Il n'y a aucun doute. Le Québec veut ses séries éliminatoires à RDS l’émotion crève l’écran.
La frustration gronde...
Hier soir, sur les ondes de RDS, un moment d’une rare intensité a touché droit au cœur les téléspectateurs québécois.
Dans la sobriété et l’élégance qui les caractérisent, Pierre Houde et Marc Denis ont conclu leur dernière diffusion de la saison régulière.
Pas un mot de trop, pas un effet dramatique "fake", mais une émotion vraie, qui se sent à cent pour cent . Une sorte d’au revoir qui sonnait comme un adieu temporaire… mais ressenti comme une injustice.
Car tout le monde sait ce que cela signifie : les séries éliminatoires s’en vont ailleurs. Et pas chez n’importe qui. Elles s’en vont à TVA Sports.
Et ça, une immense partie du Québec ne le digère toujours pas.
Une fracture culturelle qui persiste encore et encore.
À chaque fin de saison, c’est la même frustration. Les partisans doivent dire au revoir à la voix qu’ils aiment, à la rigueur qu’ils respectent, à la tradition qu’ils chérissent. Ils doivent faire le deuil de ce qu’ils considèrent comme leur hockey.
Le duo Houde-Denis n’est pas simplement un duo de commentateurs. Il est devenu une institution. Il incarne la rigueur, la passion et le professionnalisme qui ont fait de RDS la référence québécoise depuis des décennies.
Alors oui, hier, lorsque Pierre Houde a salué les fidèles de RDS pour une dernière fois cette saison, c’est tout le Québec qui s’est senti un peu orphelin.
Marc Denis, toujours d’une grande justesse, avait lui aussi les yeux qui trahissaient une certaine amertume. Ils ne l’ont pas dit avec des mots, mais tout le monde l’a ressenti : ils auraient voulu faire les séries. Ils auraient dû faire les séries.
Le public a parlé, et il rejette TVA Sports.
Depuis hier soir, les réseaux sociaux débordent de commentaires émotifs et indignés. L’amour pour Pierre Houde et Marc Denis est total. Incontesté.
Rarement aura-t-on vu une telle unanimité. On les remercie, on les félicite, on leur dit qu’ils vont manquer. Et surtout, on répète encore et encore cette même phrase :
“Si les séries n’étaient pas à TVA Sports, je les écouterais.”
Le contraste est frappant avec l’accueil réservé à l’équipe de TVA Sports.
Félix Séguin, Patrick Lalime, même Élisabeth Rancourt… aucun n’arrive à susciter l’amour, la fidélité, le respect profond que provoque la troupe de RDS.
Le public le dit sans détour : ils écouteront les séries en anglais sur Sportsnet plutôt que de les endurer sur TVA Sports.
C’est d’ailleurs là que, sans le vouloir, Pierre Houde a plongé Félix Séguin dans l’eau chaude. En livrant un dernier message rempli d’émotion et de dignité, il a rappelé à quel point le Québec est attaché à sa voix, à son style, à sa rigueur.
Le mots de Houde ont brutalement remis en lumière le drame professionnel de Félix Séguin, qui, malgré les années passées à TVA Sports, n’a jamais réussi à gagner le cœur des partisans.
Il n’a jamais été capable de remplacer Pierre Houde, ni dans la tête ni dans le cœur du public. Et hier, cette vérité a frappé plus fort que jamais.
Il est maintenant presque assuré que Bell, via RDS ou même une plateforme comme HABS TV, récupérera les séries éliminatoires dès l'été 2026.
La sous-licence ne retournera pas à TVA Sports. La chaîne ne peut tout simplement plus suivre : manque de revenus, manque d’auditoire, manque de crédibilité. Et Félix Séguin, déjà en sursis, risque d’être éjecté d’un rôle qu’il n’a jamais véritablement réussi à incarner.
Ça fait mal, mais c’est la réalité.
Soyons clairs : personne ne nie les efforts de TVA Sports. Félix Séguin a connu ses hauts et ses bas, Patrick Lalime tente de livrer des analyses claires, Élisabeth Rancourt fait de son mieux dans un rôle de chef d’antenne souvent ingrat.
Mais malgré tout cela, le courant ne passe pas. Il n’y a pas ce lien émotionnel, cet ampur, cette impression de vivre l’événement avec eux.
La comparaison est cruelle, mais nécessaire. Quand Alain Crête est à l’animation sur RDS, c’est un sentiment de calme, de maîtrise, de complicité avec le téléspectateur.
Quand Marc Denis parle, il ne cherche pas à être spectaculaire. Il cherche à être juste. Et Pierre Houde… Pierre Houde, c’est la voix d’une génération. D’une province. D’une passion nationale. Aucune autre équipe de diffusion au Québec ne peut prétendre à ce genre de reconnaissance.
Ce malaise collectif vient d’un désalignement flagrant entre les décisions commerciales et les désirs du public. TVA Sports a hérité des séries non pas parce que le Québec l’a demandé, mais parce qu’une entente exclusive avec la LNH le lui permettait. Or, cette entente tire à sa fin. Et le statu quo ne pourra plus durer.
Rogers, détenteur principal des droits nationaux, doit sérieusement réfléchir à la suite. À partir de 2026, Amazon Prime va s'imposer dans l’écosystème. Et s’il y a une chose que cette transition devrait permettre, c’est de redonner à RDS ce que le public lui réclame : la couverture des séries éliminatoires.
Pourquoi ce retour serait-il nécessaire? Parce que RDS a prouvé, année après année, qu’il était la référence. Même avec moins de matchs, même en étant exclu des séries, il continue de rafler les prix, de conserver sa réputation et d’être soutenu par les amateurs.
Lors de la dernière remise des prix Gémeaux, l’émission Le Hockey des Canadiens a été couronnée. Houde, Denis, Crête, Damphousse, Carbonneau : tous ont été salués. C’est une équipe qui gagne. Une équipe qui élève le niveau. Une équipe qui, surtout, respecte son public.
À l’inverse, TVA Sports vit une crise de crédibilité. Chaque année, les pertes financières s’accumulent. Chaque année, les critiques se multiplient. Chaque année, le malaise s’accentue.
Et pendant ce temps, le public boude. Il regarde ailleurs. Il rêve d’un retour de ses séries à RDS.
Geoff Molson et l’état-major du Canadien ne sont pas aveugles. Ils voient la réaction du public. Ils savent que l’image de leur marque est associée à ceux qui racontent leur histoire. Et dans le cœur des Québécois, cette voix, c’est celle de Pierre Houde.
Dès 2026, il faudra écouter le peuple. Et le peuple, lui, veut RDS. Il veut que ses séries soient racontées par ceux qui les ont toujours racontées avec passion, professionnalisme et respect.
Il est temps de remettre la priorité aux bonnes personnes.
Hier, sur RDS, le rideau est tombé trop tôt. On aurait voulu les garder, les suivre en séries, vivre la bataille du printemps à leurs côtés.
On aurait voulu vibrer avec eux, comme on l’a fait tant de fois. Mais ce n’est pas eux qu’on verra la semaine prochaine. Ce sont d’autres voix, d’autres visages… qui n’ont pas su gagner le cœur des partisans.
Et pendant que le Québec entier continue de rêver à un retour de RDS pour les séries, une chose demeure certaine : le hockey, c’est plus qu’un sport. C’est une histoire d’amour. Et cette histoire-là mérite d’être racontée par ceux qu’on aime.