Colère noire au Stade IGA: Frédérique Guay voit rouge

Colère noire au Stade IGA: Frédérique Guay voit rouge

Par Marc-André Dubois le 2025-08-07

Frédérique Guay n’est pas du genre à avoir de la pitié.

Ce soir, à la Coupe Rogers de Montréal, la chef d’antenne la plus respectée du sport québécois a mis les points sur les i après un épisode qui a fait grincer des dents tout le stade et une bonne partie du public télévisé.

Naomi Osaka, 27 ans, quadruple championne de Grand Chelem, nouvelle maman, et figure adulée du tennis mondial, a quitté le court sans même féliciter Victoria Mboko dans son discours d’après-match.

Pour Guay, ce comportement est inacceptable. Et elle l’a dit haut et fort sur X :

« Très déçue d’Osaka pour être franche… Mboko méritait à tout le moins d’être félicitée… même si la Japonaise n’a pas apprécié la foule… Elle a 27 ans… elle est maman d’une fille. Elle savait que Mboko la voyait comme une idole… »

Une honte en direct mondial.

La scène a sidéré. Mboko venait de remporter l’un des plus grands matchs de sa jeune carrière, devant sa famille, ses amis, et un public montréalais survolté.

Mais plutôt que de se montrer grande dans la défaite, Osaka a laissé sa déception et son agacement envers la foule prendre le dessus.

La scène qui a mis le feu aux poudres s’est produite lors de la remise des prix. Comme le veut la tradition, Osaka devait s’adresser au public montréalais.

Mais son discours a été expédié en quelques secondes.

« Je ne veux pas vraiment prendre trop de votre temps. Je vais juste dire merci à tout le monde... je suppose... Merci à mon équipe, aux ramasseurs de balles, aux organisateurs et aux bénévoles. J’espère que vous avez passé une bonne soirée », a-t-elle déclaré, sans jamais mentionner Mboko ni la féliciter pour sa victoire historique.

Ce manque de reconnaissance envers son adversaire de 18 ans a provoqué une avalanche de critiques. Plusieurs amateurs ont dénoncé « un flagrant manque de classe », rappelant qu’il est « presque protocolaire » au tennis de féliciter son opposante, surtout lorsqu’il s’agit d’une plus jeune qui vous a déjà publiquement qualifiée d’idole.

« On ne demande pas un long discours, mais au moins un mot pour ton adversaire », a résumé un fan. D’autres ont jugé ses propos « sarcastiques » et « mal placés », surtout venant d’une joueuse qui connaît les codes du circuit.

Le contraste avec l’attitude de Mboko était saisissant. Souriante, la jeune championne a non seulement salué le public, mais elle a aussi pris le temps de remercier Osaka.

« Je veux remercier Naomi pour un match incroyable. Je l’ai toujours admirée quand j’étais petite. C’est génial de jouer contre une joueuse aussi exceptionnelle », a-t-elle lancé. Une déclaration pleine de respect, qui a mis encore plus en lumière l’attitude distante de la Japonaise.

Pour Osaka, cette finale de la Coupe Banque Nationale restera un rendez-vous manqué. Non seulement elle a vu la victoire lui glisser des mains, mais elle repart avec une réputation ternie à quelques semaines de l’US Open.

Quant à Mboko, elle peut savourer son premier titre WTA, conquis devant ses proches et sous les acclamations d’un public en liesse, même si sa rivale a choisi de quitter la scène sans un mot pour elle.

Pour Frédérique Guay, qui connaît la pression du direct et l’importance des images, ce manque de classe est impardonnable : le sport, c’est d’abord le respect de l’adversaire, surtout quand on est une championne d’expérience.

Et Guay n’est pas seule dans sa frustration. Le Québec entier semble avoir vu la même chose. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent :

« Un grand manque de classe, si elle n’aime pas le bruit de la foule elle ne fera pas long feu au US Open !!! » – 

« Pire finale que j’ai vue dans ma vie ! » 

« La foule a appuyé Osaka toute la semaine. Si elle trouve la foule de Montréal tough, je ne veux même pas imaginer à Cincinnati ou au US Open… » 

« Son attitude à partir de la moitié du 2e set a été atroce. » 

« Sa déception a pris le dessus sur son esprit sportif. » 

Même à l’international, le ton est le même : Osaka a brisé le code non écrit du sport de haut niveau – celui qui dit qu’on serre la main avec dignité et qu’on félicite l’autre, peu importe la frustration.

La sortie de Frédérique Guay n’est pas un coup d’humeur gratuit. C’est un rappel essentiel : les vedettes ont une responsabilité morale. Surtout face à des jeunes comme Victoria Mboko, qui a grandi en voyant Osaka comme une idole.

En ignorant Mboko dans son discours, Osaka a envoyé un message d’indifférence et de mépris, volontairement ou non. Et pour Guay, c’est exactement ce que le sport ne doit pas être.

Guay, avec son sens de la formule et sa rigueur professionnelle, a touché un nerf sensible : on ne pardonne pas à une championne établie de se comporter en "bébé gâté", pour reprendre l’expression qui circulait hier soir dans les estrades.

Naomi Osaka n’en est pas à sa première polémique avec le public. On connaît ses difficultés à gérer l’anxiété et la pression médiatique.

On sait qu’elle préfère les ambiances "soft" et les foules respectueuses. Mais hier, à Montréal, elle a été confrontée à un public engagé, qui vivait le match à fond.

Au lieu de répondre avec sang-froid, elle a laissé la tension envahir son attitude. Et quand l’heure est venue de s’adresser à la foule, elle a choisi l’ironie plutôt que la reconnaissance.

Elle repart non seulement avec une défaite, mais aussi avec un capital sympathie en chute libre.

Pendant ce temps, Victoria Mboko sort de cette soirée comme une héroïne nationale. Non seulement elle a battu une superstar, mais elle l’a fait avec énergie, respect et humilité. Là où Osaka a boudé, Mboko a souri. Là où Osaka a esquivé, Mboko a regardé la foule dans les yeux.

Et c’est précisément ce contraste que Frédérique Guay voulait souligner : la vraie grandeur se mesure dans la défaite autant que dans la victoire.

Dans un monde sportif où les médias hésitent souvent à critiquer les stars, Frédérique Guay a eu le courage de dire ce que tout le monde pensait tout bas. Sa réaction est percutante, franche, et nécessaire.

Car oui, Naomi Osaka a tout gagné : les titres, l’argent, la gloire. Mais hier soir, elle a perdu quelque chose de plus précieux : le respect instantané d’un public qui aurait aimé l’aimer encore plus.

Et grâce à Guay, le message est clair : peu importe votre palmarès, vous n’êtes jamais trop grande pour faire preuve de classe.