Pauvre Mike Matheson.
Il pensait déjà vivre une tempête avec les critiques sans pitié des partisans, mais rien ne l'avait préparé à être publiquement exposé par son ancien agent et actuel directeur général du Canadien de Montréal, Kent Hughes.
Et ce, sans que Hughes ne le nomme directement.
Lors de son entrevue avec Mathias Brunet et Simon "Snake" Boisvert dans le balado Processus, Kent Hughes a fait une déclaration qui a mis le feu aux poudres.
« Certains joueurs, même à presque 30 ans, peuvent se sentir dans le noir, ne savent pas où ils se situent au sein de l'équipe. La communication est essentielle. »
Aïe. Aïe. Aïe. Dans le contexte actuel, alors que Mike Matheson est en pleine tourmente, que les réseaux sociaux l'enfoncent jour et nuit, que Maxime Lapierre a perdu les pédales pour le défendre et que Martin St-Louis a publiquement pris sa cause à coeur en le défendant, personne n'a eu besoin de chercher bien loin pour comprendre de qui Hughes parlait.
L'ancien agent qui expose son ancien client... sans le vouloir?
Kent Hughes a passé des années à représenter Mike Matheson en tant qu'agent. Il le connaît mieux que personne.
Il sait comment il réagit sous pression, comment il pense, comment il se sent quand le vent tourne contre lui. Alors quand il parle de joueurs qui "sont dans le noir", tout le monde fait le lien.
Le problème? Hughes n'était pas seulement son agent. Il est maintenant son DG. C'est lui qui prend les décisions sur son avenir avec le Canadien.
Et en laissant échapper un commentaire comme celui-là, même sans le nommer, il a indirectement validé ce que plusieurs suspectaient déjà : Matheson est au bout du rouleau, en pleine crise existentielle, incapable de supporter la pression qui vient avec jouer à Montréal.
Une déclaration qui ne peut pas passer inaperçue.
Les joueurs écoute ce que dit leur DG. Les agents aussi. Les équipes adverses encore plus. Cette phrase anodine de Hughes a envoyé un message clair à toute la ligue : Mike Matheson est déstabilisé.
Son moral est au plus bas. Et ça, c'est le pire scénario possible pour un joueur qui pourrait être échangé.
Car oui, les rumeurs d'un échange de Matheson flottent déjà. Son jeu en déclin, sa défensive chaotique et son incapacité à stabiliser la première paire du Canadien font de lui un candidat idéal pour partir.
Mais en laissant échapper que son propre joueur est en "détresse", Hughes a peut-être involontairement fait chuter sa valeur sur le marché.
Imaginez un instant Mike Matheson, déjà dans la tempête, ouvrir son téléphone et voir circuler les citations de Hughes.
Il doit se sentir plus isolé que jamais. Un joueur peut accepter d'être critiqué par les partisans. Il peut comprendre que les médias s'acharnent.
Mais quand son propre directeur général le met sous les projecteurs sans le vouloir, ça fait mal.
Il est certain que Kent Hughes n'avait pas l'intention de griller publiquement son ancien client.
Mais le mal est fait. Et maintenant, la question est simple : comment Matheson va-t-il réagir?
Il y a deux options. Soit il s'effondre complètement et cette saison devient un naufrage total pour lui.
Soit il utilise cette rage comme un électrochoc pour rebondir.
Mais une chose est certaine : la tempête ne fait que commencer.
Kent Hughes ne voulait pas mal faire. Il ne voulait pas envoyer son propre joueur en pleine tempête médiatique, encore moins ajouter une couche de pression sur un Mike Matheson déjà en grande difficulté.
Mais il l’a fait, sans même s’en rendre compte.
Dans cette entrevue avec Mathias Brunet et Simon "Snake" Boisvert, Hughes était dans un état d’esprit détendu.
Chemise déboutonnée, runnings blancs, bien installé dans la salle de conférence du Complexe CN de Brossard. Il parlait librement, exposant son passé d’agent, expliquant comment il avait toujours été un confident pour ses joueurs.
C’était censé être une anecdote sur son métier, une démonstration de l’importance de la communication dans un vestiaire en pleine reconstruction. Mais son timing était catastrophique.
Personne n’a besoin de se creuser la tête pour savoir de qui il parle. Tout le monde fait le lien immédiatement. Hughes vient, involontairement, de révéler au grand jour ce que bien des gens suspectaient déjà : Mike Matheson est en crise. Il est perdu, il ne sait plus où il se situe dans l’équipe, il vit mal la situation.
Le problème? C’est que ce genre d’information ne doit jamais, jamais sortir de la bouche du DG. Encore moins dans un contexte où Matheson est déjà le mal-aimé des partisans, où chaque erreur qu’il fait est disséquée et amplifiée sur les réseaux sociaux.
Hughes ne voulait pas l’exposer ainsi. Il racontait simplement une réalité qu’il connaît bien en tant qu’ancien agent.
Mais c’est exactement là où il a gaffé : en parlant d’un cas général, il a involontairement pointé du doigt son propre joueur.
Si Hughes avait tenu ces propos à un autre moment, ils seraient passés sous le radar. Mais là? Ils tombent au pire moment possible.
Matheson est en pleine crise de confiance, son jeu s’effondre, les critiques fusent de partout, et voici maintenant que son propre directeur général confirme que, oui, il est en difficulté mentale.
Les joueurs de la LNH sont fiers. Ils veulent gérer leurs émotions en privé, montrer qu’ils sont solides mentalement, qu’ils sont capables de se sortir d’une mauvaise passe par eux-mêmes.
Quand un DG parle ouvertement de leur fragilité, c’est un affront public.
Pour Matheson, c’est un coup de trahison dans le dos, même si Hughes n’avait pas du tout cette intention.
À partir de maintenant, peu importe ce que Matheson dira, peu importe comment il tentera de gérer cette situation, cette phrase de Hughes le suivra.
Lorsqu’un joueur est identifié comme étant "dans le noir", les médias ne lâchent plus le morceau. Chaque match sera scruté sous cet angle.
Si Matheson joue bien? On dira qu’il tente de rebondir après avoir été publiquement exposé par son DG.
S’il joue mal? On dira qu’il est complètement perdu et que Hughes a eu raison de dire qu’il était en pleine détresse.
Il n’y a pas d’issue positive pour lui ici. La perception publique est désormais fixée : Matheson est un joueur en crise, qui ne sait plus où il en est, et même son propre directeur général l’a confirmé sans vouloir le faire.
Comment Hughes peut-il rattraper le coup?
Hughes doit absolument gérer cette bourde. Soit en minimisant ses propos, soit en prenant Matheson à part pour lui assurer son soutien.
Il pourrait aussi tenter de détourner l’attention en mettant l’emphase sur l’importance de la communication dans l’équipe, mais le mal est déjà fait.
Le plus grand défi de Matheson sera maintenant de prouver qu’il peut passer à travers cette tempête. Mais pour l’instant, il est seul face à cette crise.
Et cette fois, ce n’est pas un journaliste, un partisan ou un analyste qui l’a mis dans cette position. C’est son propre directeur général.
Pauvre Matheson.
Son pire adversaire, cette semaine, n’a pas été un attaquant adverse.
Ça a été Kent Hughes lui-même. Son ancien agent...et DG...