Comparaison choc de Pierre McGuire: les fans du Canadien perplexes

Comparaison choc de Pierre McGuire: les fans du Canadien perplexes

Par Nicolas Pérusse le 2025-07-31

Pierre McGuire a encore frappé.

Dans un extrait récemment diffusé du Sick Podcast de Tony Marinaro, l’ancien dirigeant de la LNH a surpris tout le monde en comparant Jacob Fowler à Martin Brodeur.

Une déclaration inattendue. Un parallèle qui fait jaser.

Alors que le jeune espoir du Canadien entame à peine sa transition vers le hockey professionnel, le voilà propulsé au sommet des comparaisons les plus lourdes à porter.

Martin Brodeur. Trois Coupes Stanley. Plus de 700 victoires. Une légende vivante.

Et maintenant, un modèle que Fowler devrait, apparemment, incarner.

Selon McGuire, ce n’est pas qu’une question de style ou de technique. C’est une question de mentalité, de calme, de façon de gérer la pression. Ce sont les mots qu’il a choisis, entre deux envolées habituelles :

« Je vois des similitudes entre Jacob Fowler et Martin Brodeur. »

Même Tony Marinaro a eu un moment d’hésitation.

Et depuis, les réactions fusent. Certaines enthousiastes. D’autres totalement incrédules.

Car quand une telle déclaration vient de Pierre McGuire, difficile de ne pas lever un sourcil.

Ce n’est pas la première fois que l’ex-analyste se laisse emporter par son enthousiasme.

Et ce ne sera probablement pas la dernière.

On parle quand même de l’homme qui a affirmé que Carey Price ne deviendrait jamais un gardien numéro un dans la LNH.

De celui qui ne croyait pas que Cole Caufield allait réussir chez les professionnels.

De celui qui, récemment encore, osait suggérer que Connor McDavid n’était pas assez complet pour gagner une Coupe Stanley.

Il a même proposé qu’on applique à McDavid et Draisaitl la même recette que Scotty Bowman avait imposée à Steve Yzerman en 1994.

Une remise en question complète de leur style de jeu. Rien de moins.

Pour plusieurs partisans, ce genre de sorties vient avec un historique.

Et cet historique ne joue pas en faveur de McGuire.

Quand un homme qui a sous-estimé autant de joueurs dans le passé se met soudainement à surévaluer un espoir, l’instinct naturel, c’est la méfiance.

Et pourtant, ce serait injuste de rejeter complètement la déclaration.

Jacob Fowler n’est pas un espoir comme les autres.

À Boston College, il a connu une saison impressionnante. Il a été solide, constant, mentalement fort. Il joue avec calme, ne surjoue pas ses arrêts, garde son sang-froid même dans les moments serrés.

Il ne fait pas de bruit. Il fait le travail.

Son profil psychologique plaît au Canadien. Son attitude aussi. Son éthique de travail impressionne.

Et son adaptation rapide au niveau universitaire a forcé bien des observateurs à réviser leur jugement.

Il sera à Laval l’an prochain. Et tous les yeux seront braqués sur lui.

Mais est-ce qu’il fallait déjà le comparer à Brodeur?

Ce genre de commentaire change tout. Ça transforme la perception d’un jeune espoir en phénomène médiatique. Ça crée une attente qui dépasse le cadre du hockey. Ça fait gonfler les titres, les algorithmes et les discussions.

Jacob Fowler est peut-être prêt à gérer ça.

Mais ce n’est pas à lui qu’on devrait poser la question.

C’est à ceux qui l’entourent. À ceux qui devront l’aider à garder la tête froide quand viendra le temps de traverser les premières tempêtes professionnelles.

Et pendant que l’attention médiatique se concentre sur Fowler, un autre jeune gardien du CH regarde tout ça en silence.

Jakub Dobes.

Lui aussi était présenté, il n’y a pas si longtemps, comme un gardien d'avenir à Montréal. Il a gardé les buts à Laval, vécu les hauts et les bas du hockey professionnel, et tenté de faire sa place sans tambour ni trompette.

Aujourd’hui, il n’est même pas mentionné. Aucune comparaison flatteuse. Aucun extrait viral.

Juste le silence.

Une déclaration de McGuire suffit à effacer des mois d’efforts d’un autre espoir. C’est le pouvoir des mots dans un marché comme Montréal.

Ce n’est pas la faute de Fowler. Ce n’est même pas nécessairement la faute de McGuire.

Mais c’est le genre d’effet boule de neige qu’un club doit apprendre à maîtriser.

Parce que le vrai danger, ce n’est pas d’être comparé à Martin Brodeur.

C’est de se sentir obligé de le devenir.

Il ne faut pas oublier que Pierre McGuire a aussi connu sa part de revers. Il a été congédié rapidement par les Sénateurs. Il n’a jamais retrouvé de poste de direction dans la LNH.

Et depuis, il revient sur les plateaux avec des déclarations à sensation, parfois brillantes, souvent absurdes.

Il a le don de créer la conversation. Il a aussi celui de provoquer des malaises.

Et cette sortie sur Jacob Fowler se situe quelque part entre les deux.

Le jeune gardien du CH n’a rien demandé. Il ne s’est pas autoproclamé successeur de Brodeur. Il n’a rien promis.

Il veut jouer. Gagner. Grandir. C’est tout.

Alors laissons-lui ce droit.

Laissons-le s’installer à Laval sans devoir répondre aux attentes d’un commentateur nostalgique qui cherche peut-être à revivre ses grandes années télé.

Jacob Fowler n’est pas Martin Brodeur.

Il est Jacob Fowler.

Et c’est déjà beaucoup.