Congédiement à Cogeco: Philippe Cantin a tout perdu

Congédiement à Cogeco: Philippe Cantin a tout perdu

Par David Garel le 2025-05-16

Il y a des visages qui incarnent l’effondrement d’une institution.

Pour Cogeco, ce visage est désormais Philippe Cantin. Autrefois respecté dans les pages de La Presse, le journaliste sportif est aujourd’hui devenu le symbole vivant de l’ennui radiophonique.

Un choix éditorial qui coûte très cher à la station et qui, pire encore, a contribué à l’un des plus grands fiascos internes de l’histoire du 98,5 FM : le congédiement injuste de Pierre-Yves McSween.

Parce qu’on ne va pas se le cacher : le show de Philippe Cantin est un désastre complet.

Les cotes d’écoute? Catastrophiques. On parle ici d’un plongeon digne d’un saut olympique dans une piscine sans fond.

Les auditeurs, jadis fidèles au 98,5 FM, désertent la station dès que Cantin entre en ondes. Son émission ne « lève » pas, ne provoque rien, ne génère aucune réaction. Même pas de colère. Juste l’indifférence. Ce qui est mille fois pire en radio.

Ses collaborateurs eux-mêmes le trouvent endormant. Un ton monocorde, une absence totale de punch, de rythme, d’intensité.

Cantin semble allergique au débat. Incapable de provoquer la moindre étincelle. Il parle comme s’il récitait un éditorial de 1997… dans une bibliothèque vide.

Et ce serait ça, le grand remplacement de McSween?

Parce que rappelons les faits : Pierre-Yves McSween était un monstre de contenu. Un segment avec lui, c’était des commanditaires alignés, une dose d’adrénaline économique, un moment fort que les gens partageaient au bureau, en voiture, sur les réseaux.

Son franc-parler dérangeait, mais il faisait réfléchir. Il faisait vendre. Il faisait vivre la station.

Mais voilà. Philippe Cantin, lui, ne voulait pas partager l’antenne. Il ne voulait pas être éclipsé par un chroniqueur vedette.

Son ego ne le tolérait pas. Il a donc manœuvré en coulisses pour bloquer la montée de McSween, refusant catégoriquement qu’il coanime. À ses yeux, un chroniqueur, ça ne discute pas, ça s’exécute.

Et la direction de Cogeco a plié. Elle a viré McSween, sans cérémonie, sans explication publique. Elle a laissé Cantin prendre les rênes d’un segment clé du 98,5 FM. Un segment qui est aujourd’hui en train de couler l’image de la station.

Le karma, disons-le franchement, vient de frapper Cogeco de plein fouet.

Ce que McSween offrait, c’était un pont entre l’intelligence économique et l’accessibilité médiatique. Ce que Cantin offre, c’est un plongeon dans la naphtaline.

Il incarne tout ce que les nouvelles générations détestent des vieux médias : la prétention, le ton professoral, la platitude comme posture intellectuelle.

Même ses collègues n’en peuvent plus. Les chroniqueurs évitent de trop commenter. L’équipe technique serre les dents. Le malaise est évident.

Le traitement réservé par Philippe Cantin à Jeremy Filosa est un autre épisode honteux dans le feuilleton toxique qui secoue le 98,5 FM.

Dès que Filosa a commencé à poser des questions qui dérangeaient — que ce soit sur le CF Montréal, sur la transparence des dirigeants du CH, ou même ses propos remettant en doute la conquête de la Lune — il est devenu persona non grata dans l’équipe de Cantin.

Plutôt que de défendre un collègue apprécié pour sa passion et sa rigueur, Cantin a utilisé la fausse controverse lunaire, préférant l’éjecter discrètement du décor que de risquer la moindre polémique sur ses ondes. Il n’a pas levé le petit doigt pour le défendre. Pire : il l’a laissé tomber comme s'il était un moins que rien.

Dans les coulisses, plusieurs employés confient que Cantin ne supportait pas l’énergie de Filosa, qu’il le jugeait trop intense, trop imprévisible, trop “sanguin”.

Pourtant, c’était précisément cette authenticité qui fait de Filosa une voix à part dans le paysage radiophonique.

Mais à l’heure des egos fragiles et des lignes éditoriales ennuyantes, Filosa dérangeait. Et Cantin a préféré le museler plutôt que de le gérer. 

Résultat? Une perte de crédibilité pour l’émission, et une démonstration de plus que la peur du débat l’emporte sur la richesse des opinions au 98,5 FM.

Et pendant ce temps, le public, lui, vote avec son doigt : il change de station. Il s’en va chez ICI Première... pour écouter son ennemi McSween... Ou pire, il ferme la radio. C’est ça, l’héritage Cantin. Un micro d’or confié à un homme sans souffle.

La station pourrait encore se rattraper. Elle aurait pu reconnaître son erreur, rappeler McSween, offrir une tribune à quelqu’un qui sait parler aux gens. Mais non. Cogeco s’est entêté. Comme si admettre l’échec, c’était pire que le vivre.

Et pendant ce temps, les cotes d’écoute s’effondrent. Le 98,5 FM perd son trône. Julie-Christine Gagnon, directrice de la programmation, tente de rassurer les actionnaires avec des phrases toutes faites, mais les chiffres sont là. Le déclin est amorcé. Et au cœur de ce déclin, il y a ce vide sidéral qu’est Philippe Cantin à l’antenne.

Ironiquement, l’homme qui a provoqué le départ de McSween est aussi celui qui précipitera peut-être sa propre chute.

Parce que dans les coulisses, même chez Cogeco, certains commencent à se réveiller. Ils réalisent que garder Philippe Cantin en poste, c’est persister dans une erreur coûteuse. C’est parier sur l’immobilisme, alors que la radio vit de feu et de passion.

Et là est tout le drame : Philippe Cantin est un journaliste de fond, un analyste de papier, pas un homme de radio. Il n’a jamais été à l’aise avec la spontanéité, la confrontation, l’imprévu. Il n’a jamais su provoquer l’étincelle qu’on attend dans un studio.

Alors que McSween électrisait l’antenne, Cantin la plombe.

Et plus le 98,5 FM s’obstine à le maintenir en place, plus il s’enfonce dans une crise de contenu, d’image, et surtout, de pertinence.

Dans une ère où la radio doit se réinventer, Cogeco a préféré le beige, l'inodore, l'incolore.

Et maintenant, elle paie le prix.