Depuis le début de la saison, Cayden Primeau est au cœur d’une vraie crise de confiance à Toronto.
En trois matchs joués avec les Toronto Maple Leafs, il a accordé 13 buts, et ses statistiques sont devenues alarmantes : une moyenne de buts alloués à 4,30 et un taux d’efficacité à .838, des chiffres qui le placent déjà parmi les six pires gardiens de la ligue à ces deux niveaux.
L’échantillon est petit, oui, mais il suffit pour déclencher une sonnette d’alarme dans un marché aussi exigeant. Les Leafs avaient réclamé Primeau au ballottage dans l’espoir d’ajouter un dossier d’avenir. Aujourd’hui, le dossier semble se retourner contre lui.
Le 14 octobre dernier, il a gagné contre les Predators, mais a concédé quatre buts. Le 25 octobre, il a obtenu un gain en prolongation contre les Buffalo Sabres en concédant trois buts. Et hier, c’est pire : six buts dans un revers de 6‑3 face aux Columbus Blue Jackets. (6 buts accordés sur 24 tirs).
Regardez cette vidéo et vous aurez mal au coeur pour lui. Un effondrement... sans précédent...
On voit tout de suite l’état d’esprit du gardien qui perd son assurance au moindre but. Cayden Primeau est le gardien le moins solide entre les deux oreilles de toute la LNH.
On devine aussi l’ambiance dans la ville‑Reine : impatience, frustration, critiques virulentes sur les réseaux sociaux, dans les forums, dans les cercles de fans. Si Primeau avait été épargné depuis ses deux premiers gains, hier il a clairement déclenché un mouvement de colère collective sur les réseaux sociaux.
Mais pourquoi un tel glissement ? Parce que Primeau est arrivé à Toronto après avoir été laissé de côté ailleurs. Avant d’être réclamé par les Leafs, il était sous contrat avec les Hurricanes, où il n’avait pas convaincu suffisamment pour gagner la confiance. Toronto lui offrait une seconde chance ; être l'auxilliaire temporaire pendant l’absence de Joseph Woll.
Le problème, ce n’est pas seulement qu’il ait encaissé des buts comme la passoire qu'il a toujours été.. C’est qu’il s'effondre mentalement dès le premier obstacle. Comme s'il abandonnait dès qu'il laisse passer un mauvais but.
On parlait d’un gardien d’avenir, mais on voit un gars qui "choke sa vie" constamment.
Il nous fait parfois penser... à Samuel Montembeault, qui lui aussi traverse des critiques sévères, alors qu'il s'est fait voler le poste de numéro un.
L’autre dimension est celle du karma sportif. Primeau, avait publiquement critiqué la gestion de son dossier à Montréal , en insinuant notamment qu’il manquait de chances, qu’il n’était pas traité comme il le méritait.
Le gardien est rattrapé par son propre discours. Le destin est cruel : il y a un an à peine, son père, Keith Primeau, dénonçait publiquement la façon dont Martin St‑Louis et le Canadien géraient son fils, accusant l’organisation de le « sacrifier » au lieu de le développer.
Cayden lui-même avait laissé entendre qu’il manquait de communication, qu’on ne lui donnait jamais de vrai rythme, qu’il apprenait souvent son rôle au dernier moment.
À l’époque, Primeau tentait de se justifier publiquement, visiblement ébranlé par la gestion du Canadien.
« C’est plus facile d’avoir du rythme quand tu joues », répétait-il, frustré d’apprendre son statut au même moment que les journalistes. Il expliquait que cette incertitude constante le paralysait :
« Je n’étais jamais vraiment relax. Quand je jouais, je jouais avec la peur de faire des erreurs » affirmait-il, clamant que le CH ne lui donnait pas la tranquillité d'esprit pour performer.
Toujours la faute des autres. Mais ces propos montrent que le problème n’était pas du côté de Martin St-Louis, mais profondément mental. Primeau ne se battait pas contre St‑Louis : il se battait contre lui‑même, incapable de retrouver la stabilité émotionnelle qu’exige ce poste sans pitié.
Mais aujourd’hui, à Toronto, les mêmes critiques lui reviennent de plein fouet. Les Leafs l’ont fait jouer, l’ont soutenu, et malgré tout, il s’effondre encore.
Ce n’est plus une question d’environnement ou d’entraîneur : c’est dans sa tête que ça se joue. Et c’est là que se trouve le vrai problème, celui qu’aucune équipe ne pourra régler à sa place.
Aujourd’hui, ces critiques se retournent contre lui au moment où il est lui‑même soumis à la pression d’un marché impitoyable. Le cercle est vicieux : derrière les défaites, on trouve la défiance du public, la vulnérabilité mentale du joueur, la cruauté des médias torontois et l’absence de marge de manœuvre.
Ne nous voilons pas la face.
On parle d’un gardien qui ne jouera plus jamais dans la LNH. Psychologiquement, il doit digérer non seulement des buts encaissés, mais aussi des attentes brisées. On parle d’un homme de 26 ans, payé 775 000 $ cette saison alors qu'il a encaissé 890 000 dollars par année lors des 3 dernières saison à Montréal.
Il a "cash in" comme un gardien de la LNH. Mais il sera toujours un gardien de la ligue américaine.
À Toronto, on lui a donné une dernière chance. Cette fenêtre se referme... comme toujours...
Sur les réseaux sociaux, on ne va pas citer les publications tellement c'est violent. Mais l’ambiance est là : exaspération, injures, comparaisons douloureuses, appels à le soumettre au ballottage encore une fois.
Que peut‑on espérer pour Primeau ? Absolument rien. C'est terminé.
Aujourd’hui, à Toronto, les lumières sont déjà tournées ailleurs. Cayden Primeau est celui qui doit se remettre en question.
Le hockey de la LNH n'est pas fait pour lui.
