Commotion à Montréal: Arber Xhekaj perd sa place de shérif

Commotion à Montréal: Arber Xhekaj perd sa place de shérif

Par Nicolas Pérusse le 2025-07-19

Il fut un temps où Ryan Reaves imposait le respect par sa seule présence. Un regard, un coup d’épaule, une mise en garde suffisait à faire reculer l’adversaire.

Mais ce temps est révolu. Aujourd’hui, il est un fantôme sur la glace. Un joueur lent, inutile, qui tente désespérément de s’accrocher à un rôle qui ne lui appartient plus.

Les Maple Leafs ont enfin admis la vérité que tout le monde voyait venir depuis un an : Reaves est fini.

L’échange avec les Sharks de San Jose, en retour du défenseur Henry Thrun, est brutal. San Jose, c’est la cave. C’est le cimetière des carrières oubliées.

Reaves n’est pas échangé pour relancer sa carrière. Il est exilé. Envoyé loin des projecteurs, dans une organisation sans ambition, avec pour seul but de libérer un contrat embarrassant. Il n’a plus rien à offrir, sauf des coups de poing inutiles et des sorties médiatiques qui frisent le ridicule.

Ce départ, humiliant à tous les niveaux, est le résultat d’un long processus de déclin qui a commencé… au Centre Bell en 2023.

Arber Xhekaj jette les gants. Reaves accepte. Et il tombe. Humilié, renversé, dépassé. Ce soir-là, Reaves n’a pas seulement perdu un combat. Il a perdu son aura, sa fonction, son utilité. Il est devenu un vestige. Un homme fort qui ne fait plus peur. Un acteur secondaire dans une ligue qui évolue trop vite pour lui.

Mais au lieu d’accepter son sort avec dignité, Reaves s’est enfoncé. Il a accusé Xhekaj de tricher, d’avoir jeté les gants trop vite.

Puis il a insinué qu’il simulait une blessure pour éviter une revanche. Il a défendu son honneur avec des mots, parce qu’il n’avait plus les poings ni les jambes pour le faire. Et pendant que Xhekaj enchaînait les duels contre Matt Rempe ou Mathieu Olivier, Reaves regardait le tout… sans jamais livrer un seul combat.

Toronto a compris. Et Toronto a agi. Dakota Joshua est maintenant un Maple Leaf. Et ça, c’est une déclaration de guerre.

Joshua n’est pas un goon. C’est un joueur de hockey. Un vrai. Un ailier robuste, respecté, capable de marquer 18 buts dans une saison et de jeter les gants quand il le faut.

Avec Vancouver, il a dominé en séries : 4 buts, 4 passes, 74 mises en échec. Il n’a pas besoin de se cacher derrière un code. Il impose sa présence par le jeu, par la robustesse, par l’impact réel. Et surtout : il est craint.

Ce n’est pas une coïncidence si Berube l’a réclamé. Il connaît Joshua. Il sait ce qu’il peut apporter. Et Brad Treliving l’a compris aussi. Joshua est le symbole d’une nouvelle identité : plus de profondeur, plus de dureté, mais sans sacrifier l’intelligence du jeu.

Joshua est mobile, responsable, intense. Il commence presque 60 % de ses présences en zone défensive. Et il ne recule devant personne.

Ce n’est pas la première fois qu’il croise Reaves. Dans son deuxième match en carrière dans la LNH, Joshua a envoyé Reaves voler avec une mise en échec dévastatrice.

Et Reaves? Il n’a même pas eu le courage de le confronter lui-même. Il a laissé un coéquipier aller se battre à sa place. Cette séquence en disait long. Et aujourd’hui, elle prend tout son sens.

Mais ce que tout le monde attend maintenant, c’est le prochain chapitre. Parce que Joshua n’a pas été acquis seulement pour renforcer le bottom six.

Il a été acquis pour affronter Xhekaj. Pour redonner aux Leafs un peu de cette fierté qu’ils ont perdue l’automne dernier au Centre Bell. Et cette fois, Montréal ne pourra pas rire. Parce que cette fois, le duel est réel.

Xhekaj a enfin trouvé son homme. Depuis deux ans, il domine la LNH dans son rôle. Il ne recule devant personne, il frappe fort, et il sait jouer.

Mais Joshua est taillé dans le même moule. Il a la taille, l’expérience, la technique. Et surtout, il a la mémoire longue.

Ce ne sera pas un spectacle. Ce ne sera pas un combat arrangé. Ce sera une guerre. Une guerre entre deux joueurs qui se respectent. Deux joueurs qui savent pourquoi ils sont là. Deux joueurs qui ne veulent pas jouer aux héros… mais qui sont prêts à le devenir.

Et ce duel, entre Joshua et Xhekaj, pourrait bien redéfinir la rivalité Toronto-Montréal pour les années à venir.

Il y a des départs attendus. Et il y a ceux qui claquent comme une gifle.

Le départ de Ryan Reaves entre dans la deuxième catégorie. L’ancien dur à cuire des Maple Leafs a été échangé aux Sharks de San Jose contre Henry Thrun, un jeune défenseur gaucher dont personne ne parlerait si son nom n’était pas attaché à cette transaction.

Thrun n’est pas un sauveur, il est un symbole. Celui de la fin d’un mensonge. Toronto n’y croyait plus. Même Brad Treliving, l’homme qui lui avait offert trois ans et 4,05 millions de dollars, a fini par céder. Ryan Reaves, 37 ans, est devenu un poids mort. Et la page a été tournée.

Mais cette décision, aussi logique soit-elle, trouve ses racines plus loin que les statistiques ou la vitesse de patin. Elle remonte à une soirée d’octobre 2023. Une soirée où Arber Xhekaj, qu’on surnomme aujourd’hui “le Shérif”, a pris Reaves au mot.

Le vétéran a jeté les gants. Le jeune défenseur du CH aussi. Et ce qui devait être un message de puissance s’est transformé en humiliation publique. Reaves s’est fait renverser, sèchement. Les images ont fait le tour du monde. Le mythe s’est effondré.

Depuis ce jour, Reaves n’a jamais été le même. Il a tenté de faire diversion en accusant Xhekaj de ne pas respecter le “code”. Il a même suggéré, sans preuve, que Xhekaj avait simulé une blessure pour éviter une revanche.

Mais la réalité est plus crue : Xhekaj s’est fait opérer à l’épaule. Et pendant que Reaves lançait des flèches dans les médias, il n’a livré aucun combat. Zéro. Rien. Ni contre Xhekaj. Ni contre qui que ce soit. Pendant que le Shérif s’imposait, Reaves se taisait. Ou plutôt : il parlait trop.

Xhekaj, lui, s’est imposé. Contre Rempe, contre Olivier, contre tous ceux qui ont osé croiser sa route. Il n’a jamais reculé. Il a même choisi ses batailles avec intelligence.

Et chaque fois qu’il frappait, il réveillait le Centre Bell. Il ne se contente pas de jeter les gants. Il transforme l’élan du match. Il inspire. Il menace. Et surtout, il joue. C’est ça, la différence.

Et c’est précisément ce que Toronto vient chercher en allant chercher Dakota Joshua.

Le nom peut sembler discret, mais le joueur ne l’est pas. À Vancouver, Joshua s’est transformé en machine de série. Un ailier gauche de 6 pieds 3, 206 livres, capable de marquer, frapper, déranger, et surtout livrer la marchandise quand ça compte.

Pendant les séries 2024, il a récolté 4 buts, 4 passes, 74 mises en échec et 5 rondelles volées en 13 matchs. Le tout… à égalité numérique.

Joshua n’a jamais eu besoin de se cacher derrière une protection spéciale ou une mise en contexte avantageuse. Il commence la majorité de ses présences en zone défensive.

Il n’a pas peur des missions difficiles. Il est ce que Reaves rêvait d’être : un homme fort moderne. Et il a gagné ce respect non pas en criant fort, mais en jouant fort.

Ce n’est pas un hasard si Craig Berube a poussé pour son arrivée. Joshua a fait ses débuts dans la LNH à St. Louis, sous les ordres du même Berube.

Le coach sait ce qu’il vaut. Il sait que ce joueur-là ne recule devant personne. Et surtout, qu’il peut jouer dans un système structuré, physique, intense. Toronto veut créer une troisième ligne capable de survivre en séries. Joshua est la clé.

Mais cette transaction  cache un deuxième message, encore plus brutal.

Dakota Joshua n’a pas été acquis uniquement pour équilibrer les trios. Il a été acquis pour une raison bien précise : répondre à Arber Xhekaj.

Parce que les Leafs n’ont pas oublié. Personne n’a oublié.

L’humiliation subie par Reaves au Centre Bell reste dans toutes les mémoires. Les partisans, les médias, les joueurs… tous savent que ce moment a été un point tournant. Et Joshua, lui, est prêt à le renverser.

Ce n’est pas la première fois que les chemins de Joshua et Reaves se croisent. Il faut revoir une séquence passée inaperçue à l’époque : dans son deuxième match en carrière dans la LNH, Dakota Joshua assène une mise en échec dévastatrice à Reaves.

L’impact est violent, mais légal. Et Reaves? Il refuse de se battre. Il ne relève même pas les yeux. C’est un coéquipier qui saute à la rescousse. Une séquence qu’on redécouvre aujourd’hui avec un regard très différent. Parce que c’était peut-être, déjà là, le début de la fin.

Joshua n’est pas un gars qu’on envoie se battre contre Michael Pezzetta pendant que le Shérif est à l’infirmerie. Et il ne sera jamais ce genre de remplaçant. Pezzetta, malgré son cœur énorme, n’avait pas les outils pour incarner Arber Xhekaj. Joshua, lui, les a. Et c’est ce qui rend ce duel inévitable.

Xhekaj a enfin trouvé son homme.

Depuis deux ans, il domine la LNH dans son rôle. Il ne recule devant personne. Il frappe fort. Et il sait jouer. Mais Joshua est taillé dans le même moule. Il a la taille, l’expérience, la technique. Et surtout, il a la mémoire longue.

Ce ne sera pas un spectacle. Ce ne sera pas un combat arrangé. Ce sera une guerre. Une guerre entre deux joueurs qui incarnent chacun à leur manière l’évolution du rôle d’homme fort.

Xhekaj est un défenseur capable de relancer, de déranger, de s’imposer. Joshua est un ailier robuste, capable de contribuer offensivement et de punir physiquement. Ils ne sont pas là pour le show. Ils sont là pour imposer la peur stratégique. Celle qui change des matchs.

Toronto l’a compris trop tard avec Reaves. Mais elle semble avoir enfin compris.

Joshua n’est pas là pour sauver l’honneur. Il est là pour écrire une nouvelle histoire. Et Xhekaj, lui, est prêt à lui rappeler qui a commencé la guerre.