Climat lourd devant les caméras : Martin St-Louis replonge dans ses vieux réflexes de joueur

Climat lourd devant les caméras : Martin St-Louis replonge dans ses vieux réflexes de joueur

Par André Soueidan le 2025-11-15

Samedi matin, à quelques heures d’affronter les Bruins de Boston, on ne peut pas dire que Martin St-Louis dégage la sérénité.

On l’a déjà vu comme joueur : ce petit air fermé, ces réponses brèves, cette façon passive-agressive de protéger son espace… et de faire comprendre à tout le monde que la mèche est courte.

Devant les caméras aujourd’hui, c’était exactement ça. Un coach sur les nerfs, qui retient quelque chose, mais qui ne le cache pas très bien non plus.

Et honnêtement, comment lui en vouloir?

Le Canadien vient de traverser une des semaines les plus lourdes de la saison.

Deux raclées humiliantes, dont un 7-0 à la maison.

Une gestion des gardiens qui lui a éclaté au visage. Dobes était brûlant, Montembeault était froid… et pourtant, St-Louis a tenté de relancer Montembeault.

Résultat : deux gardiens froids. Une glissade qui s’est accélérée. Une défensive affaiblie. Et maintenant, un autre coup dur : Kaiden Guhle est out pour 8 à 10 semaines. Un vrai trou dans l’alignement.

Pas étonnant que St-Louis ait l'air de mauvaise humeur.

On n’a pas eu droit à un coach souriant aujourd’hui. On a eu droit à un homme qui regarde son groupe et qui sait très bien que la situation peut déraper vite. Il ne crie pas, mais ça paraît dans ses yeux.

Ça paraît dans sa posture. Ça paraît dans la manière dont il répond quand on lui parle des ajustements.

Quand un journaliste lui demande comment son équipe doit réagir, St-Louis laisse tomber un simple : « On doit être meilleurs dans nos détails. On a trop donné, on a trop ouvert le jeu. Il faut fermer ça. »

Aucune émotion superflue. Juste un rappel sec, presque brutal, qu’il attend autre chose de ses joueurs.

Sur les blessures, même chose. Pas de grand discours, juste cette ligne : « On ne contrôle pas ça. On contrôle comment on joue. »

C’est froid. C’est franc. C’est le St-Louis qu’on voit quand la pression monte.

Ce qu’on ressent surtout, c’est qu’il veut une réponse. Pas demain, pas en début de semaine.

Ce soir. Contre Boston. Contre une équipe qui grimpe au classement, qui joue hermétique, qui peut te faire très mal en avantage numérique et qui arrive au Centre Bell avec un momentum que Montréal a perdu.

Il a insisté sur la discipline : « On va se mettre dans le trouble si on donne des avantages numériques comme on l’a fait dernièrement. »

Sur l’alignement, les indices sont là : St-Louis joue serré. Jared Davidson est rappelé, mais rien dans le ton de St-Louis ne laisse croire qu’il va chambouler la hiérarchie.

Il a même pris soin de tempérer les attentes : « Il a fait du bon travail à Laval, il arrive ici pour aider le groupe. »

Point final.

On sent que St-Louis ne veut pas créer un cirque. Il veut un match serré, simple, structuré. Il veut surtout une réaction.

Pas un show. Pas un sprint offensif. Une réponse professionnelle après une humiliation.

Et c’est là qu’on retrouve le St-Louis qu’on avait vu comme joueur dans les mauvaises passes : un gars qui devient froid, qui coupe court aux questions, qui revient à l’essentiel.

Un compétiteur blessé qui n’a pas envie de parler, mais qui exige que son équipe parle à sa place.

Ce soir, ce ne sera pas un match comme les autres.

Boston n’est pas juste un rival historique. C’est le sommet actuel de la division.

Un test brutal pour une équipe amochée, vulnérable, et un coach qui sait que la ligne qui sépare une mauvaise séquence d’un début de crise est mince.

Si le Canadien a un peu de fierté, on va le voir dès la première présence.

Et si Martin St-Louis avait l’air aussi fermé aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’il sait quelque chose que les joueurs n’ont pas encore réalisé : la réponse qu’ils donneront contre Boston pourrait définir le reste du mois.

À suivre