Le torchon brûle entre les médias finlandais et Martin St-Louis.
Depuis plusieurs semaines, la gestion de Patrik Laine par l’entraîneur-chef du Canadien de Montréal fait jaser, mais en Finlande, c’est carrément devenu un scandale national.
St-Louis est accusé de maltraiter Laine, de l’humilier publiquement et, pire encore, de mettre en péril son bien-être mental.
Ce qui était d’abord un malaise a évolué en véritable crise. Et la Finlande est en furie.
Les tensions entre Laine et St-Louis ne datent pas d’hier. Dès son arrivée à Montréal, le Finlandais a toujours semblé à l’écart du groupe.
Les rumeurs ont rapidement circulé sur l’absence de communication entre lui et son entraîneur. Contrairement à d’autres joueurs qui bénéficiaient d’un dialogue régulier avec le coach, Laine semblait être mis de côté.
St-Louis, de son côté, n’a jamais caché sa philosophie de travail acharné. Il veut des joueurs impliqués, engagés, prêts à tout donner pour l’équipe.
Mais Laine, avec son attitude parfois nonchalante et son style de jeu unidimensionnel, n’a jamais semblé cadrer avec cette vision.
La rupture a éclaté au grand jour lorsque St-Louis a commencé à lui retirer du temps de glace. Laine a été benché à plusieurs reprises, exclu des fins de match cruciales, et a même été ignoré lors des situations de 6 contre 5.
Puis, lors du dernier match, il a été limité à 11 minutes de jeu, terminant la soirée avec un maigre tir (dans la dernière minute de la partie).
C’est là que les médias finlandais ont explosé. Pour eux, St-Louis ne fait pas que gérer mal un joueur. Il est en train de détruire Patrik Laine.
Le journal Ilta-Sanomat, l’un des plus influents en Finlande, a publié un article cinglant intitulé
« St-Louis pousse Laine vers une rechute ».
Dans cet article, on revient sur les difficultés mentales qu’a traversées le Finlandais, notamment sa lutte contre la dépression.
« Laine a confié récemment dans une entrevue avec qu’il avait traversé des périodes sombres. Aujourd’hui, Martin St-Louis le traite comme un moins que rien et l’expose à l’humiliation publique. C’est irresponsable. »
D’autres médias finlandais, comme Helsingin Sanomat, sont tout aussi virulents.
« On dirait que St-Louis a décidé d’en faire son bouc émissaire. Pourquoi Laine est-il le seul à être cloué au banc alors que d’autres joueurs sous-performent aussi ? »
Le traitement réservé à Laine est perçu comme injuste. Les Finlandais rappellent que d’autres joueurs du CH, comme Kirby Dach, ont été affreux pendant des semaines sans jamais être "benchés" de la sorte. Mais avec Laine, il n’y a aucune patience, aucune indulgence.
Le poids du passé en fait un joueur déjà fragilisé.
Les critiques envers St-Louis ne viennent pas de nulle part. La Finlande sait très bien que son attaquant vedette a déjà vécu ce genre d’exclusion dans le passé.
À Winnipeg, Laine s’est senti mis à l’écart par Paul Maurice et harcelé par certains coéquipiers, notamment Mark Scheifele. À Columbus, il n’a jamais été en phase avec John Tortorella, qui l’a benché à plusieurs reprises en raison de ses carences défensives.
Et maintenant, l’histoire se répète à Montréal.
Le problème, selon les médias finlandais, c’est que Laine n’a jamais été un joueur robuste mentalement. Il est talentueux, mais il a besoin d’un environnement stable pour performer. Loin d’être un guerrier à la Gallagher, il n’est pas du genre à répondre positivement à l’adversité.
« Il y a des joueurs qui grandissent dans l’adversité, et il y en a qui s’éteignent. Laine est dans la deuxième catégorie. St-Louis devrait le savoir », écrit Iltalehti.
Ce qui inquiète le plus les médias finlandais, c’est que Laine pourrait rechuter dans ses vieux démons. Un scandale qui dépasse le hockey.
Ce qui est fou, c’est que cette controverse dépasse maintenant le cadre du hockey. Lors d’une conférence de presse, un journaliste finlandais a directement visé St-Louis à ce sujet.
« St-Louis a-t-il conscience que vos décisions pourraient avoir des conséquences sur la santé mentale de Laine ? »
St-Louis, fidèle à lui-même, lui répondrait.
« Je ne suis pas psychologue, je suis un coach de hockey. Mon travail, c’est de faire gagner mon équipe. »
Depuis, sur les réseaux sociaux finlandais, Martin St-Louis est devenu l’ennemi public numéro un. On le traite d’insensible, de tyran, de bourreau. Certains vont jusqu’à l’accuser de « briser un homme ».
L’entraîneur du Canadien se retrouve désormais pris dans une tempête qu’il n’avait probablement pas anticipée.
Que va faire le Canadien ? Le CH ne peut plus ignorer cette histoire.
Non seulement les médias finlandais sont en furie, mais cette situation crée un malaise profond dans le vestiaire montréalais. Laine n’a aucun allié dans l’équipe.
Ses coéquipiers le voient sombrer, mais personne ne semble vouloir prendre sa défense. Les options de Kent Hughes sont limitées :
Racheter son contrat – Ce qui coûterait au CH 4M$ l’an prochain et 2,3M$ la saison suivante. Un prix énorme pour se débarrasser d’un joueur.
L'échanger à perte – Mais quelle équipe voudra d’un Laine en chute libre ?
Forcer St-Louis à le réintégrer sur un trio offensif – Ce qui risque d’être un désastre vu l’absence totale de communication entre les deux hommes.
Dans tous les cas, le mal est fait. La relation entre Laine et St-Louis semble irrécupérable.
Ce qui devait être une aventure excitante à Montréal s’est transformé en cauchemar absolu pour Patrik Laine.
Martin St-Louis sait qu’il a le public québécois derrière lui. Il sait que les fans du Canadien méprisent Laine, qu’ils le trouvent paresseux et déconnecté. Et il en profite.
Mais à quel prix ?
En Finlande, on voit ça comme une véritable injustice. St-Louis est accusé d’avoir détruit un joueur au lieu de l’aider. Et pour un pays où Laine est encore un héros, le Canadien vient de se faire un puissant ennemi médiatique.
Ce n’est plus qu’une question de sport. C’est devenu un scandale international.
Et une chose est sûre : ça va très, très mal finir.