Il y a deux semaines, la LNH a franchi une ligne invisible.
Celle qu'on ne devrait jamais franchir en séries.
Celle où la violence gratuite devient tolérée, voire invisibilisée. Celle où deux joueurs emblématiques du Canadien de Montréal ont vu leur intégrité physique bafouée dans l'indifférence presque gênante du corps arbitral.
Brendan Gallagher, visage ensanglanté, frappé au visage d’un cross-check vicieux, n'a obtenu ni punition pour l'agresseur ni explication valable.
Et Cole Caufield, renversé net alors qu'il tentait de se positionner pour un tir, a vu le jeu continuer comme si de rien n'était.
Deux séquences. Deux gestes délibérés. Aucune conséquence. Aucun appel.
Et jeudi soir, le scénario s'est répété, mais cette fois, avec une tournure spectaculaire : le coup vicieux de Nicolas Roy.
En prolongation, alors que l'égalité persistait entre les Golden Knights de Vegas et les Oilers d'Edmonton, Roy a perdu tout contrôle.
Il a frappé Trent Frederic d'un double-échec au visage, dans un geste aussi gratuit que dangereux. Une majorité de cinq minutes.
Une expulsion. Une rencontre à venir avec le Département de la sécurité des joueurs. Et un silence glaçant sur ce que ce geste révèle vraiment : le chaos des standards d'arbitrage en séries.
Car oui, le geste de Roy était brutal.
Mais il est aussi le reflet d'une frustration accumulée par des joueurs qui ne savent plus à quoi s'en tenir.
Vous vous souvenez de Gallagher et Caufield? Ils ont encaissé des coups semblables, sinon pires. Et pourtant : aucune punition. Aucun appel. Rien.
Et c'est là que la ligne est brisée.
Parce qu'on ne parle pas ici de petits détails ou d'interprétations floues. On parle de coups directs au visage.
De gestes dangereux. De blessures évitables. Et d'un système d'arbitrage qui semble souffler le chaud et le froid selon les chandails et les contextes.
Ce chaos, c'est ce que vivent aujourd'hui Gallagher et Caufield.
Et loin de les briser, ça les a embrasés. Gallagher joue avec fureur. Caufield, avec précision et mémoire. Ensemble, ils incarnent cette frustration légitime que ressentent tant de joueurs dans cette ligue incapable de s'imposer une cohérence.
Le coup de Nicolas Roy, aussi blâmable soit-il, met en lumière un mal plus profond : l'incapacité de la LNH à établir des balises claires et constantes.
Si on avait appelé les gestes contre Gallagher et Caufield, peut-être que Roy n'aurait jamais cru bon d'agir ainsi.
Mais voilà. Le laxisme appelle la vengeance.
L'impunité appelle la démesure. Et aujourd'hui, c'est tout le monde qui paie.
Il est temps que la LNH rende des comptes.
Et si elle ne le fait pas, les Gallagher et Caufield de ce monde continueront à se venger à leur manière.
Sur la glace. Et dans l'histoire.
Misère...