Commotion à Montréal: Valérie Plante veut éliminer le Grand Prix

Commotion à Montréal: Valérie Plante veut éliminer le Grand Prix

Par David Garel le 2025-06-03

La chronique de Réjean Tremblay sur Punching Grace a peut-être été écrite sur un ton moqueur, mais dans le fond, elle dit tout haut ce que plusieurs soupçonnent en silence depuis des années : Valérie Plante déteste le Grand Prix du Canada.

Elle le tolère, elle l'endure, mais au fond d'elle-même, elle rêverait d'être celle qui aura débarrassé Montréal de cette "grosse business à moteurs" qu'elle juge archaïque, polluante, misogyne et incompatible avec son agenda de verdure radicale.

Tremblay ironise, mais ne cache pas son dégoût.

Dans une chronique d’un sarcasme aussi mordant que révélateur, résume sans détour ce que plusieurs craignent tout bas : que Valérie Plante souhaite sincèrement la fin du Grand Prix de Montréal.

« Le Grand Prix du Canada pollue. C’est bien connu. Les méchants chars ont des moteurs à gaz. » clame-t-il, en ajoutant que « le Grand Prix favorise les femmes travailleuses », une autre critique cyclique et facile relayée par certains médias.

Il accuse la mairesse d’avoir « piraté les terrasses et foutu le bordel aux accès du circuit » l’an dernier pour saboter l’événement.

Tremblay pousse même la provocation plus loin :

« Valérie a la chance inouïe de débarrasser Montréal de cette grosse business à moteurs qui dérange les bicycles à pédales. »

Selon lui, elle n’aurait qu’à « inciter les chauffeurs de la STM à déclencher des journées de grève pendant le Grand Prix » pour créer « le bordel, la colère des écuries, la honte des dirigeants de Liberty Media ».

Il conclut, non sans amertume : « Que crève le Grand Prix! Bon débarras! » avant d’affirmer, toujours sarcastique, que Valérie Plante pourrait ainsi « passer à l’histoire » aux côtés de Marguerite Bourgeoys et Jeanne Mance, comme une nouvelle fondatrice de Montréal… mais cette fois pour avoir détruit un de ses joyaux.

Ce n'est plus du sarcasme, c'est du venin qui malheureusement, est la représentation même de la réalité. Et derrière le venin, une vérité brutale : dans l'entourage de Valérie Plante, il y a des gens qui militent activement pour que le Grand Prix disparaisse.

Qui voient dans les grèves de la STM une opportunité historique de saboter l'événement sans se salir les mains. "Juste inciter les héros de la STM à faire grève", écrit Tremblay, et le tour est joué.

Et si ce n'était pas une blague? Et si, dans les faits, le spectre d'une grève générale illimitée était perçu comme un cadeau du ciel pour une mairesse en mission contre la vitesse, les moteurs, les chars et les pitounes?

C'est là que le texte de Tremblay frappe comme une bombe. Il jette la lumière crue sur une hypothèse réelle : Valérie Plante n'a jamais aimé le Grand Prix. Elle veut s'en débarrasser. Et cette grève pourrait lui donner le prétexte parfait.

Ce serait une commotion sans précédent. Une trahison de l'économie, du tourisme, de l'identité même de Montréal.

Et pendant ce temps, Normand Legault, celui qui a porté le Grand Prix à bout de bras pendant 30 ans, regarde, impuissant, le rêve s'effondrer.

Legault, c'est le sauveur originel. Le stratège. Le maître-négociateur qui, à 25 ans, déjà tenait tête à Jean Drapeau et à Bernie Ecclestone.

L'homme qui a tout donné pour inscrire Montréal dans l'histoire mondiale de la F1. Celui qui a vu Gilles Villeneuve triompher sous la neige, qui a pleuré la mort de Riccardo Paletti, qui a reconstruit tout le matériel promotionnel en 1982 par respect pour Gilles, qui a transformé le Grand Prix en événement de masse avec l'arrivée de Jacques Villeneuve.

Et aujourd'hui? Aujourd'hui, on dirait que tout ce qu'il a construit s'effondre. Que les efforts de toute une vie sont anéantis par une administration municipale qui méprise la F1 et ses retombées. Une administration qui rêve d'un circuit cyclable à la place d'un circuit Gilles-Villeneuve.

Les rumeurs de déménagement à Bangkok, à Toronto, en Afrique du Sud, en Argentine ou en Thaïlande ne sont plus de simples menaces. Elles sont réelles. Sérieuses. Tangibles.

Et pendant que Liberty Media scrute le chaos de Montréal, Valérie Plante sourit aux caméras, comme si tout ça était au fond une bonne nouvelle.

Le public ne sera pas naïf.

Si le Grand Prix quitte Montréal, on ne retiendra qu'un seul nom. Une seule responsable. Une seule femme qui, par conviction idéologique, aura délibérément laissé pourrir la situation. Et Réjean Tremblay aura eu raison. C'était son plus profond désir : que le Grand Prix meure.

Et Valérie Plante pourrait bien être la mairesse qui aura exaucé ce vœu funeste.

Dire qu’on avait Denis Coderre.

Oui, on l’avait. On avait un maire qui croyait dur comme fer que Montréal méritait mieux que la médiocrité. Un maire qui n’avait pas peur de brasser des affaires, de prendre l’avion, de cogner à toutes les portes pour faire rayonner sa ville.

Denis Coderre, c’était un bulldozer d’énergie. Quand il était maire, il marchait les corridors du Grand Prix comme s’il en était le promoteur personnel. Il a sauvé la F1 à Montréal à bout de bras, en se battant contre Bernie Ecclestone lui-même pour maintenir la course au calendrier.

Il a traîné la ville sur son dos comme un boxeur exténué, mais déterminé à se rendre jusqu’au gong. Et malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, malgré les controverses, les erreurs de parcours comme la Formule électrique, Denis Coderre a toujours eu une vision : faire de Montréal une ville de sports, d’envergure internationale, de prestige.

Il rêvait de ramener les Expos. Il est allé à New York rencontrer Rob Manfred, il a visité des dizaines de propriétaires d’équipes de la MLB. Il a gardé sa casquette des Expos vissée sur la tête, même dans les bureaux des Dodgers. Il n’a jamais cessé de se battre pour le retour du baseball majeur. Il était partout. À la FIA, à Eurostar, à la Caisse de dépôt.

Il était aux premières loges de tout ce qui pouvait faire progresser Montréal. Et même après sa défaite, après ce fameux mur qu’il a frappé de plein fouet, après les centaines de livres perdues, après la reconstruction de sa vie personnelle, il n’a jamais tourné le dos à sa ville. Il continue d’œuvrer dans l’ombre, en coulisses, à l’international, à conseiller, à connecter, à rêver. Pour lui, Montréal, c’est viscéral. Ce n’est pas une fonction, c’est une flamme.

Alors que Denis Coderre se battait encore pour que le nom de Montréal résonne dans les circuits du monde, pendant qu’il siègeait dans les plus hauts comités de la FIA et discute mobilité urbaine à Kinshasa, Bruxelles et Sun City, Valérie Plante laisse tranquillement s’éteindre tout ce que cet homme avait bâti.

Elle regarde la grève de la STM s’approcher comme un orage, les bras croisés. Elle sabote les accès au Grand Prix. Elle ridiculise les terrasses. Elle souffle sur les braises de l’idéologie au lieu de raviver la flamme de la fierté montréalaise.

Et si un jour Liberty Media annonce le déménagement du Grand Prix à Toronto ou à Bangkok, si Montréal perd sa course, son prestige, son week-end de gloire… alors que ce soit clair pour tous : ce sera l’héritage de Valérie Plante.

Comme le dit si bien Réjean Tremblay, une vraie fondatrice... de la destruction...