Les médias traditionnels n'apprendront jamais.
C’est plus fort qu’eux. Dès qu’un joueur talentueux entre dans l’orbite du Canadien de Montréal, il se trouve toujours une voix moralisatrice pour venir gâcher la fête.
Et cette fois, le coupable est tout désigné : Jean-Nicolas Blanchet. Le journaliste de Quebecor (TVA Sports, Journal de Québec, Journal de Montréal), qu’on commence à surnommer avec ironie « le rabat-joie de service », a encore frappé.
Alors que la province entière s’enflamme à l’idée de voir Noah Dobson débarquer à Montréal, Blanchet a publié un texte glacé, condescendant, presque méprisant, sur celui qu’il considère indigne d’être un général en défense.
Et comme toujours avec Blanchet, les arguments dégoulinent de pessimisme, de statistiques choisies à la carte, et surtout, d’un profond mépris pour les joueurs talentueux qui ne cadrent pas dans sa vision beige, inodore et incolore du hockey.
Mais cette chronique n’est pas seulement une opinion isolée. C’est la preuve d’un mal plus profond. Une allergie chronique au talent, bien enracinée dans les entrailles des médias traditionnels québécois.
Une culture médiatique frileuse, nostalgique du joueur de quatrième trio, travaillant dans l’ombre, bon dans les petits détails, mais sans éclat, sans panache.
Une culture qui préfère critiquer Patrik Laine pour ses erreurs défensives plutôt que de célébrer son tir assassin. Une culture qui se méfie des joueurs spectaculaires, qui sabote les initiatives ambitieuses de Martin St-Louis, et qui torpille tout ce qui brille d’un peu trop près.
Noah Dobson n’a pas encore enfilé le chandail du Canadien que déjà, les snipers sont en position. Pour Blanchet, il faut calmer l’enthousiasme.
Il souligne que le défenseur droitier des Islanders a connu une baisse de régime marquée en 2024-25 avec seulement 39 points après une saison de 70, un différentiel de -16, et une blessure à la jambe qui aurait affecté son rendement.
Il le compare défavorablement à Mike Matheson, suggérant que Dobson n’est ni assez physique ni assez fiable défensivement pour être un vrai défenseur numéro un.
Il mentionne aussi ses 108 revirements, plus que Matheson, et le présente comme un joueur trop risqué pour justifier un contrat de 10 à 11 millions par saison et un prix d’acquisition élevé.
Enfin, il met en doute la volonté des Islanders de le garder, insinuant que si Dobson était aussi bon, Mathieu Darche ne chercherait pas à l’échanger.
Le défenseur n’est pas assez physique, pas assez fiable, trop porté vers l’attaque, trop ceci, pas assez cela. Une critique paresseuse, malhonnête, et surtout, aveugle.
Car Dobson n’est pas Matheson. Il a 25 ans. Il a été un défenseur top-10 au chapitre des points chez les défenseurs au cours des quatre dernières saisons. Il mange des minutes, il dirige un avantage numérique avec autorité, et il possède le profil rare d’un droitier offensif capable de prendre le contrôle d’un match. Mais pour Blanchet, ce n’est pas suffisant. Ce n’est jamais suffisant.
On croirait relire ses attaques incessantes contre Patrik Laine plus tôt cette saison. À l’époque, Blanchet avait tout tenté pour faire passer le Finlandais pour un parasite du vestiaire.
Des stats sorties du chapeau, des interprétations malveillantes de son langage corporel, des accusations sur son attitude, son influence néfaste sur les jeunes, tout y est passé. Jusqu’à ce que Laine ferme la bouche de tous ses détracteurs… sur la glace... en devenant l'un des meilleurs buteurs de la LNH en avantage numérique.
Et c’est exactement ce qui attend Blanchet s’il continue à sous-estimer Noah Dobson. Parce que le défenseur veut venir à Montréal. Parce qu’il veut jouer pour Martin St-Louis. Parce qu’il a grandi dans le système du junior québécois. Parce qu’il est prêt à endosser la pression montréalaise. Et parce qu’il vaut chaque cent du contrat de 10 ou 11 millions qu’il va décrocher.
Mais ce problème dépasse Blanchet. Depuis plusieurs années, TVA Sports et le Journal de Montréal entretiennent une culture toxique où le doute, le sarcasme et l’aigreur sont devenus des lignes éditoriales.
Dès qu’un projet ambitieux est mis de l’avant, il est attaqué. Dès qu’un joueur créatif arrive, il est analysé à la loupe, disséqué, critiqué. Et surtout, s’il ne vient pas du Québec ou n’a pas le profil d’un « gars d’équipe », il est catalogué comme un caprice.
Martin St-Louis l’a vécu. Dès ses premières saisons, on a questionné ses méthodes. Trop philosophiques. Pas assez rigides. On l’a traité de prof de cégep plutôt que d’entraîneur. Pourtant, il a redonné une identité au CH. Mais ça, les critiques ne le disent jamais.
Et maintenant, c’est au tour de Noah Dobson. Le tort de Dobson? Être un joueur offensif, spectaculaire, et ambitieux. Ne pas cadrer dans la mentalité du « grinder efficace ». Et surtout, être potentiellement trop bon pour que les sceptiques puissent garder le contrôle du récit.
Ce qui choque dans le papier de Blanchet, c’est cette manière de se présenter comme un observateur neutre, rationnel, lucide.
Il cite des stats de revirements, de mises en échec, de comparaisons honteuses avec Victor Mete, et arrive à la conclusion que Dobson n’est pas un vrai numéro un.
Comme si le fait de manquer quelques mises en échec annulait 70 points en saison. Comme si un différentiel de -16, dans une équipe moribonde, alors que son coach ne l'aimait pas, était l’indicateur ultime de valeur. (quand Patrick Roy te place dans sa niche, tu es dans le trouble).
Comme si la production en désavantage numérique valait plus que la capacité à contrôler la rondelle.
Et il se permet même de dire :
« Je ne suis pas contre son arrivée, mais pas à ce prix-là. »
Le même Jean-Nicolas Blanchet qui voulait donner Patrik Laine en cadeau dans une boîte de carton ose dire que Dobson coûte trop cher?
Il y a un moment où il faut appeler un chat un chat. Blanchet ne fait pas du journalisme. Il fait du sabotage.
Il faut aussi poser la question : Jean-Nicolas Blanchet, originaire de Québec, est-il fondamentalement anti-Canadien?
La question choque, mais elle mérite d’être posée. Car depuis des mois, il sabote tout ce qui vient de l’organisation montréalaise. Chaque coup d’éclat est minimisé. Chaque projet est critiqué. Chaque joueur est disséqué jusqu’à ce qu’il n’en reste que les défauts.
Et cela ne passe plus.
Les partisans ne sont pas naïfs. Ils voient le vent tourner. Ils savent que la culture du CH change. Que l’équipe entre dans une phase où le talent doit primer. Que Martin St-Louis incarne cette nouvelle génération. Que Dobson en serait un pilier.
Et pendant ce temps, TVA Sports et le Journal continuent de faire la morale, de jouer les donneurs de leçons, de distribuer les bons et mauvais points.
Un jour, il faudra répondre.
Si Noah Dobson débarque à Montréal, il y aura des comptes à rendre. Quand il commencera à empiler les points, à diriger la relance, à faire lever le Centre Bell avec ses montées, que diront Blanchet et ses collègues? Feront-ils amende honorable? Ou continueront-ils, comme toujours, à trouver de nouvelles critiques pour garder la face?
Parce qu’à force de mépriser le talent, on finit par mépriser les fans. Et à TVA Sports, au Journal de Montréal, on l’a trop souvent oublié.
Le talent, ce n’est pas un luxe. C’est une nécessité.
Et Noah Dobson n’est pas un caprice. Il est peut-être la pièce manquante du puzzle.
Alors au lieu de le démoniser, on ferait mieux de l’accueillir.
Et de faire taire, une fois pour toutes, cette allergie médiatique au génie.