C’est un geste qui fait encore jaser, et qui soulève une véritable tempête dans les médias et dans le vestiaire de l’Avalanche du Colorado.
Samedi soir, lors d’un affrontement intense entre le Canadien de Montréal et l’Avalanche, Arber Xhekaj a de nouveau revêtu son rôle de justicier… mais cette fois, plusieurs observateurs estiment qu’il est allé trop loin.
Le combat entre Xhekaj et Keaton Middleton a d’abord été perçu comme un tournant dans le match, une étincelle ayant ravivé la flamme du CH qui tirait de l’arrière.
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Mais la suite des événements a vite éclipsé la vigueur du geste. En effet, Xhekaj a continué à frapper Middleton alors que ce dernier était clairement au sol, les deux genoux sur la glace, sans moyen de se défendre.
Une séquence choquante aux yeux de plusieurs vétérans de la LNH, et qui a suscité une colère froide au sein de l’organisation du Colorado.
Car dans le « code » non écrit des bagarreurs de la LNH, une règle est sacrée : dès qu’un joueur tombe, on arrête. Par respect. Par sécurité. Par éthique.
Or, Xhekaj, emporté par l’émotion et pompé par la foule, a enchaîné les coups malgré la posture vulnérable de son adversaire. À Denver, on n’a pas apprécié. Pas du tout.
Keaton Middleton, un colosse de 6 pi 6 po, est reconnu pour son calme et sa robustesse. Mais à la fin du combat, ce n’est pas la douleur qui semblait l’envahir, mais bien l’humiliation.
Selon plusieurs sources dans les médias du Colorado, Middleton aurait qualifié Xhekaj de « lâche » dans le vestiaire après le match. Le mot s’est répandu, relayé par plusieurs médias, qui accusent le défenseur montréalais de franchir une ligne rouge.
Même Georges Laraque, pourtant grand défenseur de Xhekaj depuis ses débuts, a reconnu sur les ondes qu’il n’aimait pas ce qu’il avait vu.
« Quand un gars est au sol, tu arrêtes. Peu importe l’émotion, peu importe l’adrénaline, c’est le code qu’on respecte entre bagarreurs. Moi aussi, une fois, j’ai fait l’erreur (contre Chris Simon), et je l’ai regrettée. »
Ce n’est pas la première fois qu’Arber Xhekaj est critiqué pour son comportement en combat. On se souvient encore des déclarations de Ryan Reaves l’an dernier, qui l’avait critiqué pour avoir refusé un combat, puis pour avoir – selon lui – évité une confrontation lors d’un match retour à cause d’une « fausse blessure ».
« Quand t’es un jeune, et que tu veux faire le show contre un vétéran, faut que tu sois prêt à en assumer les conséquences. Tu veux pointer le cadran, rire du moment ? Ben attends de voir quand tu vas avoir besoin de moi pour créer du momentum… parce que moi, je vais m’en rappeler. »
Et Reaves d’ajouter :
« S’il veut des combats quand c’est bon pour lui, mais pas quand c’est important pour l’équipe… c’est pas ça, le code. »
Ces paroles, qui avaient fait sourciller à l’époque, résonnent aujourd’hui avec plus de pertinence que jamais. Car pour les durs à cuire de l’ancienne école, ce que Xhekaj a fait samedi, c’est précisément ce qui détruit la confiance entre les bagarreurs : frapper un homme au sol, et se vanter ensuite en saluant la foule.
Le geste aurait pu causer une blessure grave. Le message envoyé, lui, est limpide : le respect du code est optionnel à Montréal.
Dans un monde aussi brutal que celui des batailles en LNH, il y a pourtant des règles tacites qui ne peuvent être transgressées sans conséquences.
Au Colorado, on n’a pas oublié. Et même si le Canadien et l’Avalanche ne se reverront probablement pas cette saison – sauf miracle en finale de la Coupe Stanley – les esprits sont marqués. Et si un jour, les chemins se croisent de nouveau, on peut s’attendre à ce que le règlement de compte soit brutal.
Pendant ce temps, Arber Xhekaj doit composer avec la pression interne de son propre alignement. Kayden Guhle est sur le point de revenir, Jayden Struble est intouchable aux yeux de Martin St-Louis… et voilà que les rumeurs de transactions recommencent à bourdonner.
Mais ça, c’est une autre histoire.
En attendant, le match entre le Canadien de Montréal et l’Avalanche du Colorado n’a pas seulement offert du hockey intense : il a aussi ravivé le débat autour du fameux « code » de conduite entre les bagarreurs.
Des images qui ont circulé rapidement sur les réseaux sociaux, notamment parmi les amateurs et les commentateurs de l’Avalanche, qui ont dénoncé ce geste comme une violation du code non écrit de respect entre les « tough guys » de la ligue.
Des voix se sont élevées, tant du côté des partisans que dans les médias du Colorado, pour dénoncer l’attitude de Xhekaj.
On lui reproche un manque de retenue, voire un geste perçu comme inutile une fois l’adversaire en position vulnérable.
Dans certains segments radio à Denver, on évoquait même que Middleton était toujours irrité de la tournure des événements, estimant qu’il n’avait pas été traité avec le respect que mérite tout joueur acceptant de jeter les gants.
Plus ça va, plus ce code est de plus en plus flou dans un hockey moderne où les émotions et la vitesse du jeu peuvent entraîner des gestes instinctifs.
Du côté du Canadien, aucun commentaire officiel n’a été émis, mais il est clair que cet épisode ne passera pas inaperçu.
Le geste de Xhekaj a néanmoins eu l’effet escompté sur son équipe : il a réveillé le banc du Tricolore et rallié les partisans dans une tentative de remontée face à l’Avalanche. D’ailleurs, plusieurs joueurs, dont Brendan Gallagher et Josh Anderson, ont salué l’implication du numéro 72.
Xhekaj, lui, n’a pas offert de déclaration précise après le match sur ce qui s’est produit au sol. Mais dans le passé, il a toujours soutenu qu’il se considérait comme un joueur loyal, fier de respecter ses adversaires et les traditions du jeu.
Reste maintenant à voir si les tensions retomberont d’ici la prochaine rencontre entre les deux équipes la saison prochaine.
Si la LNH devait écrire un jour noir sur blanc ce fameux « code », ce genre de controverses seraient bien plus faciles à gérer. Mais tant qu’il restera une affaire de perception, Arber Xhekaj continuera de polariser – pour le meilleur ou pour le pire.