frustré.
Les médias commencent à critiquer la gestion des Flyers.
Les partisans perdent patience.
Philadelphie voulait un sauveur offensif. Elle se retrouve avec un espoir brisé, enfermé dans un cauchemar d'autorité qui étouffe son potentiel.
Lors du repêchage de 2023, les partisans du CH étaient furieux de voir Kent Hughes passer son tour sur Michkov pour sélectionner David Reinbacher. L’argument principal était simple : comment pouvait-on laisser passer un joueur aussi talentueux?
Mais aujourd’hui, Michkov est en train de vivre un cauchemar sous la main de fer de Tortorella. Dire que le Russe aurait pu se développer dans un environnement sain sous Martin St-Louis, où il bénéficierait de toute la patience et des ressources du Canadien.
À Philadelphie, on veut briser un talent pour le forcer à entrer dans un moule rigide.
À Montréal, on façonne les joueurs avec attention et respect.
Le contraste est saisissant.
Et ce qui rend la situation encore plus absurde, c’est que Brière devait voir venir cette catastrophe. Il savait que Tortorella n’était pas un entraîneur pour un joueur comme Michkov.
Il savait que le développement d’un talent offensif demandait un encadrement différent. Pourtant, il a laissé faire.
Daniel Brière n’a plus aucun contrôle sur son équipe.
Tortorella ignore ses décisions.
Jakob Pelletier est sacrifié.
Matvei Michkov est en train de se briser.
Les partisans n’ont plus confiance.
Les médias demandent déjà des comptes.
Si les Flyers continuent sur cette trajectoire, ils vont droit dans le mur.
Un DG et un entraîneur doivent travailler ensemble pour construire une équipe.
À Philadelphie, c’est un bras de fer constant.
Et la seule question qui reste maintenant, c’est qui tombera en premier : Brière ou Tortorella? La réponse est claire comme de l'eau de roche: ça sent le congédiement de John Tortorella à plein nez.